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Cher lecteur,

Exceptionnellement, nous nous adresserons à toi directement : ce site n'est en aucun cas une biographie de Victor Hugo. Alors si tu pensais trouver ici la vie de notre Totor national en long, en large, et en travers, passe ton chemin !

 

Pour bien comprendre les propos de nos deux protagonistes :

1° Des caractères gras de couleur bleue quand Victor s'adresse à Mirabelle

2° Une police des plus classiques quand Mirabelle s'adresse à Victor

 

Sur ce, bonne lecture !

 

Un Mot Au Vol ?

Papotage ArchivÉ

Opinion


Et si vous nous faisiez part de votre opinion ?

Victor mène l'enquête.

Parce que Mirabelle se le demande !




personnes ont écouté la conversation entre Mirabelle et Victor depuis leur rencontre.


Aujourd'hui, à :

il y a personne(s) qui papote(nt) avec Mirabelle et Victor.


La requête de Victor :

  • Parce que Mirabelle et moi-même aimons beaucoup de gens... Allez donc jeter un coup d'oeil à notre tour de tables !
 

Nos recommandations :

  • Un clic et vous y êtes... Si vous souhaitez quelques conseils pour guider votre lecture, bien entendu !



Lexique IUFMesque à l'usage des non-initiés :

  • Mirabelle, dans son infinie bonté, a daigné me proposer (ainsi qu'à toi, ô lecteur non affilié à l'Education Nationale !) un lexique de rattrapage, sensé me donner les repères indispensables à la compréhension de deux rubriques.


16 octobre 2006 1 16 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Mon mysterieux inconnu est decidemment plein de surprises. Allez, Mirabelle, tu peux bien dire son prenom, maintenant, nous nous en doutons tous ! Parle pour toi, Victor ! Je veux garder l'anonymat de mon grand amour ! Comme tu veux... Mais si je peux me permettre, tout cela prend une tournure quelque peu ridicule ! Ce n'est jamais que ton avis. Bien. Passons aux choses serieuses : Qu'est ce que c'est que ce titre ? C'est une reference a la bande originale du film "Un homme et une femme" de Claude Lelouch. Ah... D'ailleurs, je conseille a nos lecteurs d'ecouter le fameux "chabadabada" en fond sonore tandis qu'ils liront cet article ! Encore faut-il compter cette chanson dans sa discotheque, Mirabelle ! Remarque fort pertinente, Victor ! Allez, allez: viens-en au fait ! Jeudi apres-midi. Je me dispute avec mon mysterieux inconnu sur MSN. J'y pense toute la soiree. Ce qui ne m'empeche pas de m'endormir a huit heures du soir, comme une grande. Et avec les poules en prime !

2 heures du matin. Je ne dors que d'un oeil, derangee par le vacarme dans le couloir. A deux heures du matin ?! Il faut dire, mon Victor, que mes collocataires sont des fetards inveteres, qui hurlent et claquent les portes, gloussent comme des dindons, se cognent contre les murs pour cause de "saoule attitude" et se fichent comme de leur premiere chaussette des pauvres petites francaises qui tentent de dormir dans la piece a cote. Il faudrait que tu me racontes tout cela plus en details : j'irais bien leur tirer les oreilles, moi, a ces petits saloupiauds ! Ce sera pour une autre fois...

Bref. Il est deux heures du matin et...

- Francaises ? Francaises ?

C'est la voix d'un de nos collocataires. Encore bourre... Voila ce que je me dis. Je n'ai qu'une envie : me lever et lui dire ma facon de penser, quitte a gueuler un bon coup. Il frappe meme a la porte, ce qui a le don de m'agacer prodigieusement ! A cote de moi, Sophie dort comme un bebe. La voix s'eloigne. J'ai distingue un "Yes, they're in", mais c'est tout. J'essaie de me calmer et de me concentrer pour ne pas rater le deuxieme passage du marchand de sable. Quand soudain.

Soudain, c'est carrement la sonnette et deux grands coups a la porte ! Cette fois, Sophie s'eveille en sursaut. J'ai comme la desagreable impression qu'il y a le feu dans l'immeuble et que nous sommes les seules a ne pas avoir entendu l'alarme. J'ouvre la porte, tremblante comme une feuille. Face a moi, les gardiens de nuit :

- Sorry for waking you up. There is a boy outside. About twelve. Fair hair. With a big bike. He is named Didi. He says he's the boyfriend of a french girl living in flat 6 room 7.

Il est deux heures du matin et je n'ai pas les yeux en face des trous. Sophie n'a pas de boyfriend. Quant au mien, il est tranquillement chez lui, en France, dans les bras de Morphee. Et puis un petit ami de douze ans, ce serait un detournement de mineur, cela ne se fait pas. J'ai du mal entendre. Je les fais repeter :

- There is a boy outside. About twenty. Fair hair. With a big motorbike. He is named Didi. He says his girlfriend lives here, in this room.

