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Cher lecteur,

Exceptionnellement, nous nous adresserons à toi directement : ce site n'est en aucun cas une biographie de Victor Hugo. Alors si tu pensais trouver ici la vie de notre Totor national en long, en large, et en travers, passe ton chemin !

 

Pour bien comprendre les propos de nos deux protagonistes :

1° Des caractères gras de couleur bleue quand Victor s'adresse à Mirabelle

2° Une police des plus classiques quand Mirabelle s'adresse à Victor

 

Sur ce, bonne lecture !

 

Un Mot Au Vol ?

Papotage ArchivÉ

Opinion


Et si vous nous faisiez part de votre opinion ?

Victor mène l'enquête.

Parce que Mirabelle se le demande !




personnes ont écouté la conversation entre Mirabelle et Victor depuis leur rencontre.


Aujourd'hui, à :

il y a personne(s) qui papote(nt) avec Mirabelle et Victor.


La requête de Victor :

  • Parce que Mirabelle et moi-même aimons beaucoup de gens... Allez donc jeter un coup d'oeil à notre tour de tables !
 

Nos recommandations :

  • Un clic et vous y êtes... Si vous souhaitez quelques conseils pour guider votre lecture, bien entendu !



Lexique IUFMesque à l'usage des non-initiés :

  • Mirabelle, dans son infinie bonté, a daigné me proposer (ainsi qu'à toi, ô lecteur non affilié à l'Education Nationale !) un lexique de rattrapage, sensé me donner les repères indispensables à la compréhension de deux rubriques.


23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 15:02

D'abord, en Sixième, je t'avais détestée, je te trouvais méchante et bavarde, toujours à te moquer des autres, et puis je ne sais pas, il y a eu les goûts musicaux en commun, les cours d'italien peut être, ton rire un peu hystérique, ton sourire et tes dents un peu de travers, Starmania dans ta chambre, ta soeur avec son magnétophone Fisher Price, la cassette de Boby Lapointe. Nous rentrions ensemble après le collège, après le lycée aussi, nos établissements étant voisins, on parlait, de tout, de rien, surtout de tout, je t'accompagnais jusqu'à ta porte, j'entrais, ou je repartais, mais c'était toi, avec les années j'en avais acquis la certitude. Nous étions presque voisines, proches tout en étant différentes.

Avec toi, j'avais écrit ma première lettre d'amour, postée anonynement, j'avais quatorze ans. Chez toi, j'avais pris mes quartiers, le temps qui passe permet cela, de faire presque partie de la famille. Avec toi, j'ai préparé des sandwiches au jambon pour une soirée "Cage aux folles", avant de me rendre compte, après quelques bouchées voraces, qu'il était complètement cru. Nos fous rires devant la télévision. Lors du cross du collège, c'est avec toi que j'ai discuté tout le long du parcours, en marchant, sans faire attention au reste, premières des filles à l'arrivée, quoi, déjà l'arrivée, mais je suis nulle en endurance, ce n'est pas possible. Nous avons été accusées de tricherie, un zéro pour l'épreuve, une menace d'avertissement. Nous avions en fait couru un seul tour au lieu de deux, mais bien sûr, personne ne nous a crues. J'étais effondrée. Tu t'en fichais, rigolais. Te moquais de moi gentiment.

Ensemble, nous avons écrit des histoires dont nous étions les principales protagonistes, impliquant également les garçons pour qui nous avions le béguin. Tu dessinais des bonhommes dans mon agenda. Tu m'envoyais des cartes postales à chaque vacance. Chez toi, j'ai fait des pains de thon, je t'ai regardée coudre, pleine d'admiration, j'ai câliné les chatons qui venaient de naître, j'ai observé la gerbille, j'ai fait de la balançoire. Ensemble, nous sommes allées chez le coiffeur, pour le meilleur et pour le pire, surtout pour le pire. Tu m'as emmenée en Italie, fait visiter Venise, nous avons enfourché les vélos dans la campagne, avec l'air moite qui nous collait aux vêtements et à la peau. Dans l'obscurité, tu me parlais de ta vie à Paris, du métro, aux heures tardives, j'avais peur, peur pour toi, tu riais de mon angoisse.

Un jour, nous avons découvert que mon oncle et ta tante entretenaient une relation amoureuse. Je vois encore mes parents rouler des yeux navrés, ma mère éclater de rire devant nos "élucubrations". Nous avions raison. J'étais fière et excitée. Comme si quelque chose de sacré se nouait entre nous, un lien familial. Meilleures amies plus que jamais. Ta mère avait organisé un repas avec toute la famille pour faire la connaissance de mon oncle. J'étais bien sûr conviée. J'ai le souvenir d'un grand bonheur. J'étais liée à toi. Et puis ils se sont séparés.

Tu me voulais comme témoin à ton mariage, j'avais dit non. Tu faisais fausse route. Une erreur. Et je te l'avais dit. Tu n'avais pas apprécié. Vous ne vous êtes finalement pas mariés. Tu m'as parlé de prendre avec toi un appartement en colocation, j'étais amoureuse à l'époque, pensais à lui, à moi, à notre vie. J'avais dit non. Tu n'allais pas bien. Tu ne t'es pas mariée et tu n'allais pas bien. Ta soeur m'appelait en larmes pour que je passe te voir. J'accourais. Tu ne me parlais pas.

