18 mai 2007
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11:17
Mon cher Victor,
A l'écoute de cette chanson, des images. Mirabelle sur la piste de danse, riant aux éclats. Fabrice imitant Travolta. Sophie qui rit. Les Anglais qui déambulent dans le "Student Bar". Démarche de cow-boys. Filles en collants résille et mini-short à paillettes. Décolletés plongeants. Moi en jean et Converse. Sophie avec son tee-shirt Decathlon. Toute simples. Si simples. Si françaises.
Des rires. L'insouciance. Je danse et il me semble que le monde m'appartient. Je me fiche des regards braqués sur moi. Je me fiche des Anglais qui jugent les "poor french girls". Je suis bien. A côté de moi, une anglaise se déhanche. Langoureusement. Elle se prend au sérieux, celle-là... Ca me fait rire. Je ne me sens pas complexée ce soir. Pas laide. Pas gênée. Non. Juste profondément française. Et heureuse de l'être, parmi tous ces Anglais que j'aime, malgré leur séduction à outrance, leur ivresse perpétuelle, leur condescendance. Oui. Je les aime, mes Anglais. J'ai pour eux une tendresse particulière, teintée d'amusement et d'incompréhension. D'indulgence aussi...
Cette chanson me manque. Elle est pourtant formatée, industrielle. Pas mon genre. Et pourtant... Elle me manque. Elle représente tout ce que j'ai laissé là-bas. La vie qui s'est arrêtée dans le flat 6, room 7. Qui viendra après nous ? Peut-on avoir été plus heureux que nous ne l'avons été à cette époque ?
Sensations indicibles. Sentiment indescriptible d'avoir vécu quelque chose d'à part et d'inoubliable. D'incompréhensible pour les autres. Incompréhensible pour ma famille, incompréhensible pour mon Mystérieux Inconnu. Je suis un peu anglaise, aujourd'hui. L'Angleterre, je la garde en moi.
Alors quand fiches de prep', programmation, mémoire, validations, IUFM, Mystérieux Inconnu, Papa, Maman, Petite Soeur, Permis de Conduire, habitudes me pèsent, quand ils me deviennent insupportables, me vient l'envie de murmurer, tout doucement, tout doucement, à mon oreille de presque-adulte : "Souviens-toi..."
Alors j'écoute cette chanson. Je les revois tous. Charmaine, Daniel, Claire, Emma, Kerry, Carly, Lucy, Peter, Fabrice, James... Je revois le bus jaune, le son des ses freins ; j'entends encore le cliquetis de ma clé dans la serrure. Flat 6 room 7. J'entends Evanescence dans l'appartement du dessous. J'entends l'alarme à incendie. Le rire du Claire, son "Oooooh, Mirabelle, you're cheeky !". J'entends le claquement des Crakers au Christmas Dinner. J'entends mon rire, je vois mon sourire, celui de Sophie, celui de Fabrice.
Alors, quand le courage m'abandonné, me vient l'envie de prendre vêtements, cartes d'identité, carte de résident et de filer pour le premier avion. Atterrir à Londres. N'entendre plus que de l'Anglais. Prendre une grande bouffée d'air. Respirer. Vivre. Retrouver ce que je ne retrouverai plus. Penser à moi. Oublier tout, tout le monde. Ne penser qu'à moi. Pas de regrets, pas de remords. Vivre l'instant présent.
Puis, repenser à ce rêve, réalité de trois mois. Me dire que tout cela a existé. Ecouter Justin Timberlake, Nelly Furtado et leur chanson insipide. Sourire. Tout cela m'appartient à jamais.
A l'écoute de cette chanson, des images. Mirabelle sur la piste de danse, riant aux éclats. Fabrice imitant Travolta. Sophie qui rit. Les Anglais qui déambulent dans le "Student Bar". Démarche de cow-boys. Filles en collants résille et mini-short à paillettes. Décolletés plongeants. Moi en jean et Converse. Sophie avec son tee-shirt Decathlon. Toute simples. Si simples. Si françaises.
Des rires. L'insouciance. Je danse et il me semble que le monde m'appartient. Je me fiche des regards braqués sur moi. Je me fiche des Anglais qui jugent les "poor french girls". Je suis bien. A côté de moi, une anglaise se déhanche. Langoureusement. Elle se prend au sérieux, celle-là... Ca me fait rire. Je ne me sens pas complexée ce soir. Pas laide. Pas gênée. Non. Juste profondément française. Et heureuse de l'être, parmi tous ces Anglais que j'aime, malgré leur séduction à outrance, leur ivresse perpétuelle, leur condescendance. Oui. Je les aime, mes Anglais. J'ai pour eux une tendresse particulière, teintée d'amusement et d'incompréhension. D'indulgence aussi...
Cette chanson me manque. Elle est pourtant formatée, industrielle. Pas mon genre. Et pourtant... Elle me manque. Elle représente tout ce que j'ai laissé là-bas. La vie qui s'est arrêtée dans le flat 6, room 7. Qui viendra après nous ? Peut-on avoir été plus heureux que nous ne l'avons été à cette époque ?
Sensations indicibles. Sentiment indescriptible d'avoir vécu quelque chose d'à part et d'inoubliable. D'incompréhensible pour les autres. Incompréhensible pour ma famille, incompréhensible pour mon Mystérieux Inconnu. Je suis un peu anglaise, aujourd'hui. L'Angleterre, je la garde en moi.
Alors quand fiches de prep', programmation, mémoire, validations, IUFM, Mystérieux Inconnu, Papa, Maman, Petite Soeur, Permis de Conduire, habitudes me pèsent, quand ils me deviennent insupportables, me vient l'envie de murmurer, tout doucement, tout doucement, à mon oreille de presque-adulte : "Souviens-toi..."
Alors j'écoute cette chanson. Je les revois tous. Charmaine, Daniel, Claire, Emma, Kerry, Carly, Lucy, Peter, Fabrice, James... Je revois le bus jaune, le son des ses freins ; j'entends encore le cliquetis de ma clé dans la serrure. Flat 6 room 7. J'entends Evanescence dans l'appartement du dessous. J'entends l'alarme à incendie. Le rire du Claire, son "Oooooh, Mirabelle, you're cheeky !". J'entends le claquement des Crakers au Christmas Dinner. J'entends mon rire, je vois mon sourire, celui de Sophie, celui de Fabrice.
Alors, quand le courage m'abandonné, me vient l'envie de prendre vêtements, cartes d'identité, carte de résident et de filer pour le premier avion. Atterrir à Londres. N'entendre plus que de l'Anglais. Prendre une grande bouffée d'air. Respirer. Vivre. Retrouver ce que je ne retrouverai plus. Penser à moi. Oublier tout, tout le monde. Ne penser qu'à moi. Pas de regrets, pas de remords. Vivre l'instant présent.
Puis, repenser à ce rêve, réalité de trois mois. Me dire que tout cela a existé. Ecouter Justin Timberlake, Nelly Furtado et leur chanson insipide. Sourire. Tout cela m'appartient à jamais.