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Cher lecteur,

Exceptionnellement, nous nous adresserons à toi directement : ce site n'est en aucun cas une biographie de Victor Hugo. Alors si tu pensais trouver ici la vie de notre Totor national en long, en large, et en travers, passe ton chemin !

 

Pour bien comprendre les propos de nos deux protagonistes :

1° Des caractères gras de couleur bleue quand Victor s'adresse à Mirabelle

2° Une police des plus classiques quand Mirabelle s'adresse à Victor

 

Sur ce, bonne lecture !

 

Un Mot Au Vol ?

Papotage ArchivÉ

Opinion


Et si vous nous faisiez part de votre opinion ?

Victor mène l'enquête.

Parce que Mirabelle se le demande !




personnes ont écouté la conversation entre Mirabelle et Victor depuis leur rencontre.


Aujourd'hui, à :

il y a personne(s) qui papote(nt) avec Mirabelle et Victor.


La requête de Victor :

  • Parce que Mirabelle et moi-même aimons beaucoup de gens... Allez donc jeter un coup d'oeil à notre tour de tables !
 

Nos recommandations :

  • Un clic et vous y êtes... Si vous souhaitez quelques conseils pour guider votre lecture, bien entendu !



Lexique IUFMesque à l'usage des non-initiés :

  • Mirabelle, dans son infinie bonté, a daigné me proposer (ainsi qu'à toi, ô lecteur non affilié à l'Education Nationale !) un lexique de rattrapage, sensé me donner les repères indispensables à la compréhension de deux rubriques.


24 juillet 2007 2 24 /07 /juillet /2007 11:25
Mon cher Victor,

Fais-moi penser à ne plus aller lire les blogs de tous ces ex-PE2 qui ont déjà un poste pour la rentrée, qui achètent les fournitures, préparent leur appartement, ont visité leur école, rencontré leurs collègues et qui connaissent l'effectif et le niveau de leur classe. Oui, fais moi penser à ne plus aller les lire ou je balance mon ordinateur par la fenêtre, ce qui serait fort regrettable...
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8 juillet 2007 7 08 /07 /juillet /2007 01:02
Mon cher Victor,

tableaublanc.gif

Comme je te le racontais hier, après être passée à l'école de mon SR3, j'ai fait un saut à l'IUFM pour rendre des livres. Il n'y avait pas un chat à part les ouvriers qui retapent une partie du hall d'entrée. Des bâches sur le sol. Une odeur de peinture fraîche. Après avoir déposé le bouquin à rendre dans le casier de ma formatrice, j'ai fait un petit tour dans l'IUFM, comme l'année dernière.
Sauf que cette année a un goût particulier : je sais que ne reviendrai pas. Du moins pas comme avant, car j'aurai tout de même une formation en T1 (ce sera d'ailleurs, très probablement, dès le mois d'octobre, c'est bien organisé encore tout ça...) et j'aurai à revenir dans les locaux.
J'ai erré dans les couloirs. Personne. Je sais qu'ils seront bien remplis, le 7 Juillet, quand les PE1 auront les résultats du concours. Pour l'instant, ils sont déserts et sentent "la fin de l'année". L'année prochaine, d'autres PE2 arriveront. Eux aussi connaîtront les joies et les peines de cette année de formation, les angoisses, les doutes, l'ivresse. La frustration, aussi, de n'être pas mieux formés. Tout se renouvelle. Quelqu'un me remplacera ici. C'est presque un cycle.
Je suis passée devant le tableau des PE2. Il était vide. Complètement vide. Plus d'emploi du temps, plus de planning des salles, plus de notes d'information du secrétariat pédagogique. Complètement vide. Puis je suis passée devant le Panneau des Relations Internationales. J'ai vu la liste des gens qui partiront à l'étranger l'année prochaine, si, bien sûr, ils obtiennent le concours. Je me suis revue passer ici il y a un an, sachant que le pass vers mon rêve d'Angleterre dépendait complètement de ma réussite au CRPE. J'étais angoissée. Je rêvais du concours régulièrement. Mon nom n'était pas dans la liste. J'ai regardé les noms de ceux qui partiront à Northampton l'année prochaine. Il y avait quatre candidats, pour deux places. Je suis contente, car l'année dernière, j'étais la seule volontaire à partir.
Cela signifie que j'ai été convaincante lors de la réunion d'informations. Première fois que je parlais devant 150 personnes, debout sur l'estrade de l'amphi. C'était impressionnant. Ma passion de l'Angleterre l'avait emporté et j'avais essayé de faire passer mon amour pour ce pays. L'année prochaine, deux personnes iront à l'université de Northampton et prendront le bus jaune. Deux personnes seront éberluée par l'excentricité des Anglaises et par la qualité (toute relative...) de la bouffe. Je leur souhaite d'être aussi heureuses que je l'ai été, moi.
Puis je suis passée devant les casiers. J'avais peur qu'ils soient déjà vidés et anonymés. Mais non. Nos noms étaient encore là. J'ai regardé pour la dernière fois si je n'avais pas encore quelques documents en retard à m'attendre. Je me suis dis qu'au fond, c'était la seule trace, pour quelques temps encore, de mon passage ici. Bientôt, plus de Mirabelle nulle part à l'IUFM.
Et je suis sortie.
Je ne suis plus en PE2.
Et ça fait tout drôle.