Et puis nous nous sommes fâchées. Bêtement. Tu n'as plus voulu me parler. J'ai voulu te montrer que j'étais toujours là, même si tu m'avais blessée. Je t'ai écrit. Je t'ai téléphoné. Je suis venue te voir. Il y a eu le mariage de ta soeur, auquel j'étais invitée depuis longtemps. J'y suis allée, l'estomac noué, en priant pour que tu viennes me parler, pour une réconciliation. Tu ne m'as pas regardée. Ou tu ne m'as pas vue. Je ne sais pas. Je suis partie tout de suite après la cérémonie religieuse, le ventre tordu de chagrin, en pleurant sur le chemin du retour. Quelques jours plus tard, sur Internet, tu m'as dit que des dragées m'attendaient chez toi. J'ai repris espoir. Tu as aussitôt précisé : "Ce n'est pas spécialement pour toi, on les aurait de toute façon gardé pour quelqu'un d'autre". Je ne suis pas passée chercher les dragées.

J'en ai eu assez de te courir après. Tous tes silences, ton entêtement, le mépris que tu mettais à me parler m'avait découragée, dégoûtée, remplie d'amertume. Je t'avais poursuivie, pendant des semaines pourtant, tu étais ma meilleure amie, depuis toujours ou presque, nous ne pouvions pas couper les ponts pour si peu.  Je t'offrais ma douleur en spectacle. Tu n'avais aucune réaction. De l'indifférence. De la froideur. Un mur. C'était notre première dispute. La première depuis douze ans. Ca a été la dernière. J'avais un orgueil démesuré. Mais moins que le tien. Nous n'avons jamais eu d'explications. Jamais eu d'excuses. Nous nous sommes éloignées d'un coup sec, sans rien se dire, comme si ces années d'amitié, où je t'imaginais marraine de mes enfants, nous tenant la main dans toutes les étapes importantes de nos vie d'adulte, n'avaient pas compté.

Aujourd'hui, j'ai vingt-sept ans, bientôt vingt-huit, comme toi.  Nous sommes nées à onze jours d'écart. Je suis la plus vieille. Aujourd'hui, un homme, "le bon", m'accompagne, et de tous ceux que j'ai aimés, c'est le seul que tu n'aies pas connu. Aujourd'hui, je suis enceinte, et parfois, quand je me laisse aller, je suis un peu triste, j'aurais aimé que tu sois là, toi qui avais grandi avec moi, j'aurais aimé que tu sois là pour partager  l'émerveillement de mon ventre qui s'arrondit, pour débattre de mes idées de prénom, pour une fille tu aimais bien Agathe je me souviens,  j'aurais aimé que tu sois là pour tout cela, pour m'emmener dans les boutiques, pour te réjouir avec moi.

Tu me manques encore, parfois, quand je me caresse le ventre.

 

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 01:29
Mon cher Victor,


C'est fou, quand même, la vie. Il y a encore quelques mois je n'aurai pas misé un seul centime sur ma relation avec lui. Et aujourd'hui... Aujourd'hui, il n'y a qu'à lui que je peux dire la vérité dans la vie réelle. Je ne dis rien à ma mère, rien à mon père, rien à ma soeur. Ils m'interrogent sur mon moral, je souris, "je vais bien, ne t'en fais pas". Je ne dis rien à mes amis, je souris, "je vais bien, ne vous en faites pas". Et à lui, je dis tout. J'en suis la première étonnée.

Nos histoires personnelles nous ont considérablement rapprochés.
A lui, je ne mens pas. Avec lui, je ne triche pas. Il sait mes moments de solitude, mon incompréhension, mon vague à l'âme, tout comme je sais les siens. Nous nous serrons les coudes. C'est vraiment une belle surprise que nous fait la vie. Il fut une époque où je ne pouvais pas le supporter. C'était viscéral. Et puis nous avons grandi. L'un comme l'autre. Il a connu une séparation, moi aussi. Il a du mal à s'en remettre, moi aussi. Et cela créé un lien assez particulier... Pas besoin d'expliquer nos sentiments, car ils sont les mêmes. Le même manque. Le même vide.

Je n'ai pas besoin de me justifier avec lui. Jamais. Il ne me fait pas la morale, ne me donne pas de leçon. Il n'essaie pas de me convaincre de quoi que ce soit. Parce qu'il connaît la même solitude. Ses maux sont les mêmes que les miens et cette simple constatation suffit à nous sentir un peu moins seuls. Il n'allait pas bien quand nous avons discuté tout à l'heure. Et moi, j'étais un peu triste. Et puis nous avons réalisé, effarés, que nous venions de nous remonter le moral, en quelques phrases. Là où les mots de ma famille, de mes amis, n'ont aucun effet sur moi, lui m'apaise tout simplement.