Bon. Je ne comprends toujours pas ce que vient faire ce Didi dans la conversation mais moi, Mirabelle, j'ai un boyfriend d'about twenty, avec les cheveux blonds et une grosse moto. Trop de coincidences. Je balbutie :

- Hem... Maybe he's my boyfriend... I don't know... Hem... I just... put on my clothes and I go down outside just to see... Hum... Just a minute...

Quand je referme la porte, apres que les gardiens m'aient averti qu'ils m'attendraient devant l'entree, je suis blanche comme un cachet d'aspirine et j'ai tres peur. Ce n'est pas possible... Ce n'est pas possible... Il n'est quand meme pas venu jusqu'ici... J'entends Sophie me dire calme-toi-Mirabelle-tu-es-completement-en-panique-la. Je suis tellement choquee que j'arrive a peine a enfiler ma veste. Je descends les escaliers quatre a quatre et soudain, dans la lumiere... Ton mysterieux inconnu ! En chair et en os ! Tu lui as saute dans les bras ? Comme c'est romantique ! Eh bien... En realite, pas du tout ! Je l'ai carrement engueule ! Mais enfin, Mirabelle, qu'est ce qui a bien pu te passer par la tete ? Ce garcon traverse la Manche pour venir te voir, il a fait un long voyage, il est sans doute epuise et toi tu l'envoies sur les roses ?! Il faut m'expliquer !

J'ai eu tres peur. Je ne trouve pas d'autre explication. Je lui ai reproche de ne pas m'avoir prevenue. Lui ai dit qu'il etait completement fou. Le pauvre etait tout triste. Il s'attendait a un autre accueil. Quant a moi, je ne decolerais pas ! Comme tu es mauvaise ! J'avoue que je ne suis pas tres fiere de ma reaction. Mais j'etais en colere de constater qu'il avait pris le bateau sur un coup de tete apres cette fameuse dispute sur MSN. Lui m'a explique qu'il ne voulait pas me perdre et qu'il comptait me le prouver en venant comme ca, a l'improviste, avec quasiment rien sur lui que son sourire et sa carte VISA. Que c'est romantique... Toi qui aime tant ce genre de scenario, tu as rate une occasion de te precipiter dans ses bras ! C'est vrai. Il n'empeche que c'est mon chabadabada a moi.

Quand j'y pense, personne n'avait jamais fait une telle chose pour mes beaux yeux. Decider, sur un coup de tete, de prendre sa moto, le premier ferry et hop, deux heures de route sans rien connaitre du pays, sans une carte, sans rien. Trouver son chemin, lui qui ne parle pas un seul mot d'anglais... Et me dire qu'il m'aime ! Ca a quelque chose d'extraordinaire, quelque chose que je n'imaginais que dans les films ! C'est une preuve d'amour fantastique ! Les hommes sont sans doute plein de defauts, mais ils sont parfois capables de coups d'eclat ! Oui. Sophie a trouve ca "trop beau". Ma petite soeur, a qui j'ai narre cet epiode au telephone, a trouve ca "trop beau". Ma mere, sur MSN, a trouve ca "extraordinaire". Et moi, je suis toute emue rien qu'a l'idee qu'il ait fait tout ca pour moi. Oui, vraiment, c'est mon chabadabada a moi...

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15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Tout d'abord, je suis absolument navree pour ce long silence mais je suis DE-BORDEE ! C'est toujours ce que tu dis, et finalement, un jour, j'apprendrai que tu avais tout simplement la flemme de venir discuter avec moi ! Mais non ! Je ne suis pas du tout comme ca ! Bon. N'en parlons plus ! Raconte moi plutot la suite de tes aventures outre-Manche ! Eh bien, a vrai dire, j'avais l'intention de me poser des questions un peu plus serieuses que d'habitude... Tu es d'humeur philosophe ? Je n'irai pas jusque la, mais depuis que je suis a l'etranger, il me semble decouvrir quelques facettes cachees de mon identite. La quete identitaire, maintenant ! Nous voila bien !

Est-ce que tu connais Claude Barzotti, Victor ? Euh... Je crains bien que non ! Je sais qu'il n'y a qu'a toi que je peux en parler directement. Les gens de ma generation auraient ri a l'instant meme ou j'aurais prononce son nom ! Pourquoi ? Qu'a de si particulier ce brave monsieur ? Il est un peu ringard... Cependant, j'ai pense a lui ce matin ! J'avais en tete une de ses chansons, "le Rital" :

Je suis rital et je le reste
Et dans le verbe et dans le geste
Vos saisons sont devenues miennes
Ma musique est Italienne
Je suis Rital dans mes colères
Dans mes douceurs et mes prières
J'ai la mémoire de mon espèce
Je suis Rital et je le reste

Il aurait pu se fouler un peu plus pour les paroles ! Je trouve aussi mais ce n'est pas sur ce terrain que je souhaitais t'entrainer ! J'ai realise, ce matin, en chantonnant cette chanson (je me demande bien pourquoi, d'ailleurs, car C.Barzotti ne fait reellement pas partie de mes classiques !), que j'etais IDENTITAIREMENT francaise. Et surtout que je ne m'etais jamais sentie aussi francaise dans ma CHAIR. Voila qui est interessant !