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7 juillet 2007 6 07 /07 /juillet /2007 02:22

Mon cher Victor,


 
 
 
 
Mardi après-midi, à 16 h 30, je me suis rendue à l'école où j'ai effectué mon SR3. Pour quoi faire ? J'avais oublié de rendre sa programmation à l'instit', et comme elle lui était (et lui sera) de toute façon plus utile qu'à moi, j'ai donc repris mon Bus Verts adoré et ai atterri à l'école pile poil à la sortie, ce qui m'a permis d'être de nouveau dévisagée par la maman que je ne voulais SURTOUT PAS croiser. Aie... Oh, cette fois-ci, je ne me suis pas arrêtée. Un simple "bonjour" et un grand sourire (qu'elle m'a d'ailleurs renvoyés dans les dents) et c'était réglé.
 
J'ai ensuite attendu devant la porte des CE1. Ce qui m'a donné l'occasion de voir sortir les autres classes et de papoter deux minutes avec mes ex-collègues. Je dois dire que j'étais ravie de les revoir. Ils m'ont chaleureusement remercié pour les sablés que j'avais laissés dans la salle de maîtres, ont pris des nouvelles de mon affectation ("Ah boooon ? Votre premier mouvement a été supprimé ?!") et ont dû interrompre la conversation pour calmer tous les gosses surexcités par la perspective des vacances. Ca a dû te rappeler des choses, je suppose... Bien sûr. Tous ces cartables qui valdinguent, ces cris, ces rires... Je suis passée par là aussi !
Ils ont trié les vêtements qui restaient sur les porte-manteaux. Les instit' ont rendu les billes confisquées dans l'année et redonné les travaux d'art visuels à remmener à la maison. Les CE2, rangés deux par deux dans le couloir, semblaient avoir des fourmis dans les jambes. Caroline, leur instit', postée devant les premiers rangés, met ses mains en porte-voix et hurle :
"Les CE2 ! BONNES VA-CANCES !"
C'est le signal. Le rang s'éparpille. Les cris fusent : "Ouaaaaiiiis !!! C'est les vaaaacances !". Déjà, tous courent dans les escaliers. Les cartables s'entrechoquent, cognent sur les marches. C'est un joyeux bazar. Il y a comme une atmosphère d'euphorie, et un peu de tristesse du côté enseignant. J'entends l'instit' de CM2 s'exclamer, tandis que ses élèves galopent dans le couloir : "Et surtout, faites une bonne Sixième !"
Enfin, la porte des CE1 s'ouvre. Les gamins sortent les uns après les autres. Certains sont carrément ravis de me voir et s'arrêtent me faire un bisou :
- Ooooh ! Y'a Mirabelle !
- Bonjour Mirabelle !
- Mirabelle, tu viens voir notre maîtresse ?
- C'est louche si elle vient voir la maîtresse...
- Bonnes vacances, Mirabelle !
Je dois dire que ça me fait plaisir, de les revoir, mes loustics. Quant à l'instit', elle me fait le V de la victoire. Eh bien... Oh, tu sais, Victor, entre trois semaines et toute une année scolaire, ce n'est pas la même lassitude... Les élèves s'en vont. Je discute deux secondes avec l'enseignante qui me remercie elle aussi pour les Sablés : "Je devais te rappeler mais je n'ai pas eu le temps... Tu sais ce que c'est...". Oui, je sais... Encore que je le saurai encore mieux l'année prochaine...
Je ne suis pas restée très longtemps à bavarder. Bus Verts à reprendre oblige.
J'ai ensuite fait un saut à l'IUFM pour rendre des bouquins de littérature de jeunesse à une formatrice. Et là, c'est une autre sorte de fin qui m'attendait...