Tiens, cela me fait penser à une excellente réplique, dans un excellent film, "Casablanca". Est-ce que tu l'as vu ? Bien sûr ! C'est un classique !!! ". Donc comme le dit ce magnifique comédien, qui a de l'avenir dans la profession, je le crois franchement (un certain Bogart), "je crois que c'est le début d'une merveilleuse amitié" !
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3 mai 2008 6 03 /05 /mai /2008 03:23
Mon cher Victor,
C'était tout à l'heure. A la caisse de M******x. Tandis que je posais mes escalopes de dinde sur le tapis... J'observais un jeune homme très beau (ou du moins il le paraissait de profil !) un peu avant moi. Soudain, il se retourna. Je ne réalisai pas tout de suite. Il est aussi beau de face que de profil... C'est tout ce que je me suis dit d'abord. Et puis...  Je l'ai reconnu. Sous le coup de cette révélation, je suis devenue rouge comme une pivoine. Qui était-ce ? Qui était-ce ?

Nous avons vécu lui et moi une très belle histoire d'amitié, il y a très longtemps. Nous nous sommes connus en petite section de maternelle. Sommes devenus inséparables à partir du CP, jusqu'au CE2 si je me souviens bien.
Ce n'est pas si long... Certes. Cependant, bien que nous nous soyons perdus de vue, il reste quelqu'un que j'apprécie énormément. Je t'en ai peut être déjà parlé, d'ailleurs... Dans quel article ? Tu chercheras ! Comment s'appelle-t-il ? Je ne peux pas le retrouver sans un nom ! Débrouille toi : je n'ai pas envie de dire son nom ! J'ai juste envie de te raconter ce que j'ai ressenti, tout à l'heure, en tombant sur lui à la caisse de M******x.

Quand j'ai réalisé que c'était lui, j'ai été gênée.
Gênée parce que ma première réaction était celle d'une femme qui trouve un homme séduisant, pas celle de Mirabelle, huit ans, face au petit garçon qu'il était autrefois. J'ai toujours entretenu beaucoup de tendresse pour son souvenir. Et là... Je me suis surprise à avoir le coeur qui bat et les mains qui tremblent en rangeant mes achats dans des sacs plastique, ce qui est stupide, car c'est lui, tout simplement lui, ni plus ni moins.

Il s'avère qu'il habite non loin de chez moi. Il a un boulot dans notre petite ville pour trois ans. Cela m'a fait une joie toute enfantine. J'ai proposé qu'on aille prendre un café un de ces jours, ce qu'il a affirmé "accepter avec plaisir", et chacun a repris sa route.
Vous avez échangé vos numéros de téléphone, je suppose ? Non, je l'avais déjà. Mais... Tu m'as dit que tu venais de le retrouver ? Ouh la... Ce serait une trop longue histoire !

Toute émue que j'étais, et tout à coup d'une humeur charmante, j'ai immédiatement appelé ma maman qui le connaissait bien... Et pour cause, dans notre enfance, nous passions de nombreuses nuits l'un chez l'autre ! Je lui annonce mon scoop, genre "Il est en viiiiillle", et ne puis m'empêcher d'ajouter qu'il est "devenu trop beau, le choc". Et là, vlan :

- Oui, c'est peut être pour ça qu'il a une copine, me dit-elle, genre prends-garde-à-toi-ma-fille (oui, elle sait qu'il a une copine, si tu veux savoir sa maman a vu la mienne et comme la principale occupation des mamans qui bavardent est de causer de leurs enfants...)
- Ca n'a rien à voir, Maman. On peut avoir une copine en étant très laid. Et on peut être très beau sans en avoir.


Cela m'a énervée, cette réflexion. Elle n'avait rien compris. Que sous-entendait-elle ?
Eh bien... Tout bêtement que tu pourrais avoir un petit coup de coeur pour un ami d'enfance ! Humm... Sauf que ce n'est que de la curiosité ! Peut être un peu plus si tu le trouves si beau, non ? A l'instant même où je l'ai reconnu, je n'ai plus pensé à son sex-appeal, je te le jure ! Parce que comme je te le disais tout à l'heure, il est redevenu dans mon esprit le petit garçon que j'adorais, tu vois, et non un homme sur lequel j'aurais des vues. Tu saisis la différence ? Oui. Je te taquinais, Mirabelle, il ne faut pas tout prendre au quart de tour ! Humm... Enfin bon j'avoue... Tu avoues quoi ? Que tu le trouves craquant ?

Craquer n'a rien à voir dans tout ça. Et puis de toute façon, il a déjà une copine et je ne suis pas une briseuse de ménage.
Oui, mais s'il était seul ? Tu m'énerves, Victor ! Si tu continues, je m'en vais ! Bref... En fait, ce qui me fait beaucoup de bien dans l'affaire, c'est que... Même si cela n'a duré que quelques secondes, je me suis aperçu que j'étais encore capable d'avoir  le coeur qui bat et les mains moites. Humm... Et cela n'a rien à voir avec de l'attirance, Victor, je t'arrête tout de suite !

