2 avril 2007
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19:25
Mon cher Victor,
Mirabelle ! J'ai décidé qu'aujourd'hui nous causerions culture ! Ah... Euh... Je m'apprêtais à évoquer tout autre chose... Non ! Notre discussion d'aujourd'hui portera sur la culture ! Sinon, je m'en vais ! Tu m'entends, Mirabelle ? Je paye mon café et je te plante ici ! Bon, bon... Dis donc, tu m'as l'air bien remonté aujourd'hui... Parlons culture alors... Euh... Allez, allez, j'attends ! Ah ! Ca y est !
Il y a un peu plus d'une semaine, j'ai assité au concert de quelqu'un que j'admire beaucoup. Euh... Zazie ? Francis Cabrel ? Jacques Brel ? Jacques Brel est mort, Victor ! Ah euh... Quant à Zazie, j'irai effectivement l'applaudir mais pas avant le mois d'octobre ! Et rien de prévu pour mon Francis. Bref. En fait, c'était le concert de Grand Corps Malade. Quel drôle de nom pour un artiste... Ca ne doit pas beaucoup attirer le mécénat ! Détrompe toi, Victor, ça marche très fort, pour lui !
Ce concert était merveilleux. Enfin, merveilleux... Ce n'est peut être pas le mot. Il était grave. Léger. Tendre. Profond. Rien que ça ? Oui. Je t'assure. Son album, "Midi 20" (allez, pour te convertir, Victor, voici en lien des extraits de cette perle rare...), est un bijou. Du slam, certes mais pas d'agressivité, pas de revanche sur la vie, pas de violence verbale. Du slam ? Slam signifie "claquer". Le slam, ce sont des textes sensés être dits a cappella. Je dis "sensés" car ceux de Grand Corps Malade sont mis en musique. Alors ce n'est pas du slam ! Si. Ben non ! Tu viens de dire le contraire, Mirabelle ! Mais si, c'est du slam ! La preuve : au concert, il a mélangé textes a cappella et textes mis en musique !
Ce n'était pas pour débattre la nature du slam que j'évoque Grand Corps Malade. Ce que j'aime, chez lui, c'est que son slam est positif. Même si on ne peut qu'émettre un parrallèle (léger) avec le rap, on ne peut nier, ceci dit, que Grand Corps Malade, c'est de l'optimisme à revendre. A l'origine, GCM, c'est Fabien. Il est handicapé. Des suites d'un accident. Il se destinait, visiblement, à une carrière de sportif, et il a dû tout arrêter. On lui avait dit qu'il ne remarcherait jamais (il le dit dans une de ses chansons) et il s'est battu. Il en parle plus ou moins, en toile de fond, dans ses chansons. Plus moins que plus d'ailleurs (tu me suis toujours, Victor ?), car Grand Corps Malade (et c'est ce qui me touche chez lui), ce n'est à aucun moment la sensiblerie. Il aurait pu, par exemple, faire de ses chansons une sorte de plainte en rapport avec sa condition de handicapé. Il aurait pu insister sur sa douleur et jouer sur la corde sensible, quitte à fabriquer des chansons à faire pleurer Margot. Or, pas du tout.
Grand Corps Malade, c'est l'espoir. C'est un regard plein d'envie et de vie sur la vie, un regard qui me donne la pêche, autant qu'il me bouleverse. Parce qu'il a les mots pour le dire. Et un timbre chaud, unique, qui va droit au coeur. Humm... Il me semble que ce n'est pas la seule chose qui te plaise chez ce jeune homme. Eh bien ? Pourquoi rougis-tu, Mirabelle ? Oui, bon, d'accord, c'est vrai, je trouve qu'il est très joli garçon. Ah ben quand même ! Tu craches le morceau ! Mais bon, faut pas exagérer, quand même, je ne suis pas focalisée là dessus non plus ! Non ! Ce qui compte, à mes yeux, ce sont ses textes. La justesse de ses mots. Les valeurs qu'il véhicule.
