Mon cher Victor,
Je n'ai rien à te dire aujourd'hui... Quoi ? Je n'ai rien à te dire. Ce n'est pas possible ! Tu trouves toujours quelque chose à dire, même sur les détails les plus insignifiants ! Non.
Je suis en vacances. Désoeuvrée. Tout va bien (ou presque...). Eh bien, parle-moi du "presque" ! Non, je ne veux pas parler du "presque". Très bien, très bien... Pas la peine de faire cette mine ! Bon... Tu n'as pas une de tes considérations sur la vie en réserve ? J'en ai quelques unes. Mais pas envie de les exposer... Je ne comprends pas, Mirabelle : tu affirmes que tout va bien ou presque, tu refuses d'évoquer ce "presque" et pour la première fois depuis le début de ces conversations, tu ne te lances pas dans des pensées existentielles ! Que se passe-t-il ? Serais-tu triste ? Presque... Oh, écoute, arrête avec tes "presque", Mirabelle ! Dis-moi quelque chose, n'importe quoi !
Que veux-tu que je te dise, Victor ? Voilà six mois que nous bloguons. Et je crains bien d'avoir épuisé mon stock de sujets. Si ce n'est que ça ! Quoi ? Mais c'est déjà beaucoup ! Oh, eh bien... Je redoutais que quelque chose n'aille pas... Je veux dire... Dans ta petite tête d'entêtée orgueilleuse et timide... Toi, par contre, tu as l'air d'avoir beaucoup de choses à me dire, Victor ! Que sous-entends-tu ? Oh... Rien... Ou presque ! Pas de "presque", Victor, s'il te plaît ! Mais je ne fais que jouer ton petit jeu ! Il n'y a aucun petit jeu là-dedans... Je n'ai aucune inspiration aujourd'hui et puis c'est tout ! Alors pourquoi m'avoir donné rendez-vous pour ces conversations quotidiennes ? Parce qu'elles sont quotidiennes, justement ! C'est tout ? Eh bien... Bien sûr que ce n'est pas tout, je m'en doutais ! Je renouvelle ma question, Mirabelle : ne serais-tu pas un petit peu triste, par hasard ? Non. Enfin... Presque !