C'est juste que, pendant le tout petit instant où je l'ai pris pour un séduisant inconnu, j'ai senti (parce qu'on a beau le savoir en théorie, il est toujours préférable de le savoir "physiquement") que je pouvais encore m'emballer pour quelqu'un, pour quelque chose. Ca n'a l'air de rien comme ça, ce que je dis, mais quand on est séparé de quelqu'un après avoir partagé sa vie, son lit, ses espoirs, ses rêves, ses déceptions, et que le premier rôle nous est retiré du jour au lendemain, ciao bon vent et tout reprend comme si ça n'avait pas existé, on se demande si on sera encore capable de tout recommencer. D'avoir les mains moites, le coeur qui bat et tout le tralala... Je comprends...

Je pense qu'il s'agit seulement d'une belle surprise de la vie et qu'il aurait été dommage, au nom de notre amitié d'autrefois, de ne pas lui proposer d'aller prendre un café. Je sens que nous allons reparler de nos après-midi chez son grand-père, de nos jeux avec sa panthère en peluche, de sa mère, de nos Game Boy. Ca va être extra...
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13 août 2007 1 13 /08 /août /2007 01:28
Mon cher Victor,enfants.gif

Voilà longtemps que nous n'avons pas causé de l'Amitié. Eh bien, je suis forcé de constater que c'est un sujet que tu n'abordes plus beaucoup... Tu n'as pas tort. Pourtant, il m'occupe beaucoup ces derniers temps. Tiens tiens... Surtout depuis que j'ai retrouvé Aurélie. Aaah ! La fameuse Aurélie ! Ta grande Amitié !

Cependant, tu sais bien, Victor, qu'il fut une époque pas si lointaine où je ne croyais plus tant que ça en l'Amitié. Comme tout le monde, tu as eu des hauts et des bas... Eh bien j'ai réalisé avant-hier soir que j'y croyais à nouveau, et dur comme fer, en plus ! Mazette... Et doit-on ce brusque regain de foi à la fameuse Aurélie ? Pas entièrement mais... Elle y contribue bien sûr ! Allons-y... C'est reparti pour les oiseaux qui chantent et le ciel bleu ! En ces temps moroses, je pensais que cela te ferait plaisir. En ces temps moroses ?! Ben, tu sais bien, depuis que j'ai raté le... Enfin, tu vois ce que j'ai raté jeudi... Tu es encore là-dessus ?! Passons, Mirabelle, passons !

Bref. Avant-hier, j'ai retrouvé Aurélie à une soirée où nos hommes et leur bande se sont retrouvés, en plus d'une quarantaine d'autres personnes que nous ne connaissions ni d'Eve ni d'Adam (et eux non plus, d'ailleurs...). C'est le genre de fête où l'alcool coule à flots et où les plaisanteries grasses vont bon train. Je vois... J'ai pourtant passé une excellente soirée, mais pas pour les raisons que l'on pense. Ah ? J'ai fait le clown, Victor. Toi ?! Faire le clown ?! Oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, oui ! C'est le genre de comportement que je peux adopter quand j'ai un peu bu, quoi que "boire un peu" soit rarement suffisant pour que je sois extravertie. Et là, tu as réussi sans boire une seule goutte ? Oui ! Miladiou...

Cette soirée m'a permis de réaliser qu'il fallait que je trouve la bonne personne pour faire le clown. Je ne peux pas faire ma fofolle devant n'importe qui. J'ai besoin d'être en confiance pour oser. Comme beaucoup de gens... Et je me suis rendue compte qu'Aurélie était cette personne-là, ce qui m'a laissée sur le cul. Réalise, Victor... Aurélie et moi-même avons été fâchées pendant de longues années. Vraiment. Fâchées à mort. Nous nous sommes retrouvées il y a environ deux ans, et petit à petit, nous nous sommes réapprivoisées. Je ne dirai pas que tout est comme avant (cela ne le sera jamais de toute façon) mais il y a toujours ce petit truc en plus, ce petit truc que j'évoquais ici avec des yeux très très noirs et dont je me dis, finalement, qu'on peut le raccomoder.

Matthieu, le petit ami d'Aurélie, m'a confié qu'elle aurait été "trop déçue" si je n'étais pas venue à cette fête. Moi aussi, je l'aurais été. Car j'apprécie toujours les occasions qui me sont offertes de la revoir. Je sais combien ces années sans elle ont été... Différentes. Pas sans saveur mais... Différentes. Et la retrouver, rire avec elle, évoquer ensemble nos souvenirs d'enfance, ça n'a pas de prix. Du coup... Ouiiii ? Du coup, avant-hier soir, j'ai fait des chorégraphies loufoques sur des musiques de Shakira et autres produits commerciaux que j'exècre. Du coup, avant-hier soir, j'ai chanté à tue-tête en faisant du houlahoup, et frappé dans mes mains en hurlant "Hop ! Hop ! Hop !". Aurélie riait aux éclats, avec ce rire que je n'ai jamais oublié. Je me suis à un moment demandé quel âge j'avais au juste. Il m'a semblé que j'avais huit ans et que, comme à cet âge, j'avais la capacité de tout oublier autour de moi, de ne pas me soucier du regard des autres. C'est comme s'il n'y avait eu qu'Aurélie et moi. Tout était naturel. Je ne me suis pas demandé ce qu'elle allait penser de moi si je me mettais à sauter à pieds joints sur l'herbe, à mon âge, après tout ce temps. C'est comme si j'avais su que cela allait toujours la faire rire...