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4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 02:15
basket-spiderman.jpgMon cher Victor,


Lundi dernier, après la sieste, j'attends que tous les petits soient réunis sur le tapis et assis sur les bancs. C'est l'occasion pour moi de les observer , tandis qu'ils papotent et jouent. C'est toujours très instructif, de regarder des enfants... Ce qui est drôle, c'est que, même à trois ans, ils ont leur petite idée sur la vie. C'est à dire ? 

chaussures-roses.jpgJ'observe Sandy et Iréné, en pleine conversation. Ils sont, visiblement, en train de comparer leurs chaussures. Sandy venait de me montrer "ses nouvelles baskets", d'immondes tennis rose bonbon à scratch, genre Barbie. Comme celles de la photo à droite ? A vrai dire, non. Je ne suis pas parvenue à en trouver d'aussi flashy, je me suis donc rabattue sur celles-ci. Et celles de gauche ? Même chose. Quoi qu'elles sont plus ressemblantes : Iréné portait bien des tennis Spiderman.
Les deux gosses discutent donc de leurs chaussures respectives. Ses deux bras campés sur ses hanches, Iréné est apparemment certain de ce qu'il avance et c'est avec plaisir et amusement que je tends l'oreille :

- Tu vois, Sandy, en fait, c'est facile.
- Hummmm ???, fait Sandy, la suce dans le bec.
- Tu vois, on a tous les deux des chaussures à scratch. Mais on peut reconnaître si on est un garçon ou une fille. Toi, tu as des tennis toutes roses. C'est les filles qui mettent du rose. Moi, j'ai des tennis de garçon, c'est des tennis Spiderman, avec du bleu et du noir. Tu vois, en fait c'est facile !
- Oui. On est une fille ou un garçon ! Et voilà ! C'est pas compliqué, la vie !


Mirabelle, j'affectionne particulièrement les conversations où tu nous fais partager ces savoureuses anecdotes enfantines ! C'est absolument adorable, à croquer ! Oui. Je dois dire qu'à l'instant même où j'ai entendu ces paroles, je me suis dit qu'il fallait absolument que je te raconte ça ! N'est-ce pas étonnant ? Oh, si... On remarque que très tôt, dès trois ans, on apprend à mettre les gens dans des cases... Mais la candeur avec laquelle ces catégorisations sont faites est réellement charmante ! Garde bien en tête ces mots d'enfants... Ils te tiendront chaud pour tes vieux jours !

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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 02:59
Mon cher Victor, smiley--tonn--.jpg

Allez, juste pour le fun, et même s'il est terminé... Une perle recueillie pendant mon stage filé, tout droit sortie de la bouche d'Elsa, deux ans et demi.
- Maîtresse, est-ce que c'est bien ?
Il est environ 10 h 15, Elsa me tend son coloriage. Un coloriage ? Oui. Un radis. Il fallait colorier les feuilles en vert et une partie de la chair en rouge. Mais attention : pas tout ! Ah... Une tâche extrêmement compliquée, dis moi... Pas la peine de prendre cet air blasé, Victor ! Je t'assure que ce n'est pas si évident que ça pour des petiots ! Je n'irai pas débattre coloriage avec toi, Mirabelle... Bref.
La vérité, c'est que cette gamine est douée mais seulement quand elle le décide. C'est une petite chipie très mature (aussi bien pour ce qu'elle a à dire que pour la manière dont elle le dit) avec laquelle, je le sais, je peux être exigente. Je lui réponds donc :
- Tu peux encore améliorer ça, Elsa. Regarde, tu dépasses !
Visiblement très vexée de n'avoir pas pu entendre un "c'est très bien" dénué de tout reproche, la voilà qui me lance, du tac au tac, et avec cette petite moue boudeuse et revancharde qu'elle seule sait arborer :
"Je sais ce que j'ai à faire !"
Ca coupe la chique, ça, hein, Victor ? Pour la couper, ça la coupe !