J'attendais ce concert avec impatience. Parce que j'aime toutes les chansons de son album (elles me "parlent") et que j'étais curieuse de l'entendre, en "vrai", comme on dit. Je n'ai pas été déçue. Parce que c'est un gars tout simple, qui ne se force pas. Qui n'a pas honte de traverser la scène d'une démarche déformée, tordue. Parce qu'il est courageux et qu'il aime la vie. Parce qu'il me fait rire (oh, la chanson "J'aime pas les gens" !) et qu'il me fait pleurer (et pas forcément de tristesse), parce qu'il est drôle même sur des sujets graves, parce que je voudrais faire écouter la chanson "Vu de ma fenêtre" à Nicolas Sarkozy, comme ça, pour voir...
Bon, bien sûr, j'ai été en larmes les 3/4 du concert. Que veux-tu, on ne se refait pas... A la fin de cette heure et demie (où il ne s'est pas assis une seule fois, je tiens à le signaler), alors que se dégageait de cet artiste et de ces musiciens (excellents, au passage) un formidable élan d'amitié (genre "on ne se prend pas la tête, on fait de la musique entre potes"), je n'avais qu'une envie : rester là, encore, à l'écouter "parler", à me laisser emporter dans le flot d'humanité qu'il réussit à transmettre, par cette envie d'y croire encore qu'il m'insuffle avec une puissance que tu n'imagines pas. J'ai applaudi à tout rompre. Crié des "Merciiii" qu'il n'a, bien sûr, pas entendu...
Il portait pour ce concert un tee shirt "Ca peut chémar". Le titre d'une de ses chansons.
Ca résume tout l'espoir qui m'animait en sortant de ce concert. Je n'étais plus qu'un moulin à paroles, avec plein d'étoiles dans les yeux. Bon. Quand je suis rentrée dans ma petite maison à moi, il était environ 23h. Mon Mystérieux Inconnu, lui, bien au chaud dans son petit cocon et ignorant tout des instants magiques que je venais de vivre, était nettement moins bavard que moi, pressé de rencontrer le marchand de sable. Allongée à côté de lui, je me suis endormie peu à peu, encore frémissante sous l'effervescence de ce concert. J'entendais encore résonner dans ma tête des applaudissements et la voix de Grand Corps Malade : "Bon, ben, merci, on a vraiment passé une belle soirée avec vous...". Alors que le sommeil m'aggrippait, il me semblait entendre le son caoutchouteux de la béquille de GCM sur la scène. Et le voir s'éloigner dans la lumière. Comme un espoir...
Il y a un peu plus d'une semaine, j'ai assité au concert de quelqu'un que j'admire beaucoup. Euh... Zazie ? Francis Cabrel ? Jacques Brel ? Jacques Brel est mort, Victor ! Ah euh... Quant à Zazie, j'irai effectivement l'applaudir mais pas avant le mois d'octobre ! Et rien de prévu pour mon Francis. Bref. En fait, c'était le concert de Grand Corps Malade. Quel drôle de nom pour un artiste... Ca ne doit pas beaucoup attirer le mécénat ! Détrompe toi, Victor, ça marche très fort, pour lui !
Ce concert était merveilleux. Enfin, merveilleux... Ce n'est peut être pas le mot. Il était grave. Léger. Tendre. Profond. Rien que ça ? Oui. Je t'assure. Son album, "Midi 20" (allez, pour te convertir, Victor, voici en lien des extraits de cette perle rare...), est un bijou. Du slam, certes mais pas d'agressivité, pas de revanche sur la vie, pas de violence verbale. Du slam ? Slam signifie "claquer". Le slam, ce sont des textes sensés être dits a cappella. Je dis "sensés" car ceux de Grand Corps Malade sont mis en musique. Alors ce n'est pas du slam ! Si. Ben non ! Tu viens de dire le contraire, Mirabelle ! Mais si, c'est du slam ! La preuve : au concert, il a mélangé textes a cappella et textes mis en musique !