Quand je suis rentrée chez moi, à 0 h 30, avec la promesse de nous revoir bientôt, je me suis sentie bien. J'ai repensé à la phrase de la mère d'Aurélie, lors d'une pendaison de crémaillère, il y a quelques semaines. Aurélie et moi, nos mères respectives autour d'une table, à bavarder. Et à la mère d'Aurélie de dire :

- C'est quand même fou que vous vous retrouviez maintenant ! C'est le destin, c'est sûr... C'est le destin...

En repensant à cette phrase, j'ai souri. Non pas que je crois à ces sornettes de destin, non, mais enfin, il faut bien avouer que c'est agréable de constater que des proches y croient pour nous deux, pour Aurélie et moi. Il paraît que c'est le privilège des grandes Amitiés, ça.
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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 00:00
Mon cher Victor,

Ce magnifique article de ma marraine T1 met des mots sur ma sérénité actuelle. "Sérénité" est un grand mot ! Disons que je retrouve un semblant d'estime pour la bonne amie que je suis, quand on respecte cette bonne amie évidemment. J'ai lu le post dont tu parles ! Ce qui est drôle, c'est que deux de vos articles ont quasiment le même titre ! "Comment se dire adieu" pour toi et "Comment te dire adieu" pour Eddie ! J'aime ce genre de coincidences !

Au delà de cette coincidence, c'est ses mots, qui rejoignent les miens, que je retiens. Voilà ce qu'elle dit (tu ne m'en veux pas, marraine, de te citer ?) : "
Parce quelque soit la teinte sombre, elle embaume le corps de quelque chose de plus précieux, et que la trace qu'elle laisse nous fait un peu plus ce qu'on est, nous fait devenir. Notre identité tient aussi à ceux qu'on laisse. A la façon dont on les laisse. Pour ne pas abîmer parfois il faut savoir lâcher prise, partir. Trancher le lien qui existait. Puisqu'il se déchire. L'agonie n'est pas une chose pour l'amitié."

J'ai lâché prise, moi aussi, un certain jour d'été. Je lui ai dit... Tu n'entendras plus parler de moi, je te le promets... Parce que je ne comprenais rien, plus rien, que j'étais paumée, secouée, que je n'y croyais pas. Je ne comprenais rien, rien, rien, et au fond de moi, un sentiment d'injustice, l'envie de hurler, de me taper la tête contre les murs... Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça ? C'est l'injustice que j'ai retenue, pendant des jours. Car  l'incompréhension entre nous s'était vicieusement glissée là, dans le plus précieux, dans cette amitié qui était pour toujours. Je ne l'avais pas vue venir. Mais quand elle a été là, bel et bien là, cette blessure, et qu'elle m'a dit "Rien ne sera jamais plus comme avant"... J'ai mis du temps, longtemps, à comprendre qu'elle avait raison.

Je lui ai pardonné. J'ai réalisé ça très récemment. Je ne lui en veux plus et je pense à elle, de temps en temps, avec plaisir. Comme à une belle histoire, une jolie amitié sur mon parcours, une amitié de dix ans, une amitié avec laquelle j'aurais grandi et qui m'aura fait grandir, moi aussi. Jamais on ne m'enlèvera ce que j'ai vécu avec elle. Et elle non plus ne l'oubliera pas. Alors le fil, dont je parlais ici, est rompu, c'est vrai. Cependant, il a existé et je le chéris, il a tenu, tenu longtemps et c'est déjà bien. J'apprends, peu à peu, à ne pas en vouloir aux gens, aux gens qui ont compté, parce que je sais, désormais, par expérience, qu'ils peuvent revenir nous chercher, un jour, sous une autre forme, tout doucement, par surprise.
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30 décembre 2006 6 30 /12 /décembre /2006 00:00
Mon cher Victor,

Hier soir, avec ma petite famille, je suis passée voir Aurélie. Aurélie est maman, aujourd'hui. Tu radotes, Mirabelle. Tu en avais déjà parlé ici et puis , aussi, il me semble... Elle a donné naissance à une petite Clara début Octobre. Une petite Clara que je n'avais pas encore vue, puisque j'étais exilée en Angleterre. Tu as donc fait sa connaissance hier ! C'est ça. Alors, comment est-elle cette petite ? Magnifique. Evidemment. A tes yeux, tous les bébés sont magnifiques, tu es complètement gaga des bébés, je te soupçonne d'être trop obsédée par la maternité pour nous éclairer d'un jugement juste ! Mais non, je t'assure ! Elle est vraiment magnifique ! Même mon père, qui n'hésite jamais à le dire quand il trouve un enfant laid (oui, je sais, mon père est atroce...) l'a trouvée mignonne ! Bon. De toute façon, nous n'allons pas passer la journée là-dessus. Décris-la moi un petit peu ! Elle est brune, avec déjà beaucoup de cheveux. Un petit nez en trompette, comme Aurélie ! Une mâchoire carrée comme Aurélie, de grands yeux bleus comme Aurélie... En résumé, c'est le portrait craché de sa mère ! Oui. Et sa mère est loin d'être laide, crois-moi.