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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 22:24
Mon cher Victor,journal.jpg

Ca y est. Mon SRF est terminé. Ton SRF ? Mon Stage en Responsabilité filé. Ah oui, c'est vrai... Pas trop cafardeuse ? Un peu, bien sûr. Mais avec le temps, j'apprends à ne pas trop m'attacher. A me dire que si moi je vogue vers d'autres horizons, mes petits aussi ! Tu en parles comme de tes élèves à toi, c'est bien révélateur...

Révélateur ou pas, hier soir, en me couchant, je m'étais dit : "Surtout, Mirabelle, demain, n'oublie pas d'embrasser les enfants un à un à la sortie, de leur expliquer que tu ne les reverras plus". J'étais certaine d'y penser. Vraiment. Sauf que cela ne s'est pas passé comme ça. A 16 h 30, j'étais tellement dans ma journée, dans le bon déroulement des rituels (on lit une histoire, on distribue les suces et les doudous, puis on va ouvrir aux parents) que je n'ai pas réalisé que c'était la fin de l'année. Pas du tout. Bêtement, mon esprit détraqué m'a soufflé que je les reverrais la semaine prochaine. Mais non.

Du coup, ils sont partis sans mes bisous et moi sans les leurs. Ce n'est que quand j'ai vu arriver des mamans avec des bouquets de fleur (alors qu'il ne restait plus que quatre enfants dans la classe...) que j'ai compris que c'était VRAIMENT la fin. On m'a remerciée pour ma gentillesse et ma patience. J'étais émue. J'ai remercié. Cet instant, bien que sans chichi, me paraissait très solennel. Les petits derniers m'ont fait un bisou. Déjà nostalgique de cette classe, je les regardais, eux, les mômes, bien ancrés dans le présent, me faire juste un coucou (sous l'insistance de maman) et s'en aller en jacassant.

Je suis rentrée chez moi avec mes fleurs, après que la directrice m'ait raccompagnée pour la dernière fois. Ca fait toujours drôle, l'idée de la "dernière fois". J'ai promis d'envoyer de mes nouvelles. De la tenir au courant de mon poste. La portière de la voiture a claqué et je me suis retrouvée à pieds, à deux-cents mètres de ma petite maison, avec un bouquet de fleurs sous chaque bras.

Je me dis que j'ai quand même participé à quelque chose. Que c'est un tout petit peu grâce à moi si ces vingt-cinq loupiots grandissent bien. Oh... Il ne faut pas se leurrer, bien sûr... C'est l'instit' qui a fait les trois quarts du boulot ! Rendons à César ce qui lui appartient ! Oui. Je ne compte pas m'attribuer tous les mérites. J'ai peut être juste un peu contribué à la réussite de cette année, même si j'ai débarqué en janvier, même si je n'étais là que le lundi et que je n'étais "pas la maîtresse mais Mirabelle". Je me dis que peut être, certains se souviendront (je sais, Victor, ils n'ont que trois ans, c'est peu probable...) de la première fois où on leur a lu l'histoire de "Roule-Galette". C'était une maîtresse qu'ils voyaient le jour de la petite souris rouge... Des lunettes rectangulaires... Comment s'appelait-elle déjà ? Ils demanderaient à leurs parents. Et si les parents n'ont pas de mémoire non plus ? Je préfère ne pas envisager cette hypothèse...

Bon, d'accord... Si eux ne se souviendront sans doute pas de moi, moi, je me souviendrai d'eux. J'ai les photos du Carnaval, les photos de la sortie à la ferme. Des tas de minois joufflus, des sourires jusqu'aux oreilles, des têtes de mules, des loulous endormis dans le car. Ces instants, je les ai capturés. Je n'oublierai pas mon premier lundi en responsabilité. L'angoisse au ventre. La découverte de mes élèves. Apprendre les prénoms, cerner les personnalités. S'apprivoiser petit à petit. Et les quitter le lundi 2 juillet en me demandant à quoi ils ressembleront, ces loupiots, dans une vingtaine d'années, quand ils auront mon âge...

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1 juillet 2007 7 01 /07 /juillet /2007 01:30
Mon cher Victor, 
--valcorrection.JPG
Je n'ai que très peu parlé, durant cette année de PE2 (et pendant nos conversations) du casse-tête que sont les évaluations. Non, effectivement ! Tu sais , Mirabelle, il y a énormément de lacunes dans nos discussions ! J'en suis bien consciente, mon pauvre Victor... J'essaierai de rectifier le tir pendant les vacances d'été !

