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Cher lecteur,

Exceptionnellement, nous nous adresserons à toi directement : ce site n'est en aucun cas une biographie de Victor Hugo. Alors si tu pensais trouver ici la vie de notre Totor national en long, en large, et en travers, passe ton chemin !

 

Pour bien comprendre les propos de nos deux protagonistes :

1° Des caractères gras de couleur bleue quand Victor s'adresse à Mirabelle

2° Une police des plus classiques quand Mirabelle s'adresse à Victor

 

Sur ce, bonne lecture !

 

Un Mot Au Vol ?

Papotage ArchivÉ

Opinion


Et si vous nous faisiez part de votre opinion ?

Victor mène l'enquête.

Parce que Mirabelle se le demande !




personnes ont écouté la conversation entre Mirabelle et Victor depuis leur rencontre.


Aujourd'hui, à :

il y a personne(s) qui papote(nt) avec Mirabelle et Victor.


La requête de Victor :

  • Parce que Mirabelle et moi-même aimons beaucoup de gens... Allez donc jeter un coup d'oeil à notre tour de tables !
 

Nos recommandations :

  • Un clic et vous y êtes... Si vous souhaitez quelques conseils pour guider votre lecture, bien entendu !



Lexique IUFMesque à l'usage des non-initiés :

  • Mirabelle, dans son infinie bonté, a daigné me proposer (ainsi qu'à toi, ô lecteur non affilié à l'Education Nationale !) un lexique de rattrapage, sensé me donner les repères indispensables à la compréhension de deux rubriques.


30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 01:45
Mon cher Victor,

famillejo.gif

Il a suffi d'un coup de fil, d'un seul, pour que toutes mes défenses tombent. Ce n'est pas vrai ?! Il t'a rappelée ? Il ne manque pas de culot, celui-la ! Non, il ne m'a pas appelée. Je suis sans nouvelle et ne cherche pas à en avoir. Qui alors ? Mon ex belle-mère. Ah...

Elle a obtenu son BTS et voulait m'en informer, tout en me remerciant pour la carte de voeux que je leur ai envoyée, à son mari et elle, pour la nouvelle année. Dès que j'ai entendu sa voix, ma boule dans la gorge est revenue. Nous avons parlé une demie-heure. Je lui ai dit la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Sans tricher. Sans faire semblant. Avec toujours cette boule dans la gorge. Face à la chaleur de sa voix, tous mes souvenirs, comme par magie, sont sortis de la boîte où je les avais soigneusement rangés. Tous. Il suffit de si peu de choses, au fond, pour s'apercevoir qu'on n'a encore rien réglé... Que cette colère accumulée, toute cette colère, n'était qu'un masque, un masque pour cacher le chagrin que j'éprouve encore, malgré tous mes efforts pour oublier...

Nous avons parlé longtemps. Simplement. Comme au premier jour. Je me suis confiée à elle. Elle s'est confiée à moi. De femme à femme. Nous avons parlé du couple, admis que maintenir un amour à flot demandait beaucoup d'efforts, et tenait de l'utopie. J'ai beau avoir vingt-sept ans de moins qu'elle, il m'a semblé que je la comprenais tout à fait. Nous tirons les mêmes leçons, même si nos histoires sont différentes. Et surtout, en l'écoutant, j'ai réalisé combien je m'étais attachée à elle. Je ne la voyais pas souvent, c'est vrai. Mais elle faisait partie de ma vie. Comme si elle ne pouvait pas en sortir. J'aimais bien être sa belle-fille. Et c'est quand on a perdu sa place que l'on s'aperçoit combien on y tenait. Et puis il y a eu la phrase finale...

- Je voulais te dire que tu seras toujours ma belle-fille, ma fille, quoi qu'il arrive. Tu sais que tu compteras toujours et que je ne t'oublierai pas. J'aimerais que tu me donnes de tes nouvelles, régulièrement. Tu le feras, hein ?