J'ai pris Clara dans mes bras. Elle avait la peau douce et elle sentait bon le bébé. J'ignorais que les bébés avaient une odeur particulière ! C'est parce que tu n'as jamais fait attention à ça. C'est une odeur très émouvante. Elle avait ses petites mains sur mes épaules. J'ai embrassé ses menottes, ses doigts fins. Tout en miniature. C'est d'un merveilleux ! Je me sentais toute bête avec cette beauté contre moi. Comme une grande responsabilité. Elle semblait si fragile, si petite, je l'avais dans mes bras, là, je la regardais, je lui souriais, je lui murmurais à l'oreille que j'étais contente de la connaître. Ma parole, Mirabelle, tu es complètement frappée ! Non. J'étais juste émue. Emue et bien. Autour de nous, les discussions continuaient. Mais il me semblait être seule au monde avec la petite. J'attendais cet instant depuis plus de deux mois et il était enfin arrivé ! N'exagérons rien... Victor, il s'agit de la fille de mon amie d'enfance. Ma première grande amitié. D'ailleurs, tu n'as pas fini de nous raconter comment vous avez perdu contact ! C'est vrai. Je ne l'oublie pas. Je t'en parlerai un de ces jours.

J'étais émue, c'est vrai. Parce que quand j'ai perdu l'Amitié d'Aurélie, il y a environ dix ans, le monde s'était écroulé. J'avais renoncé à la revoir, renoncé à tout un futur en sa compagnie. Et puis le hasard, a, pour une fois, bien fait les choses. Nos chemins se sont croisés à nouveau. Et j'ai compris que c'était une deuxième chance. J'ai compris qu'elle était restée là, tapie dans un coin de mon coeur. C'est une deuxième chance. Enfin, votre amitié n'est plus la même, aujourd'hui, j'imagine. C'est vrai. Mais ce que nous avons vécu ensemble, jamais personne ne nous l'enlèvera et le lien, celui qui nous unissait depuis nos quatre ans, est toujours là. Il s'est transformé, bien sûr, mais il est toujours là.

Hier soir, à cet apéritif, j'ai fait un saut dans le temps. Il y avait la mère d'Aurélie, ravie de me revoir.  C'était comme si je l'avais vue la veille. Il y avait la petite soeur d'Aurélie. Pas changé d'un pouce. Nos mères bavardaient comme deux vieilles amies... "Vous étiez tout le temps fourrées ensemble, tu penses bien que cela créé des liens !". Et là, dans son transat, Clara, la petite nouvelle, l'avenir, adressant à son papa un regard émerveillé. Hier soir, quand je suis rentrée chez moi, j'étais sereine. Confiante. Parce que je crois toujours en l'amitié. Parce que le lien est toujours là, malgré tous mes efforts, durant plus de dix ans, pour le rompre. On a peine à hair ce qu'on a bien aimé et le feu mal éteint est bientôt rallumé...
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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Ce commentaire de Monsieur Lucquiaud m'a donne l'idee d'un article ou plutot, m'a rapprochee de mon enfance... Ah ! J'aime quand tu evoques ton enfance !

Elle s'appelait Amandine. Je l'aimais bien Amandine. Nous jouions ensemble chez la nounou. On rigolait bien, avec Amandine. Quand ma mere venait me chercher, certains prenoms d'enfants revenaient regulierement dans la conversation. Celui d'Amandine en faisait partie.

Dans mon souvenir, Amandine a toujours une robe a carreaux ecossais. Elle a pourtant du porter d'autre vetements mais c'est ainsi que je la vois, toujours. Des souliers vernis. De grandes lunettes, cachant des yeux un peu plisses, en amandes. Un nez en trompette et une grande natte dans le dos. Amandine aimait jouer sous la table. Souvent, elle etait seule. Je venais alors la rejoindre car moi aussi, j'aimais beaucoup jouer sous les tables.

Amandine me fascinait. Je la trouvais grande. Solitaire et grande. Douce et silencieuse. J'aimais bien Amandine. Elle avait quelque chose de particulier qui me plaisait. Parfois, elle parlait avec les autres enfants. Mais elle parlait surtout avec moi, parce que j'etais timide et moi aussi, plutot solitaire. On se retrouvait sous la table du salon et c'etait tres bien comme ca.

J'ai mis longtemps avant de realiser qu'Amandine etait une petite fille trisomique. Mais cela n'a rien change a l'image que je garde d'elle. C'etait, simplement, une petite fille avec qui j'aimais bien jouer, sous la table du salon, chez la nounou. Une petite fille dont je garde un souvenir tendre, une de mes premieres amities d'enfant...

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23 octobre 2006 1 23 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Ce matin, j'ai recu une lettre de ma mere. Elle m'y parle de ma relation avec Papierchiffon, relation que nos lecteurs attentifs auront pu suivre ici, ici ou encore la et la. C'etait ta meilleure amie, si je ne m'abuse... Oui. C'etait ma meilleure amie. Et quel est le rapport avec la lettre de ta mere ?

