Mon cher Victor,
Il y a quelques temps deja, quelqu'un m'a decue. Quelqu'un sur qui je comptais plus que tout. Quelqu'un que tu as aime ? Oui. Que j'ai profondement aime. Dans ce billet, je disais que j'avais renonce. Non pas que cela m'ait enchante, non, mais je me suis apercue que je n'avais d'autre choix que de la laisser partir. Et depuis ? Cet article n'est pas tout neuf, j'imagine que ta reflexion a evolue depuis a ce sujet. Oui. Renoncer ne veut pas dire "arreter d'y penser". Renoncer signifie qu'on admet son impuissance. Mais enfin, j'y pense encore... De temps en temps. Et ? Je me demande ce qu'elle devient. Si elle va mieux. J'espere qu'elle va mieux. C'est d'ailleurs assez etrange car lorsque son souvenir me revient en memoire, je suis partagee entre la colere et la tendresse. C'est etrange en effet... On ne fait pas deux sentiments plus contradictoires !
La colere est toujours la. Cela fait deja trois mois et la colere est toujours la. D'ou vient-elle cette colere ? De la deception sans aucun doute. Et puis... Oui ? De l'idee qu'elle ne peut pas pardonner. C'est quelque chose que je n'accepte pas, justement. Mais avais-tu reellement quelque chose a te faire pardonner, Mirabelle ? Il me semble, de toute facon, a la lecture de son ancien blog, qu'au moment ou vous vous etes fachees, elle n'allait pas tres bien. Ce n'est peut etre pas que de ta faute... Et puis tres sincerement, se facher pour une histoire de blogs, permets-moi de te dire que je trouve ca bete ! Oui. Sans doute. Peut etre. A vrai dire je ne pense plus a ca. Le pourquoi du comment c'est arrive ne m'interesse plus. C'est arrive. Point.
Ce qui me questionne, c'est comment on peut etre en colere au point de ne pas pardonner. J'ai toujours pense (et je le pense toujours) que j'aurais pu tout lui pardonner. Il me semblait, tout bonnement, que je ne pourrais pas vivre sans son amitie. Et je me disais, naive que je suis, qu'il en etait de meme pour elle. En resume, je me pensais aussi irremplacable a ses yeux qu'elle ne l'etait aux miens. Je me suis lourdement trompee. Elle n'a pas ete capable de mettre sa colere de cote. Sans doute etait-elle trop mal pour y parvenir. Elle n'a pas su ecouter son instinct...
Car quoi qu'elle en dise, quoi qu'elle en ait dit, elle me connait et elle sait que jamais je ne l'ai jugee. Jamais je ne lui ai voulu de mal. Jamais je n'ai voulu la blesser. Ses defauts m'ont toujours fait sourire, parce que c'etait mon amie et qu'en tant qu'amie, je la trouvais tout simplement adorable. Enfin. Elle a prefere se dire qu'elle "venait d'ouvrir les yeux" sur ma personne. Pfff... Foutaises. La verite c'est que j'ai toujours ete telle qu'elle m'avait connue et que c'est pour cette raison que notre amitie avait tenu pendant dix ans. Qu'il n'y avait eu AUCUNE anicroche en ces dix annees. Et qu'il a suffi d'une, la premiere, ridicule, stupide, pour tout foutre en l'air.
Je lui aurais tout pardonne. En me disant que pour rien au monde je ne foutrais en l'air une amitie aussi extraordinaire. En me disant que je ne pourrais pas vivre sans son amitie. Et maintenant ? Nous sommes en Octobre. Je n'ai aucune nouvelle d'elle. Je ne sais pas ou elle est. Je ne sais pas ce qu'elle devient. Je ne sais pas si elle va bien. Et je vis sans son amitie. C'est un fait. Finalement, tu y arrives ! Oui, j'y arrive, je vis sans son amitie. Mais enfin.. J'aurais prefere vivre avec, comme je l'avais toujours fait...