J'ai fondu en larmes. La première fois depuis le 13 Janvier.
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21 avril 2007 6 21 /04 /avril /2007 18:29
Mon cher Victor,

Les adultes, dit-on, sont de grands enfants. C'est ce qu'on dit ! J'en ai eu la preuve hier matin, au coeur de mon petit foyer. Ma maman et mon papa ignorent encore pour quel candidat ils voteront demain. Tous aux uuuurnes ! Tous aux uuuurnes ! Tous aux uuuuurnes ! Tous aux uuuuuurnes ! Merci Victor, je crois que le message est bien passé.
Hier matin, donc, j'étais tranquillement dans le salon à lire le journal quand j'entendis ma mère pouffer de rire (c'est bien le mot). Mon père, de nature pourtant pas très causante, et encore moins rieuse, s'esclaffait franchement. Intriguée par ce tapage, je les rejoignis dans la verrière et les découvris complètement morts de rire. Quoi de si hilarant ? Mon père avait dans la main tous les bulletins des candidats et ma mère tirait au sort. Ils ne savent pas encore pour qui ils vont voter ? Non. Et, d'esprit léger en cette matinée, ils se disaient que, peut être, c'était là la solution : tirer au sort ! Ca s'amuse, ça s'amuse... Bref. Ils étaient pliés de rire. Et quel candidat avait pioché ta maman ? Nicolas Sarkozy. Ca ne m'aurait pas fait rire à sa place ! La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe...
Ce fut ensuite le tour de mon père, qui tira François Bayrou. Visiblement pas lassés pour deux sous de leur petit jeu (mais tu les aurais vu, Victor, c'étaient deux gamins !), ils me proposèrent de m'y mettre aussi. Je m'exécutai, rien que pour le plaisir de les voir rigoler en se tenant les côtes. Et qui as-tu tiré ? Ségolène Royal. Ah. Oui : Ah.
Bon. C'était très intéressant, cette petite anecdote, Mirabelle ! Ne te fiche pas de moi, Victor, s'il te plaît. J'ai passé quatre heures à rédiger mon mémoire (qui est, d'ailleurs, encore loin d'être bouclé...) et j'ai la tête qui fume. C'est la seule conversation dont je sois capable aujourd'hui !
Un dernier mot, Mirabelle, avant de bailler devant ton thé ?
Oui. A nos lecteurs : allez voter demain.
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1 avril 2007 7 01 /04 /avril /2007 13:18
Mon cher Victor,

T'es comme ta mère, me dit-on. Tantôt, on me le dit avec un sourire attendri. Tantôt, on me le dit en fronçant les sourcils, et avec un ton quasiment désespéré.
Cet après-midi, quand il m'a dit "T'es pareille que ta mère, de toute façon...", j'ai bien vu que ce n'était pas un compliment.
Telle mère telle fille. C'est ce qu'on dit. Ma mère est une grande angoissée. Une grande impulsive. Je suis une grande angoissée et une grande impulsive. Ma mère sort de ses gonds et balance ses chaussures dans l'entrée, sous les yeux médusés de son presque-gendre et je sais que j'aurais pu faire la même chose. "T'es pareille que ta mère, de toute façon...". Ca me fait penser aux bandes dessinées de Claire Brétécher. Les scènes de ménage entre conjoints. On comprend, à demi-mots, que l'homme ne supporte pas sa belle-maman. Et puis c'est devenu de plus en plus à la mode, de ne pas supporter sa belle-maman... Genre "Un gars une fille". Loulou qui critique la belle-mère et Chouchou qui lance des flammes : "Touche pas à ma mère !". Ca fait marrer la galerie, ça. Sauf que c'est moins drôle quand ça vous arrive à vous...
T'es pareille que ta mère, de toute façon... Est-on prisonnier de sa famille ? C'est une question que je me pose assez régulièrement. Si je suis telle que je suis aujourd'hui, c'est sans doute le fruit de mon éducation, le fruit de deux caractères, celui de mon père et de ma mère (logique...) qui m'ont plus ou moins influencée. Et de manière plus ou moins égalitaire... Ma mère est littéraire, je le suis aussi. Ma mère n'est pas sportive, je ne le suis pas non plus. Ma mère s'énerve pour rien, c'est mon cas aussi. Tirez en les conclusions que vous voulez...
T'es pareille que ta mère, de toute façon... Ma mère est généreuse. Battante. Entêtée. Idéaliste. Ma mère, quand elle aime, elle aime pour de vrai, et elle s'accroche. Ma mère, c'est une passionnée, une gourmande, une maladroite au grand coeur. Alors bon. Elle balance peut être ses chaussures dans le salon, gueule tout ce qu'elle peut, et ce sous le regard novice de son presque-gendre.
Mais bon. On a la mère qu'on a. On a la famille qu'on a. On ne choisit pas. Alors, vogue la galère... Et laissons pisser. Tu parles d'une conclusion !