Il est drole de constater combien l'eloignement peut nous amener a mieux comprendre qui nous sommes et d'ou nous venons. Ici, je suis une exilee. C'est un bien grand mot ! Je vais te dire, moi, ce que c'est que le veritable exil ! C'est une facon de parler, Victor, je ne suis en aucun cas en train de me comparer a ton cas ! Je prefere ! Quand je suis arrivee ici, il y a de cela trois semaines (deja !), je ne m'attendais pas a une telle difference de culture, de mentalite, de mode de vie.  Les premiers jours, je pensais, le plus naivement du monde (oui, je sais, Victor, j'ai encore beaucoup de choses a apprendre, effectivement...), que la culture francaise n'avait de secret pour personne au Royaume-Uni, au moins dans ses grandes lignes. Hihi... On voit bien que tu n'avais pas beaucoup voyage jusque la !

Et peu a peu... J'ai realise que mon mode de fonctionnement, mes habitudes etaient LES MIENNES, en tant que francaise. Je suis francaise et c'est depuis que je suis en Grande-Bretagne que je prends pleinement conscience que J'APPARTIENS a mon pays, la France. C'est comme ca. C'est dans mes veines. Dans mon sang. Ca fait partie de moi et rien ne pourra changer ca. Et j'imagine que tu t'en rends compte chaque jour un peu plus, grace a des details de la vie quotidienne ? Oh que oui ! Cela passe par la taille des barquettes de beurre, ou par la moutarde, par la presentation des legumes dans les supermarches... Cela passe par la facon de s'amuser (contrairement a la plupart des francais, les Anglais font la fete en semaine et se reposent le week-end... Ou du moins c'est ainsi que se comportent les p'tites Anglaises de mon flat !) ou par le rapport a l'alcool. Cela passe par la musique, les journaux, le syteme des feux tricolores, les innombrables compagnies de train, la culture tres "taxi"... Je vois que tu observes beaucoup ! Oui. Et j'en apprends chaque jour davantage.

J'ai un systeme culturel de reference. Le systeme francais. Tout l'art du francais exile (et je pense que la-dessus, Sad Song ne me contredira pas...) est de reussir a faire du systeme de son pays d'accueil son seul systeme de reference. Tu penses qu'il ne faut pas comparer une culture a l'autre ? Non. Je pense que l'epanouissement passe par une complete acceptation de la culture du pays d'accueil, aussi differente soit-elle de celle du pays d'origine. Tu as des exemples ? Eh bien... Par exemple, je ne dois plus comparer le pain anglais avec le pain francais. Ou le bus que je prends tous les matins pour aller a l'universite a celui que je prenais pour traverser ma petite ville. Parce que ca n'a rien a voir. Parce que ce qui avait du sens pour moi dans mon pays, en France, n'en a plus ici, a Northampton, en Angleterre. Tu n'es pas logique, Mirabelle ! Tu dis qu'il ne faut pas comparer la culture d'un pays a un autre... Mais si tu te sens francaise jusqu'au bout des ongles, tu as bien ete forcee, a un moment ou a un autre, d'etablir une comparaison ! Tres juste.

Je garde mon systeme de reference en memoire, comme un joli reve que j'aurais caresse pour une partie de ma vie. Comme tu formules les choses, on croirait que tu ne reviendras jamais ! Bien sur que si je reviendrai. Mais en attendant, je dois m'adapter et je dois parvenir a faire correspondre la France avec l'expression qui dit : "Loin des yeux loin du coeur". Tu ne vas pas me dire que tu n'as jamais le mal du pays ! Ce serait mentir que d'affirmer une telle chose... J'ai parfois la nostalgie du bourguignon de ma mere, ou des croissants du dimanche matin... Mon dieu, Mirabelle ! A bien y reflechir, quand on regarde ton article de pret, tu parles enormement de nourriture ! Tu dois avoir un bon coup de fourchette ! J'aime les petits plaisirs de la vie, comme je le racontais dans cet article. Et la nourriture en fait partie. Mais enfin, j'aimerais aussi beaucoup avoir des nouvelles de la France. La politique, la societe... Tiens, d'ailleurs, je lance un appel : si quelqu'un est volontaire pour me tenir au courant regulierement de l'actualite dans mon cher petit pays, je suis preneuse ! 

 

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15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Depuis que je suis en Angleterre, l'ordinateur et la blogosphere occupent une part nettement moins importante dans ma petite vie. Oui, tu nous oublies ! C'est justement l'objet de ma visite !

Je souhaitais te signifier, ainsi qu'a tous mes lecteurs et mes amis blogueurs, que l'expression "Loin des yeux loin du coeur" n'a a mes yeux aucun sens ! On dit ca, on dit ca ! En attendant, tout ce que je vois, moi, c'est que tu ne viens pas discuter aussi regulierement que tu l'avais dit ! Oui, mon regard, il est vrai, frequente moins les ecrans d'ordinateur qu'il ne l'a fait jadis, mais mon coeur, lui, pense regulierement a vous tous ! C'est vrai, Victor, je t'assure ! En voici la preuve...