Ce n'était pas pour débattre la nature du slam que j'évoque Grand Corps Malade. Ce que j'aime, chez lui, c'est que son slam est positif. Même si on ne peut qu'émettre un parrallèle (léger) avec le rap, on ne peut nier, ceci dit, que Grand Corps Malade, c'est de l'optimisme à revendre. A l'origine, GCM, c'est Fabien. Il est handicapé. Des suites d'un accident. Il se destinait, visiblement, à une carrière de sportif, et il a dû tout arrêter. On lui avait dit qu'il ne remarcherait jamais (il le dit dans une de ses chansons) et il s'est battu. Il en parle plus ou moins, en toile de fond, dans ses chansons. Plus moins que plus d'ailleurs (tu me suis toujours, Victor ?), car Grand Corps Malade (et c'est ce qui me touche chez lui), ce n'est à aucun moment la sensiblerie. Il aurait pu, par exemple, faire de ses chansons une sorte de plainte en rapport avec sa condition de handicapé. Il aurait pu insister sur sa douleur et jouer sur la corde sensible, quitte à fabriquer des chansons à faire pleurer Margot. Or, pas du tout.
Grand Corps Malade, c'est l'espoir. C'est un regard plein d'envie et de vie sur la vie, un regard qui me donne la pêche, autant qu'il me bouleverse. Parce qu'il a les mots pour le dire. Et un timbre chaud, unique, qui va droit au coeur. Humm... Il me semble que ce n'est pas la seule chose qui te plaise chez ce jeune homme. Eh bien ? Pourquoi rougis-tu, Mirabelle ? Oui, bon, d'accord, c'est vrai, je trouve qu'il est très joli garçon. Ah ben quand même ! Tu craches le morceau ! Mais bon, faut pas exagérer, quand même, je ne suis pas focalisée là dessus non plus ! Non ! Ce qui compte, à mes yeux, ce sont ses textes. La justesse de ses mots. Les valeurs qu'il véhicule.
J'attendais ce concert avec impatience. Parce que j'aime toutes les chansons de son album (elles me "parlent") et que j'étais curieuse de l'entendre, en "vrai", comme on dit. Je n'ai pas été déçue. Parce que c'est un gars tout simple, qui ne se force pas. Qui n'a pas honte de traverser la scène d'une démarche déformée, tordue. Parce qu'il est courageux et qu'il aime la vie. Parce qu'il me fait rire (oh, la chanson "J'aime pas les gens" !) et qu'il me fait pleurer (et pas forcément de tristesse), parce qu'il est drôle même sur des sujets graves, parce que je voudrais faire écouter la chanson "Vu de ma fenêtre" à Nicolas Sarkozy, comme ça, pour voir...
Bon, bien sûr, j'ai été en larmes les 3/4 du concert. Que veux-tu, on ne se refait pas... A la fin de cette heure et demie (où il ne s'est pas assis une seule fois, je tiens à le signaler), alors que se dégageait de cet artiste et de ces musiciens (excellents, au passage) un formidable élan d'amitié (genre "on ne se prend pas la tête, on fait de la musique entre potes"), je n'avais qu'une envie : rester là, encore, à l'écouter "parler", à me laisser emporter dans le flot d'humanité qu'il réussit à transmettre, par cette envie d'y croire encore qu'il m'insuffle avec une puissance que tu n'imagines pas. J'ai applaudi à tout rompre. Crié des "Merciiii" qu'il n'a, bien sûr, pas entendu...
Il portait pour ce concert un tee shirt "Ca peut chémar". Le titre d'une de ses chansons.
Ca résume tout l'espoir qui m'animait en sortant de ce concert. Je n'étais plus qu'un moulin à paroles, avec plein d'étoiles dans les yeux. Bon. Quand je suis rentrée dans ma petite maison à moi, il était environ 23h. Mon Mystérieux Inconnu, lui, bien au chaud dans son petit cocon et ignorant tout des instants magiques que je venais de vivre, était nettement moins bavard que moi, pressé de rencontrer le marchand de sable. Allongée à côté de lui, je me suis endormie peu à peu, encore frémissante sous l'effervescence de ce concert. J'entendais encore résonner dans ma tête des applaudissements et la voix de Grand Corps Malade : "Bon, ben, merci, on a vraiment passé une belle soirée avec vous...". Alors que le sommeil m'aggrippait, il me semblait entendre le son caoutchouteux de la béquille de GCM sur la scène. Et le voir s'éloigner dans la lumière. Comme un espoir...