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27 novembre 2006 1 27 /11 /novembre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Mon retour en France se rapproche. Youpiii ! Te souviens-tu de la date exacte ? Le 16 Decembre ! Bravo ! Tu n'as pas l'air ravie de revenir ! Si, je le suis. L'idee de retrouver mon Mysterieux Inconnu, ma mere, mon pere, ma petite soeur me comble de joie. Mais... Je laisserai un peu de moi ici, en Angleterre. Et ce que tu avais laisse chez toi, en partant, tu y penses ? Je n'ai rien laisse chez moi. Tout est parti avec moi. Chez moi... Chez moi m'evoque tellement de choses.

 

Chez moi, il y a une petite maison. Une allee menant a la terrasse. Une boite aux lettres tout abimee, dont le volet a ete confectionne a la main et scie de travers. On la ferme avec un clou. Je l'aime bien cette boite aux lettres. C'est chez moi. De la bricole authentique. Chaleureuse et authentique. Chez moi, en traversant le jardin par la petite allee, on peut voir deux fenetres. Celle de droite est celle d'une chambre. Une chambre que je connais bien. C'est la mienne.

Chez moi, si on contourne le jardin par l'arriere, on debouche sur une petite cour. Une petit cour pleine de graviers, pas entretenue du tout avec des cabanons atroces. Mais je l'aime bien, cette petite cour. Il y aussi un noisetier, dont on ne ramasse jamais les noisettes. Et un fil, pour etendre le linge. Les pinces finissent toujours par terre et on les oublie. C'est chez moi.

Par cette petit cour, on peut acceder a la "verriere", un mot bien pretentieux pour cet amas de toles. Certaines fenetres sont cassees. On a tente de les reparer avec du scotch. Cette verriere est un veritable debarras. Un joyeux debarras. Chaussures, outils, sacs en tous genres... Toiles d'araignees, aussi. Mais je l'aime bien, cette verriere. C'est chez moi.

En montant les escaliers, on arrive dans la cuisine. Une belle cuisine. Vraiment belle. Toute neuve. Qui a attendu vingt longues annees avant d'etre refaite. Une belle cuisine avec du carrelage blanc et quelques touches d'orange, par ci par la. Une vieille radio sur le frigo. Une corbeille de fruits sur la paillasse. Dans les placards, des tasses. Ma tasse, parmi tant d'autres. Sur les murs, des broderies. Il y a toujours un peu de miettes et des couverts pas ranges. De la vaisselle s'amasse dans l'evier. Je l'aime bien, cette cuisine. C'est chez moi.

La porte de la cuisine donne sur le salon. Un grand salon. De la frisette au mur. Un canape chocolat. Un vieux tapis. Une table. Un buffet griffe, raye, use, qui a vecu et qui vit toujours. Une immense bibliotheque avec plein de livres. Un fauteuil contre la fenetre, d'ou on voit les oiseaux papillonnant dans le jardin. Juste a cote de la fenetre, qui ressemble a une baie vitree, un panier rempli de journaux. Des journaux vieux de plusieurs mois, parce qu'on prend toujours beaucoup de retard dans nos lectures. On s'assoit sur le canape avec ma soeur. Ma mere prend toujours le fauteuil pres de la fenetre. On boit notre the tranquillement, en discutant. Je l'aime bien, ce salon. C'est chez moi.

A l'etage, premiere porte en face, le bureau. Un bureau debarras, la encore. Il y a l'ordinateur et tous les documents pedagogiques de mon pere. Il corrige ses copies et prepare ses cours sur le peu de place qui lui reste, a cote de la machine. Dans ce bureau, il y a des papiers partout, des cederoms dans tous les sens et des peluches dans lesquelles on shoote parfois, quand on entre. Quand mon pere travaille et que quelqu'un veut faire de l'ordinateur, on se dispute toujours pour savoir qui aura le fauteuil en cuir tout neuf et pas le vieux tabouret dechire de partout. Chez moi, ca devient comme un jeu. J'aime bien ce bureau. C'est chez moi.