Je pense a Sad Song quand j'essaie de planifier une excursion a Londres, a Sev quand je me perds entre les differentes compagnies de train, a Matthieu quand je songe aux avantages du PACS (ne hurlez pas, je ne me suis pas encore pacsee...), a Lafleur quand je vois des avocats au supermarche (oui, je sais, Lafleur, j'ai l'esprit bougrement tordu), a Nyochu quand je visite Stratford-upon-Avon (ville de Shakespeare !), a Marionette quand je passe devant un theatre, a Christian quand je lis un conte ou l'un des personnages se trouve etre un ane... Et je ne pourrai pas mentionner chacun des details qui font s'envoler mes pensees vers vous, regulierement !

Je pense a vous, a vous tous, et des que j'ai un peu de temps devant moi, je file sur vos blogs respectifs pour prendre de vos nouvelles ! Tu ne laisses pas forcement de commentaires ! Bon, d'accord. Mais je vous lis ! N'est-ce pas la l'essentiel ? Il me semble que si... Au fait ! Et moi ? Quand penses-tu a moi ? A toi ? Tout le temps ! C'est le minimum !

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7 octobre 2006 6 07 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Mirabelle, je crains pour le sujet de cet article... Ne t'inquiete pas, Victor, cela n'aura rien de pornographique ! Depuis le temps que nous menons ces conversations, tu devrais savoir que ce n'est pas mon genre ! J'avais promis, dans cet article, que je proposerais un portrait psychologique des "p'tites anglaises". Pour cela, remontons quelques jours en arriere... Soit dimanche dernier !

Anniversaire de Sophie. En debut de semaine, nous avons prevenu tous les locataires de notre appartement, ainsi que celui d'a cote, que nous organisons une "crepes party" pour les vingt-trois ans de Sophie. Quand nous arrivons chargees de pots de Nutella et de confitures, ravies a l'idee d'offrir nos crepes encore toutes chaudes, nous dechantons... Les p'tites Anglaises ont carrement oublie l'anniversaire et ne sont pas genees pour deux sous : elles rient a gorges deployees ! Quel culot ! Ce n'est pas la correction qui les etouffe ! Et tu n'es pas au bout de tes surprises, mon pauvre Victor...

Les minutes se suivent et se ressemblent. Les petites Anglaises ne nous adressent quasiment pas la parole ou quand elles le font, c'est pour caricaturer les Francais, hurler des "BOOOONJOOOOUR" agressifs et nasillards, pour finalement se taper sur les cuisses dans un rire gras. De quoi me faire m'etouffer avec ma crepe... Je n'aime pas non plus qu'on se moque de mes compatriotes. Je suis tres fier d'etre francais et je n'admets pas qu'on meprise une culture specifique, quelle qu'elle soit ! Bref... La conversation tourne vers les gros mots et nous en traduisant quelques uns a ces demoiselles. Une discussion innocente, somme toute... Soudain, alors que nous en etions a evoquer le vocabulaire fleuri relatif a cet organe que possede tout homme entre ses jambes, le "chat" devie vers... Les frequentations ! Les frequentations ? Oui, enfin, tu vois bien... Hem... Je ne vais pas te mettre les points sur les i... Tu connais les choses de la vie, Mirabelle et... Il faut appeler un chat "un chat", Victor ! Tu peux dire le mot "sexe", tu ne vas pas attraper une MST sous pretexte que tu l'as prononce ! Reprenons, reprenons ! La conversation a donc devie sur les frequentations !

Et tout y passe ! Lindsay confesse en rougissant qu'elle n'a fait l'amour que deux fois, ce qui, d'apres elle, est "la honte totale". Charmaine raconte qu'elle l'a fait dans un champ de mais et Claire trouve ca "trop romantique". On evoque ensuite salle de bain, cuisine et ascenseur. J'ouvre des yeux ronds et traduis tout bas ce que j'entends a Sophie et Fabrice, qui ne saisissent rien a cette conversation. Et soudain, Charmaine se tourne vers le seul homme de la soiree :

- And you, Fabrice, have you ever made love ?

Je n'en crois pas mes petites oreilles. Ces filles n'ont strictement aucune pudeur, aucune discretion ! Fabrice me regarde, je regarde Sophie, qui regarde Fabrice. Nous marmonnons quelques protestations face a un comportement aussi sans-gene et finalement, Fabrice explique en balbutiant que cela ne regarde personne d'autre que lui, ce qui, je trouve, est une reponse tout a fait pertinente.

- And you, Mirabelle, have you ever made love ? What about you, Sophie ?

Et elle remet ca en plus ! Nous etions tout bonnement estomaques. Nous avons ensuite explique que nous, Francais, parlons moins facilement de notre vie intime. Ca a jete un froid, du moins, c'est ce que nous avons cru, jusqu'a ce que Charmaine, dans un rire adolescent, nous sussure :

- Do you fancy Fabrice ?