Pendant mon SR3, j'ai dû évaluer les acquis de mes élèves. Eh bien laisse moi te dire que ce n'est pas une mince affaire ! Tu m'en diras tant... Pressée par l'instit' que je remplaçais ("Surtout, évalue bien ce que tu as fait ! Je n'ai quasiment pas fait d'évaluations au troisième trimestre et si je n'ai rien à montrer, les parents vont me tomber dessus !"), j'ai donc évalué conjugaison, géométrie et lexique.

Bon. Commençons par le début : la conjugaison. Il faut savoir, mon Victor, que l'instit' m'avait demandé de faire le passé composé avec ses élèves. Je m'attèle donc à la tâche, dès la première semaine. Malheur de malheur... Comme je te l'ai déjà dit... Les élèves sont très dissipés ! Exactement. Ils sont gentils mais assez paresseux. Ils n'écoutent pas grand chose. Et je dois sans arrêt ramer pour les intéresser, quand je ne suis pas obligée de faire de la discipline. Ca, ça devient un enjeu de société, ma pauvre chérie...

Au fur et à mesure des séances (très nombreuses et évidemment plus que prévu...), il s'est avéré que les élèves ne savaient pas reconnaître un verbe dans une phrase. Qu'ils ne maîtrisaient pas la notion de sujet. Qu'ils ne savaient pas conjuguer correctement "être" et "avoir" au présent. Dans ces conditions, je comprends que cela soit difficile... Mais ils ne sont encore qu'en CE1 ! Bien sûr. Et puis au fond, le passé composé, c'est compliqué. Je t'épargne les détails évidemment. Les séances défilent et avec elles la sensation de n'arriver à rien. Les gamins confondent tout, et j'ai bien du mal à y remédier. Pourtant, j'ai restreint au maximum et privilégié la conjugaison d'"être" et "avoir" ainsi que les verbes du premier groupe, en laissant tomber ceux du deuxième et troisième groupe. Comme tu peux t'en douter, ce sont surtout les verbes avec l'auxiliaire "être" qui posent problème...

La fin du stage approchant, je commence à concevoir mes évaluations. Je choisis consciencieusement mes exercices et élabore un système de notation (sur 10) dans la douleur. Je crains bien évidemment les résultats de cette évaluation et n'en attends pas grand chose de très reluisant, surtout quand je passe dans les rangs, le jour J, et constate que les élèves n'ont pas compris que le passé composé est formé de deux mots. C'est pourtant la base ! Aie ! C'est la mort dans l'âme que je récupère toutes les copies et que je me mets à corriger, le soir même.

Et là, c'est le drame. C'est de ma faute, en plus. Je me suis trompée dans mes comptes (eh oui, les chiffres et moi, décidemment, cela fera toujours deux) et mon système de notation est fichu en l'air. Après une quinzaine de minutes de prise de tête, j'en arrive à la désagréable conclusion qu'il me FAUT noter les élèves sur vingt. Je n'aime pas ça. Au CE1, ce n'est pas adapté. Je m'y résouds cependant, en soupirant.

Deux heures plus tard, je suis complètement déprimée. Ces évaluations sont CA-TAS-TRO-PHIQUES. Vraiment ? Vraiment. Deux élèves s'en sortent à peu près convenablement. C'est le raz-de-marée pour les autres. Les notes sont si basses que je n'ose même pas t'en donner une fourchette ! Ah la la... Ces notes m'amènent bien sûr à douter : sans doute ai-je mal fait passer la notion, j'aurais dû prendre les choses par un autre bout, n'ai pas été assez clair pour expliquer la formation du passé composé... Oh, allez ! Tout le monde se plante, Mirabelle ! Et puis s'ils n'écoutaient rien ! Ne remets pas tout sur le dos des gamins, Victor ! Disons que j'essaie de faire en sorte que tu cesses de te flageller !

Bref. Après avoir mûrement réfléchi, j'ai décidé de ne pas rendre les évaluations aux élèves. Je les ai laissées à disposition de l'instit', pour qu'elle puisse se rendre compte des erreurs, tout en lui précisant que je souhaitais qu'elle les garde pour elle. Mais je ne voulais absolument pas les rendre. Je ne vois pas l'intérêt de mettre tous les élèves face à l'échec et de les décourager. Il y aurait eu des larmes. Je crois que tu as bien fait, Mirabelle... Je ne suis pas enseignant mais, effectivement, le but de l'Ecole est d'aider à l'épanouissement de l'élève, et certainement pas de le casser... Tes raisons sont tout à fait légitimes ! 