Chez moi, c'est vrai. Chez moi, c'est le bordel. Chez moi, c'est vivant.

En ecrivant cet article, en menant cette conversation (ou plutot "ce monologue", j'en conviens), tout m'apparait plus precis. Ecrire ravive la memoire. Et en ecrivant ces lignes, l'appel se fait plus pressant. En ecrivant ces lignes, je veux revenir la ou je suis nee. La ou j'appartiens. En ecrivant ces lignes, je veux rentrer la-bas. Chez moi.

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23 novembre 2006 4 23 /11 /novembre /2006 00:00

Mon cher Victor,

C'est la premiere fois que je ne suis pas presente pour feter l'anniversaire de ma petite soeur. Quel age a-t-elle ? Dix-neuf ans ! C'est deja une grande fille ! Oui, c'est vrai, la vie passe vite. Je nous vois encore buvant des biberons de chocolat...

C'est la premiere fois. Je pense a elle, bien sur, et je me dis, avec un pincement au coeur, que c'est ca aussi, devenir adulte. Quand la vie s'interpose et perturbe ce qui a toujours ete... Quand elle decide qu'elle va bouleverser le quotidien. Parce qu'ainsi va la vie... C'est elle qui commande.

C'est la premiere fois et je pense a elle. A ses dix-neuf ans et a cet anniversaire qui n'aura sans doute pas la meme resonance. Je suis de l'autre cote de la mer. On demeure une famille, qu'on le veuille ou non. Quelque soit le nombre de kilometres. Alors je serai la, quand meme. En pensant a elle.

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21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 00:00

Mon cher Victor,

Je veux un bebe. Quoi ?! Deja ? Si soudainement ? Ce n'est pas si soudain que ca, rappelle-toi cet article ! Humm... Enfin, je pensais tout de meme qu'il s'agissait d'une passade, pas d'une metamorphose de la jeune fille en femme ! C'est la que tu te trompes...

Depuis que je suis en Angleterre, la vie m'apparait sous un autre angle. Je veux vivre avec l'homme que j'aime. Oui. Ca, c'est la premiere etape de la vie... Je n'ai plus peur. Je veux tenter ma chance. Je veux etre heureuse. Je veux croquer cette vie que je n'ai jamais ose gouter. Je veux etre heureuse. Je veux avoir un bebe. Un petit bebe.

Un bebe qui me ressemblerait. Un bebe qui lui ressemblerait. Elle s'appelerait Jeanne. Il s'appelerait Pierre. Il y aurait un siege pour enfant dans la voiture et un autocollant "bebe a bord" sur la vitre arriere. Il y aurait une chaise haute dans la cuisine et des jouets un peu partout, qui couineraient quand on marcherait dessus. Il y aurait un berceau dans la chambre, des couches dans la salle de bain, des petits pots dans le placard. Il y aurait une odeur de Poupina pres de la table a langer, et des layettes adorables dans le placard. Des peluches partout dans le berceau, et un mobile qui ferait de la musique.

Il l'embrasserait de tout son coeur. Il serait pere et ne serait jamais aussi beau qu'en tenant notre bebe dans ses bras. Il l'attacherait dans la voiture, lui donnerait le biberon et me dirait combien il est heureux maintenant que nous sommes une famille. Il n'aurait plus peur, lui non plus. Il se reveillerait la nuit pour le bercer. Je ne l'aimerais jamais autant qu'en le voyant si accompli, si paternel, si tendre. Je me dirais que c'est ca, le sens de la vie.

Un bebe a qui je raconterais des histoires avant qu'il s'endorme. Il tiendrait mon doigt dans le sien, d'abord serre, puis plus lache quand le sommeil l'emporterait. Il aurait une respiration d'enfant, tendre et sereine, et ce bruit, inimitable de pouce que l'on tete. Je serais maman, enfin... Il s'endormirait contre mon sein, de cette confiance complice, sans mefiance, et je saurai, alors, que c'est ca, le bonheur.