Tu peux eclairer ma lanterne, Mirabelle ? Je n'ai plus en tete la signification de "fancy" !  "Fancy" veut dire "plaire". Charmaine nous demandait donc, a Sophie et moi, si Fabrice nous plaisait. Quelle drole de question... On croirait une jeune enfant decouvrant le sexe oppose ! Autant te dire tout de suite que nous n'avons pas repondu, ce qui a entraine la remarque suivante de la part de notre interlocutrice :

- You find him ugly then ?

CQFD. Non pas, de CQFD qui tienne ! Pense a nos lecteurs, Mirabelle ! Ils ne sont pas tous bilingues ! Tu as raison. Charmaine venait donc de nous demander si nous trouvions Fabrice laid. Et quelle a ete votre reaction ? Meme genre de reponse que pour les questions precedentes. Un avis personnel. Qui ne regarde que nous. Et Fabrice ? Il n'avait pas compris la question, j'espere ? Malheureusement, si. Il a tente de garder le sourire mais semblait atrocement gene. Le pauvre ! Et la jeune ecervelee ne paraissait pas le moins du monde consciente du fait qu'elle avait pu le blesser...

Alors voila, Victor, un portrait psychologique des petites anglaises, brosse rapidement certes, mais qui, je te le certifie, correspond bel et bien a la realite. C'est decidemment une autre culture... Comme tu dis... En retournant dans notre petite chambre, Sophie et moi eumes la desagrable sensation de cohabiter avec des collegiennes. Quel age ont-elles d'ailleurs ? Elles sortent tout juste du lycee. Dix-huit ans donc. Ce qui vous fait tout de meme un sacre ecart de maturite ! Oui, nous l'avons profondement ressenti lors de cette fete d'anniversaire ratee. Le seul point positif que j'ai trouve, bien au chaud dans mon lit, en faisant le bilan de cette soiree, ce fut de me dire qu'au moins, j'aurais quelque chose d'un peu "couleur locale" a te raconter...

 

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3 octobre 2006 2 03 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Aujourd'hui, une petite information que je tiens a faire passer par ton intermediaire : s'il y a ici, parmi nos lecteurs, des gens qui suivent mes aventures chez les British People sur ce site, sachez que je vais le modifier de maniere radicale, dans sa conception meme. Tu me fais peur avec tes grandes phrases ! Pas de panique, pas de panique ! Respire un bon coup ! C'est juste que je m'apercois que j'ai plus de plaisir a parler avec toi qu'a tenir a jour ce nouveau blog et... Ca, je le savais bien ! Je t'apporte tellement qu'aucun autre blog ne pourra te rendre aussi heureuse que le notre ! Je me disais bien que tu allais cirer tes propres pompes. Mais dans le fond, tu n'as pas tort. J'ai tres envie d'ecrire des articles ici et nettement moins sur l'autre site. C'est pourquoi, en accord avec ma comparse Sophie (j'ai parle d'elle ici et rappelle, pour les retardataires, qu'elle partage mes journees d'exilee), nous allons tenir le blog "Creme Anglaise" a deux.

Pour ce faire, nous modifierons le titre bien evidemment (ben oui, ce ne seront plus exclusivement mes aventures...) ainsi que les articles deja publies. Bref : nous prenons un nouveau depart et j'espere que vous apprecierez, toi et nos lecteurs, le point de vue de Sophie sur ces trois mois a l'etranger. Pour ma part, je me consacrerai plus librement a nos conversations, mon Victor cheri, et c'est avec une joie immense que je t'annonce que tu redeviens ma priorite blogospherique ! Je le savais : tu ne peux pas te passer de moi ! Viens ici que je t'embrasse !

 

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3 octobre 2006 2 03 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Contrairement a ce que j'avais annonce dans un article precedent (because I changed my mind !) je ne narrerai pas mes aventures dans l'ordre chronologique, mais par petites touches british pas forcement coherentes. Aujourd'hui, je voudrais te faire partager mon point de vue de jeune francaise mal fagotee (quoi que bon, c'est vrai, cela depend des fois, meme si je ne mets pas de mini-jupe en classe...) sur les "English Girls" que je trouve mal fagotees aussi, mais dans un tout autre style ! Causons mode, alors !

Lundi dernier, petite sortie en ville avec les "English Girls" de l'appartement d'a cote. Claire est particulierement sympathique et semble soucieuse de nous integrer dans sa bande de copines. Qu'a cela ne tienne, nous voila embarquees pour une "party" de danse endiablee, alors que moi, Mirabelle, ne suis habituellement pas tres a l'aise sur la piste, au milieu de tous ces corps dehanches, comme en temoigne ce vieil article. Tu n'affectionnes pas vraiment les thes dansants, c'est vrai... Euh... Victor, ce ne sont pas des thes dansants !