Je ne sais pas si j'ai bien fait. De toute façon, je pense qu'on ne peut jamais le dire. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise solution. Il y a juste un choix. Ce qui est certain, c'est que l'évaluation me questionne pas mal. Si elle doit "sanctionner" les apprentissages, tout doit être soupesé très clairement, et surtout s'adapter à ce qui a été fait en classe. A ce qui a REELLEMENT été fait. Il faut être juste et savoir distinguer ce qui n'a été qu'effleuré (et qui ne nécessite pas d'évaluation...) de ce qui a été étudié en profondeur. Ce n'est pas si évident car cela recquiert un certain recul par rapport à sa pratique, recul que nous, professeur des écoles débutants, n'avons pas toujours. Nous sommes généralement, comme le disent les IMF, "dans le feu de l'action". Occupés à boucler la journée du lendemain, fiches de prep' de français, de maths... Nous sommes dans l'urgence de l'instant. Il nous faudra apprendre à prendre le temps de nous retourner sur ce qui a été fait. Nous avons toute notre carrière pour y parvenir, peu à peu.
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29 juin 2007 5 29 /06 /juin /2007 13:18

Mon cher Victor, cartable2.JPG

En ce 29  juin, j'aurais dû avoir la liste des postes. Oui. J'aurais dû. Car, ce midi, en cliquant fébrilement sur le site de l'Inspection académique de mon département, voici ce que j'ai pu lire :
 

"Compte tenu du nombre peu important de postes restés vacants à l'issue du 2nd tour du mouvement des enseignants titulaires, la première phase d'affectation des professeurs des écoles en formation prévue en juillet est supprimée. Vous recevrez prochainement un courrier à votre adresse personnelle, vous précisant le calendrier et les modalités de la procédure d'affectation qui aura lieu début septembre, ainsi que la circonscription auprès de laquelle vous serez mis à disposition la semaine de la rentrée, en attendant votre nomination pour l'année scolaire."

Le tout signé par Monsieur l'Inspecteur d'Académie.

Bon.

Et voilà.

Y a plus qu'à attendre septembre.
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26 juin 2007 2 26 /06 /juin /2007 09:48
Mon cher Victor,entretien.gif

Aujourd'hui, j'ai un entretien avec des formateurs informatique pour la certification C2i. La certification C2i ? C'est un examen pour les futurs enseignants que nous sommes, visant la maîtrise des outils informatique pour utiliser en classe. Tu parles d'un jargon... Et tu es prête pour cet entretien ?

A vrai dire, je ne sais même pas sur quoi il porte.
En guise de préparation à l'examen, les PE2 désireux d'être certifiés (car cela n'est pas obligatoire) ont reçu un pauvre tableau récapitulatif des épreuves, mais pas de descriptif détaillé.
Du coup, cet après-midi, j'y vais quasiment les mains dans les poches.
Eh bien, eh bien...
Voilà le symbole de cette formation : l'improvisation. Le flou. Le "Démerde-toi, le ciel t'aidera mais pas l'IUFM". Encore heureux que cette certification est facultative... Tu l'as dit !

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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 19:23

Mon cher Victor,bouder2.gif

Aujourd'hui, retour chez les petits. Un retour de courte durée, si je ne m'abuse... Les vacances se rapprochent à grands pas ! Eh oui. Plus que lundi prochain avec les gosses de maternelle et ma prochaine prise de classe, ce sera pour de vrai, et rien qu'à moi ! Les enfants étaient contents de te retrouver ?

Eh bien... A vrai dire... En ce qui me concerne, j'étais ravie. J'ai distribué des bisous à tours de bras (ne croulant pourtant pas sous la demande...) jusqu'au moment où Sonia est venue me voir, les sourcils froncés :
- Pourquoi elle est pas là, la maîtresse ?
- Tu sais bien, Sonia, c'est moi la maîtresse le lundi, le jour de la petite souris rouge...
- Oooooh non ! Je veux Martine !

Raaa... Parlez-moi du charme des Tout Petits...

 

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