Mon cher Victor,
Contrairement a ce que j'avais annonce dans un article precedent (because I changed my mind !) je ne narrerai pas mes aventures dans l'ordre chronologique, mais par petites touches british pas forcement coherentes. Aujourd'hui, je voudrais te faire partager mon point de vue de jeune francaise mal fagotee (quoi que bon, c'est vrai, cela depend des fois, meme si je ne mets pas de mini-jupe en classe...) sur les "English Girls" que je trouve mal fagotees aussi, mais dans un tout autre style ! Causons mode, alors !
Lundi dernier, petite sortie en ville avec les "English Girls" de l'appartement d'a cote. Claire est particulierement sympathique et semble soucieuse de nous integrer dans sa bande de copines. Qu'a cela ne tienne, nous voila embarquees pour une "party" de danse endiablee, alors que moi, Mirabelle, ne suis habituellement pas tres a l'aise sur la piste, au milieu de tous ces corps dehanches, comme en temoigne ce vieil article. Tu n'affectionnes pas vraiment les thes dansants, c'est vrai... Euh... Victor, ce ne sont pas des thes dansants !
20 h. Nous frappons a la porte du flat de Claire, Lindsay et les autres. Et la, sous nos yeux ebahis, alors que nous avons sur le dos pull chaud et gros manteau pas sexy pour deux sous, elles apparaissent en tenue de lumiere, tout de court vetues : le decollete plongeant de Claire attire l'oeil et elle semble se deplacer tant bien que mal avec ses sandales ouvertes a semelles compensees. Quant a Lindsay, grimpee sur des talons aiguilles vertigineux, elle est carrement en guepiere noire, sobrement assortie a un jean des plus classiques. Une guepiere ?! Elle se croit au Moulin Rouge ? Point commun a ces deux jeunes filles : pas de manteau ! J'ouvre des yeux ronds et demande, en anglais, si elles ne vont pas avoir froid. Surtout qu'en Grande-Bretagne, le climat est plutot semblable a celui de ta Normandie ! J'en ai quelques souvenirs ! Lindsay se met a glousser et me repond, les yeux brillants de coquinerie, que non, au contraire, elle va avoir tres chaud ! Ah. Sophie et moi nous jetons un coup d'oeil incredule. Et remarquons avec amusement que Fabrice, le Francais que nous venons de rencontrer, partage notre etonnement. Ce n'est pas la meme culture ! J'ai le sourire rien que de t'imaginer emmitoufflee dans ton manteau d'hiver, atterree par les tenues legeres de ces demoiselles ! Te voila bien depaysee !
22 h 30. Nous sommes sur la piste de danse. Les hommes de la boite nous devisagent et nous comprenons immediatement que n'est pas anglaise qui veut. Non. Pour se fondre dans le paysage, il aurait fallu, en plus d'etre maquillee comme une voiture volee, porter une mini-jupe et un debardeur tres court, se tremousser devant des hommes plus excites les uns que les hommes et surtout arborer ce petit air provocateur que je percois chez la plupart des individus de sexe feminin. Je suis tout bonnement sideree. Il me semble assister a l'avenement du disco, toute etourdie par les paillettes et autres strass. Ce que je considere comme le comble de la vulgarite est ici percu comme une forme d'"elegance". Perturbant, non ? A qui le dis-tu ! Les Francais ont a l'etranger la reputation d'etre coinces et... On comprend pourquoi ! J'allais le dire !
Nous poursuivrons prochainement cette caracterisation fort interessante des jeunes Anglaises en nous focalisant sur "leurs conversations". La aussi, yeux ronds et regards atterres sont au programme ! Chouette ! Je n'aime rien de plus que la confrontation des cultures !