20 h. Nous frappons a la porte du flat de Claire, Lindsay et les autres. Et la, sous nos yeux ebahis, alors que nous avons sur le dos pull chaud et gros manteau pas sexy pour deux sous, elles apparaissent en tenue de lumiere, tout de court vetues : le decollete plongeant de Claire attire l'oeil et elle semble se deplacer tant bien que mal avec ses sandales ouvertes a semelles compensees. Quant a Lindsay, grimpee sur des talons aiguilles vertigineux, elle est carrement en guepiere noire, sobrement assortie a un jean des plus classiques. Une guepiere ?! Elle se croit au Moulin Rouge ? Point commun a ces deux jeunes filles : pas de manteau ! J'ouvre des yeux ronds et demande, en anglais, si elles ne vont pas avoir froid. Surtout qu'en Grande-Bretagne, le climat est plutot semblable a celui de ta Normandie ! J'en ai quelques souvenirs ! Lindsay se met a glousser et me repond, les yeux brillants de coquinerie, que non, au contraire, elle va avoir tres chaud ! Ah. Sophie et moi nous jetons un coup d'oeil incredule. Et remarquons avec amusement que Fabrice, le Francais que nous venons de rencontrer, partage notre etonnement. Ce n'est pas la meme culture ! J'ai le sourire rien que de t'imaginer emmitoufflee dans ton manteau d'hiver, atterree par les tenues legeres de ces demoiselles ! Te voila bien depaysee !

22 h 30. Nous sommes sur la piste de danse. Les hommes de la boite nous devisagent et nous comprenons immediatement que n'est pas anglaise qui veut. Non. Pour se fondre dans le paysage, il aurait fallu, en plus d'etre maquillee comme une voiture volee, porter une mini-jupe et un debardeur tres court, se tremousser devant des hommes plus excites les uns que les hommes et surtout arborer ce petit air provocateur que je percois chez la plupart des individus de sexe feminin. Je suis tout bonnement sideree. Il me semble assister a l'avenement du disco, toute etourdie par les paillettes et autres strass. Ce que je considere comme le comble de la vulgarite est ici percu comme une forme d'"elegance". Perturbant, non ? A qui le dis-tu ! Les Francais ont a l'etranger la reputation d'etre coinces et... On comprend pourquoi ! J'allais le dire !

Nous poursuivrons prochainement cette caracterisation fort interessante des jeunes Anglaises en nous focalisant sur "leurs conversations". La aussi, yeux ronds et regards atterres sont au programme ! Chouette ! Je n'aime rien de plus que la confrontation des cultures !

 

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26 septembre 2006 2 26 /09 /septembre /2006 00:00
Mon cher Victor,

Cette fois-ci, je ne t'attendais pas de sitot ! On pourrait croire que tu n'as rien a faire en Angleterre ! C'est juste que mes cours commencent la semaine prochaine et que je profite de mes moments de libre pour te faire une petite visite. Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre !

Comme je l'avais precise dans l'article precedent, et pour reprendre une expression d'Oceane, je vais narrer les petits details de mon sejour au compte-gouttes : aujourd'hui, nous evoquerons une drole de discussion que j'ai eue a l'aeroport. Autant te le dire tout de suite : une partie de franche rigolade nous attend !

Le pere de Sophie nous laisse donc a l'aeroport. Le plus drole est a venir apres l'enregistrement, lorsque mon bagage a main, rempli du fatras que j'ai transvase depuis ma valise, passe le rempart de la zone des douanes...

- Mademoiselle, s'il vous plait ! On va vous fouiller !

Aie aie aie... Evidemment, Sophie passe cette etape sans difficulte, tandis qu'un jeune maghrebin taille comme une armoire a glace deballe mon intimite, pas si intime puisqu'il s'agit surtout de mes affaires de cours : feuilles de classeur, trousse, pochette... Soudain, je suis prise d'un doute : aurai-je oublie de retirer ma paire de ciseaux ? Ce cher monsieur fouille deja dans ma trousse, tout en me gratifiant d'un sourire taquin. Et je m'apercois, rouge comme une pivoine, qu'il a en main mon taille-crayon Bourriquet !

- On aime Bourriquet, a ce que je vois ?
- Heu oui... Pas vous ?
- Non, de tous les personnages c'est le plus teube !
- Pourtant, il est gentil Bourriquet !
- Non, il est bete ! Et puis il est trop lent !

Sans que je m'en apercoive, trop occupee que j'etais a trouver des arguments pour la defense de mon ane favori, mon interlocuteur avait deja range l'integralite de mon bagage a main ! Quand j'eus rejoint Sophie, celle-ci me fit remarquer que j'etais "toute rouge". Je lui racontais alors la conversation pour le moins inhabituelle que j'avais eu avec l'homme de la douane. Nous avons bien ri. Et je ne verrai sans doute plus jamais les douanes de la meme facon...
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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 00:00
Mon cher Victor,

Mirabelle ! Mirabelle ! Enfin te voila ! Je t'attendais hier ! Excuse-moi Victor, mais le week-end dernier a ete veritablement epuisant et... Eh bien, Mirabelle, que se passe-t-il ? Tu ne mets plus d'accents ? Fais donc attention ! Je craignais une reaction de ce genre... Victor, souviens-toi que je suis en Angleterre et qu'en Angleterre il n'y a pas d'accents sur les claviers, puisque, tout simplement, il n'y a pas d'accents en anglais ! Ah oui... Mille excuses, demoiselle ! Cela va me gener quelque peu mais enfin, nous ferons avec les moyens du bord ! Alors, raconte-moi ton voyage ! Et ta premiere fois en avion ? Et l'accueil ? Et le logement ? Doucement, doucement, Victor, nous allons y aller par etapes ! Et je te previens tout de suite : je me suis levee tres tot pour venir discuter avec toi, je n'ai pas encore pris de petit dejeuner, et quand mon ventre criera famine je te planterai ici ! Toujours aussi aimable... Bien, bien... Commencons par le commencement : ca n'a pas ete trop difficile de quitter tes proches ?