Il est etrange de constater combien nos meres nous connaissent. Elles peuvent tout comprendre sans qu'on leur dise rien. Je partage avec ma mere le gout de la lecture, comme je t'en avais fait part dans cet article.

Dans cette lettre, elle evoque un roman de Laurie Colwin, "Comment se dire adieu". L'histoire de deux amies qui prennent des routes differentes. En somme, qui deviennent adultes... Et ? Et voici la phrase, extraite de ce roman, que ma mere a choisie de reprendre dans sa lettre :

"Nous nous etions connues a la fin de l'enfance , jamais plus je n'aurai une amie pareille. J'avais coupe mon coeur en deux et j'en avais laisse une partie derriere moi."

Et la, je me suis mise a pleurer...

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20 octobre 2006 5 20 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Il y a quelques temps deja, quelqu'un m'a decue. Quelqu'un sur qui je comptais plus que tout. Quelqu'un que tu as aime ? Oui. Que j'ai profondement aime. Dans ce billet, je disais que j'avais renonce. Non pas que cela m'ait enchante, non, mais je me suis apercue que je n'avais d'autre choix que de la laisser partir. Et depuis ? Cet article n'est pas tout neuf, j'imagine que ta reflexion a evolue depuis a ce sujet. Oui. Renoncer ne veut pas dire "arreter d'y penser". Renoncer signifie qu'on admet son impuissance. Mais enfin, j'y pense encore... De temps en temps. Et ? Je me demande ce qu'elle devient. Si elle va mieux. J'espere qu'elle va mieux. C'est d'ailleurs assez etrange car lorsque son souvenir me revient en memoire, je suis partagee entre la colere et la tendresse. C'est etrange en effet... On ne fait pas deux sentiments plus contradictoires !

La colere est toujours la. Cela fait deja trois mois et la colere est toujours la. D'ou vient-elle cette colere ? De la deception sans aucun doute. Et puis... Oui ? De l'idee qu'elle ne peut pas pardonner. C'est quelque chose que je n'accepte pas, justement. Mais avais-tu reellement quelque chose a te faire pardonner, Mirabelle ? Il me semble, de toute facon, a la lecture de son ancien blog, qu'au moment ou vous vous etes fachees, elle n'allait pas tres bien. Ce n'est peut etre pas que de ta faute... Et puis tres sincerement, se facher pour une histoire de blogs, permets-moi de te dire que je trouve ca bete ! Oui. Sans doute. Peut etre. A vrai dire je ne pense plus a ca. Le pourquoi du comment c'est arrive ne m'interesse plus. C'est arrive. Point.

Ce qui me questionne, c'est comment on peut etre en colere au point de ne pas pardonner. J'ai toujours pense (et je le pense toujours) que j'aurais pu tout lui pardonner. Il me semblait, tout bonnement, que je ne pourrais pas vivre sans son amitie. Et je me disais, naive que je suis, qu'il en etait de meme pour elle. En resume, je me pensais aussi irremplacable a ses yeux qu'elle ne l'etait aux miens. Je me suis lourdement trompee. Elle n'a pas ete capable de mettre sa colere de cote. Sans doute etait-elle trop mal pour y parvenir. Elle n'a pas su ecouter son instinct...

Car quoi qu'elle en dise, quoi qu'elle en ait dit, elle me connait et elle sait que jamais je ne l'ai jugee. Jamais je ne lui ai voulu de mal. Jamais je n'ai voulu la blesser. Ses defauts m'ont toujours fait sourire, parce que c'etait mon amie et qu'en tant qu'amie, je la trouvais tout simplement adorable. Enfin. Elle a prefere se dire qu'elle "venait d'ouvrir les yeux" sur ma personne. Pfff... Foutaises. La verite c'est que j'ai toujours ete telle qu'elle m'avait connue et que c'est pour cette raison que notre amitie avait tenu pendant dix ans. Qu'il n'y avait eu AUCUNE anicroche en ces dix annees. Et qu'il a suffi d'une, la premiere, ridicule, stupide, pour tout foutre en l'air.

Je lui aurais tout pardonne. En me disant que pour rien au monde je ne foutrais en l'air une amitie aussi extraordinaire. En me disant que je ne pourrais pas vivre sans son amitie. Et maintenant ? Nous sommes en Octobre. Je n'ai aucune nouvelle d'elle. Je ne sais pas ou elle est. Je ne sais pas ce qu'elle devient. Je ne sais pas si elle va bien. Et je vis sans son amitie. C'est un fait. Finalement, tu y arrives ! Oui, j'y arrive, je vis sans son amitie. Mais enfin.. J'aurais prefere vivre avec, comme je l'avais toujours fait...

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29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 00:00
Mon cher Victor,

Moi qui me plaignais dans cet article du syndrôme tout-va-bien-du-coup-je-n'arrive-plus-à-écrire, je suis servie ! Comment ça ? Aujourd'hui, quelqu'un m'a déçue. Un homme ? Non, une femme.