De ce point de vue, contrairement a ce que je craignais, je n'ai pas pleure !  Enfin, j'ai quand meme ete au bord des larmes en serrant ma petite soeur dans mes bras, petite soeur qui etait, elle, franchement en sanglots ! J'avais une boule au ventre en quittant mon pere et j'avais dit au revoir a ma mere il y a deux jours, occupee par un congres de psychiatrie dans une certaine ville. Et ton mysterieux inconnu ? Il m'avait accompagnee a la voiture et nous nous sommes dits aurevoir le plus sobrement du monde ! Il avait bien les yeux un peu brillants, et ma voix deraillait legerement pour trouver des mots de reconfort mais cela aurait pu etre pire !

Comment vous etes-vous rendus a l'aeroport ? C'est le pere de Sophie, ma collegue d'IUFM qui vit cette aventure avec moi, qui nous a emmenees. Peut etre as-tu retenu ton emotion a cause de cela. Peut etre... Toujours est-il que mon mysterieux inconnu m'a passe un dernier coup de fil a l'aeroport, avant l'enregistrement de mes bagages. Enregistrement ou j'ai eu, d'ailleurs, et si je puis dire, "chaud aux fesses" puisque j'ai frole le supplement : avec un poids total autorise de 20 kg en soute pour une valise, la mienne affichait 19,5 kg a la balance ! En effet ! J'imagine qu'au retour, avec les cadeaux que je rammenerai pour ma famille, je n'echapperai pas a ce fameux supplement !

Ah, Victor... Quoi ? Quoi ? Je commence a avoir faim, je vais bientot te quitter ! Oh non, pas deja ! Eh si ! Tu ne m'as meme pas donne tes impressions sur l'aeroport, moi qui revais de decouvrir cette curieuse petite bete ! Et puis je voulais aussi evoquer tes sensations pendant le vol ! Ce sera pour la prochaine fois, d'accord ? De toute facon, tu ne me laisses pas le choix ! Quoi qu'il en soit, c'est gentil de ta part de t'etre levee tot pour venir discuter avec moi, j'apprecie, vraiment ! Je continuerai a lire ton nouveau blog en parrallele, le ton est legerement different d'ici, un peu plus "conventionnel" mais enfin, je vais faire avec ! Tiens ! Ca tombe tres bien que tu en parles, Victor ! Je voulais en profiter pour te remercier, ainsi que nos lecteurs, d'etre venus y faire un tour ! J'apprecie votre discretion a tous ! Ben... C'est normal ! On ne voudrait tout de meme pas que tu te fasses renvoyer de l'Education Nationale a peine entree !
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21 septembre 2006 4 21 /09 /septembre /2006 00:00
Mon cher Victor,

Aujourd'hui, juste un petit clin d'oeil en passant, "pour le fun", comme disent les jeunes ! Ce qui est drôle, venant d'une jeune fille de 22 ans... Bon, alors, quel est "le fun" de cette conversation ?  Figure-toi, Victor, que je suis devenue l'idole d'une poignée de petites filles ! Pourquoi donc ? Tu leur as poussé la chansonnette ? Point du tout. Mais commençons par le commencement !

Lundi dernier, à l'école J.M (snif snif, je n'y retournerai plus... Quoi que ! Je vous raconterai tout ça bientôt à toi et à mes lecteurs !). Une petite fille, que j'appelerais Noémie, ayant déjà manifesté un grand intérêt pour mon look en s'extasiant devant mes Converse, me dévisage pendant la leçon de mathématiques que tient Madame B. Par conséquent, elle n'écoute pas ! Ta remarque est très juste, Victor. Toujours est-il que la petite Noémie se retourne sans arrêt et finit par me murmurer d'un air béat : "Elles sont bien, Mirabelle, tes boucles d'oreille". Je la remercie mais n'engage pas de conversation sur chiffons et autres élégances : je suis sa maîtresse ponctuelle le lundi, pas sa copine ! J'oublie bien vite cet épisode. Et puis...

Et puis, pas plus tard qu'avant-hier, à l'école du C.H, deux petiotes de CE1, que je nommerais Estelle et Elodie, me regardent en échangeant des chuchotements suspects, tandis que je passe dans les rangs pour vérifier les exercices de mathématiques. Il faut savoir, mon Victor, que la classe dans laquelle j'évolue pour mon stage de pratique accompagnée est une classe de CP-CE1. L'enseignante consacrant, on le comprend, beaucoup de temps aux jeunes CP, les CE1 ont régulièrement sous les yeux les dés, représentés sur des cartons, que mon IMF utilise pour apprendre à compter. Rien de plus familier pour eux, donc. Or... Mes boucles d'oreille sont en forme de dés ! Du coup, alors que j'apporte de l'aide à leurs camarades (dans un domaine encore de mes compétences : dire de deux nombres lequel est le plus grand !), Estelle tire la manche de mon pull :

- Eh maîtresse, j'adore tes boucles d'oreille !

Et à Elodie de renchérir, avec des yeux ronds comme des soucoupes :

- Oh oui ! Moi aussi ! Et puis c'est pratique pour compter !

Hihihi... J'ai dû faire un effort surhumain pour ne pas rire, je te l'assure ! Je n'ai d'ailleurs pas osé leur dire, pour ne pas couper court à cette admiration (fort flatteuse au demeurant !), que malheureusement, mes boucles d'oreilles restaient bloquées sur la face 6 du dé ! Des boucles d'oreilles sont des boucles d'oreilles et je ne pourrai pas leur faire plaisir en changeant la face tous les matins ! Elles sont adorables ! Oui. Et c'est bien agréable d'être admirée, crois-moi ! Ce n'est pas si souvent que ça m'arrive !

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19 septembre 2006 2 19 /09 /septembre /2006 00:00
Mon cher Victor,

Te voilà enfin ! J'attendais de pied ferme le compte-rendu de ta deuxième séance de français à l'école J.M ! Me voici, me voici... Alors ? Les nouvelles sont-elles meilleures que la semaine dernière ? Bien meilleures ! Aahhh !

Suite à mes bonnes résolutions, et ayant tiré quelques leçons de mon ratage de lundi dernier, j'arrive à l'école J.M avec la ferme intention de faire mieux. De m'améliorer. De prouver à cette Mme B. que, crénom de nom, je n'ai pas eu le concours pour rien ! Ma fiche de préparation est claire, bien rédigée, et je la laisse traîner en évidence sur ma table, histoire de lui faire voir que je ne prends pas les responsabilités qui m'incombent par-dessus la jambe. Après la récréation et une première partie de matinée dédiée aux évaluations de CE2 (d'ailleurs, entre parenthèses, je suis enchantée d'y avoir assisté !) me voilà face à la classe, devant le grand tableau noir, armée de ma craie, de mon sourire, et de toute ma bonne volonté !

Ayant écouté les précieux conseils de mon IMF, j'ai, pour cette séance, prêté une attention particulière à l'alternance entre oral et écrit, facilitant la tenue de classe et une implication active des élèves. Mon premier exercice tient lieu d'évaluation diagnostique, et j'enchaîne les activités ludiques : carton rouge ou vert à lever selon qu'il s'agit d'un nom commun ou d'un nom propre, séries de noms avec un intrus à imaginer par équipe, recours aux ardoises dont les élèves raffolent. Cette fois-ci, je sens, émerveillée, que les élèves sont DEDANS. Ils lèvent la main. S'enthousiasment. Répondent précisément aux questions que je leur pose. S'insurgent quand j'annonce la fin d'un jeu. Je termine la séance par un exercice écrit, sensé constituer un retour au calme. Et au bout de ces quarante-cinq minutes, la cloche sonne. Les élèves vont à la cantine. C'est le moment tant attendu... Les observations et critiques de ton IMF !

Bien sûr, il y a des critiques. Bien sûr, cette séance était loin d'être parfaite. Mais j'ai droit à un "très bien" en ce qui concerne l'alternance oral-écrit, à un autre "très bien" pour l'aide individuelle et surtout à un "beaucoup mieux par rapport à la séance précédente". Alors oui, je n'ai pas assez mis l'accent sur le rôle des déterminants, je n'ai pas forcément fait de rappel quand il en fallait mais je retiens que contrairement à la semaine précédente, mon IMF m'a fait des compliments, que je me sentais bien plus à l'aise face à la classe et que les élèves avaient de l'intérêt pour la notion travaillée ensemble.

Sur ce, après avoir tenté, pendant une demie-heure, de recopier un texte au tableau (la correction de l'exercice écrit) sans écrire de travers, d'une graphie lisible et "maîtresse", je me rends à la boulangerie la plus proche de l'école pour ensuite faire une halte dans un petit parc, à une centaine de mètres de mon établissement d'accueil. Il faisait beau. J'étais seule. Le soleil venait me caresser les joues, et une délicieuse petite brise me murmurait à l'oreille que tout n'allait pas si mal, finalement. Alors, assise là,  sur ce banc, à déguster un sandwich saucisson à l'ail-beurre (c'est fou ce que ça peut être bon, un malheureux sandwich, quand on est dans un certain état d'esprit !),
sereine comme je ne l'ai été que rarement dans ma vie, je me suis dit que si ça, ce n'était pas le bonheur, ça y ressemblait fortement...
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