Je suis déçue. Je ne suis même pas en colère. Juste déçue. Je ne lui en veux pas. Mais elle me déçoit. Je suis lasse et blessée. Lasse d'espérer, lasse d'insister. Dans ces lignes, j'affirmais qu'il fallait toujours y croire. Se battre, encore et toujours. J'avais oublié de préciser qu'on ne peut déplacer des montagnes si l'autre n'y croit plus. On ne peut pas le forcer à vous aimer encore, à demander de vos nouvelles, à vous sourire, à vous parler. On ne peut pas éternellement prononcer de grandes déclarations d'amitié dans le vide. On ne peut pas éternellement pleurer au téléphone sans réaction au bout du fil, mettre son orgueil dans sa poche, réaffirmer tout le respect, toute l'admiration, toute l'estime qu'on porte à l'autre.

Laisse le temps au temps, m'avait-on dit. Le temps me faisait peur. Il me fait peur. Le temps est contre nous, Victor, et je ne voulais pas que cette amitié, cette grande et belle amitié, tombe en poussière par mon laisser-aller, par ma paresse. J'ai voulu me battre, insister, sourire, tendre la main, malgré l'indifférence, le refus, la froideur. Loin de moi l'envie de me faire passer pour une héroïne. Car je t'avoue, Victor, que j'abandonne. J'abandonne.

Je croyais que le temps amenait le pardon. La réflexion. Le recul. Je croyais que le temps remettait les choses dans l'ordre, qu'il nous aidait à y voir clair. Je croyais que le temps était salvateur. Le temps n'est pas grand chose, finalement... Car c'est à nous de lutter contre lui. Et quand on le laisse couler, lentement, en enfilant les minutes comme on enfile les perles, quand on le laisse glisser sur nous comme si on acceptait la défaite, alors il est trop tard.

Des preuves d'amitié ne sont rien sans des yeux pour les voir et les apprécier. A rien ne sert de patienter des heures qu'un coeur s'ouvre à vous, à rien ne sert d'essayer de se (re)valoriser, d'évoquer les souvenirs d'antan, de chanter les louanges de cet "avant" qu'on voudrait tant retrouver. Si l'autre n'est plus qu'indifférence à votre égard, alors il faut abandonner. Se résigner. Malgré cette envie d'insister, encore et toujours, malgré cet élan, cet élan qui nous pousse à aligner les phrases dans le néant d'une fenêtre de conversation, cet élan puissant où se mêlent souvenirs, douleur et attente de jours meilleurs.

L'Amitié est, par définition, un lien étroit entre deux personnes qui s'aiment et se respectent, s'apprécient et s'estiment. Parfois, le lien rompt. Sans qu'on s'en aperçoive. D'un côté ou de l'autre, parfois des deux. Pour des raisons qui échappent à notre entendement. On se prend à rêver de le raccomoder. On tire le lien vers nous en essayant de faire un noeud. Mais en face, l'autre résiste, son fil est bien plus tendu, bien plus rebelle que le nôtre. On en a assez de tirer, de tirer encore. La corde nous abîme les mains, on a mal, nos forces nous abandonnent. Alors tout lâche. Et on se retrouve, comme un imbécile, avec un bout de ficelle usé dans la main... Qu'on avait pourtant tenu le plus longtemps possible, de tout notre coeur, de toute notre âme.

Excuse-moi, Victor, si j'ai monopolisé la conversation. J'ai parlé sans m'arrêter, sans réfléchir. J'en avais besoin. Demande à nos lecteurs de me pardonner si je n'ai pas autorisé les commentaires sur cet article. Malheureusement, j'estime qu'il n'y a rien à dire sur ce que je viens de publier. C'est triste. Décevant. Et j'ai écrit pour moi. Parce que j'en avais besoin. Et parce que l'abandon se passe de commentaire...




C'est un air détaché
Pour chanter le fil enchanté,
Qui, malgré nos airs fâchés,
Dit : "Tâchez de vivre attaché,
Les cœurs des cœurs approchés,
Accrochés par un fil caché.
Si le monde est démanché,
Tâchez de pas le lâcher."

Le joli fil entre nos cœurs passé,
Oh, le fil...
Le fil de nos sentiments enlacés,
Oh, le fil nous lie, nous relie.

Sur la Terre, tout est gâché,
Empêché, presque arraché,
Alors faut s'amouracher,
S'aimer, vivre attaché.
Politiciens éméchés,
Sachez qu'on peut se fâcher,
Qu'il faut pas ce fil toucher,
L'arracher ni l'effilocher.

Le joli fil entre nos cœurs passé,
Oh, le fil...
Le fil de nos sentiments enlacés,
Oh, le fil nous lie, nous relie.

C'est un air détaché
Pour chanter le fil enchanté.

Le joli fil entre nos cœurs passé,
Oh, le fil...
Le fil de nos sentiments enlacés,
Oh, le fil...
Le fil qui nous sert à nous resserrer,
Oh, le fil...
Le fil tendu, entre nous, comme un lien,
Oh, le fil...
Qui nous tient, nous retient,
Le joli fil entre nos cœurs passé,
Oh, le fil...
Le fil tendu entre nous comme un lien,
Oh, le fil...
Qui nous tient, nous retient.


Alain Souchon, Le fil
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