Je veux un bebe. Je veux un bebe. Je veux un bebe qui serait a moi, qui serait a lui. Je veux un bebe qui aurait ses yeux bleus, ses facilites en mathematiques. Un bebe qui, plus tard, jouerait au football avec lui le dimanche et qui me reviendrait victorieux, en sueur, mais heureux. Je veux un bebe qui aurait mon gout des livres et de la culture, ma sensibilite. Je l'emmenerais dans les musees et lui parlerais des grands ecrivains. Lui ferai ecouter Jacques Brel et Georges Brassens...

Je veux un bebe. Un bebe qui serait de moi. Un bebe qui serait de lui. Un bebe un peu de moi. Un bebe un peu de lui. Un bebe qui grandirait, bien au chaud, dans mon ventre. Un bebe que j'aimerais plus fort qu'il est possible d'imaginer. Un bebe qu'il aimerait, plus fort qu'il est possible d'imaginer. Un bebe qui ferait de nous une famille. Un bebe qui nous rendrait heureux, plus encore que nous ne le sommes deja.

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25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 00:00

Mon cher Victor,

La vie est ainsi faite qu'il nous faut parfois accepter de laisser partir les gens qu'on aime. Tu vas encore parler de cette histoire avec Papierchiffon ?! Mais c'est fini, tout ca, Mirabelle ! Il faut que tu tournes la page maintenant ! Rien a voir avec Papierchiffon. Voila qui est mieux ! Alors que veux-tu dire ?

Ma petite soeur a rompu avec son petit ami. Ils etaient ensemble depuis longtemps. Tellement longtemps qu'il me semble les avoir toujours connus ensemble. Et ils ont rompu... Ce sont des choses qui arrivent. Tu sais que les histoires d'amour finissent mal en general. Bien sur que je le sais. J'en connais meme un rayon la dessus ! Cependant, quand cela affecte la famille, on reagit differemment. Humm... C'est a dire ?

Quand j'ai rompu avec ce garcon, par un apres-midi de janvier, j'ai trouve ma petite soeur en pleurs dans sa chambre. Ca m'a fendu le coeur. Parce qu'elle s'etait attachee a lui. Et qu'elle etait malheureuse de le voir sortir de ma vie. Par consequent, de la sienne. C'est la que j'ai pris conscience que ce serait difficile pour moi de laisser s'en aller D. si par malheur, un jour, ma petite soeur et lui se separaient.

Et ce jour est arrive. Oui, il est arrive. Plus tot que je ne pensais. J'etais en Angleterre quand je l'ai appris. Le processus d'acceptation commence tout juste a se mettre en place. Hier soir, sur mon ordinateur, j'ai fait du tri dans mes photos. Je suis tombee sur une de ma petite soeur avec D., ce qui m'a fait sourire. Une photo adorable. Pour un grand amour dont j'etais tres fiere. Pourquoi fiere ? Ce n'est pourtant pas ton grand amour a toi ! Non, mais j'etais fiere que ma petite soeur vive une si belle histoire. Si contente pour elle... Enfin bref... En regardant ce cliche, je me suis soudainement souvenue qu'ils n'etaient plus ensemble. Ca m'a fait un choc. Et surtout, cela m'a fait mal. Parce que D. faisait partie de la famille. C'est desormais une piece detachee... Et alors ? Je ne vois pas ou tu veux en venir, Mirabelle !

La vie est instable par definition. Tout a l'heure, je me suis disputee avec ma petite soeur, sur MSN. Elle commencait a me parler d'autres garcons et j'ai eu du mal a le supporter. Tu n'as pourtant rien a supporter ! C'est sa vie et cela ne regarde qu'elle ! J'en suis consciente. Et c'est tout a fait normal. Mais je suis une puriste. Une nostalgique. Une melancolique par nature. J'avais une image de notre famille. D. en faisait partie.

Tu veux que je te dise, Mirabelle ? M'est avis que tu as enormement de mal a laisser partir les gens qui ont compte pour toi... Tu veux les garder avec toi a tout prix, mais ce n'est pas comme cela que ca marche. Parfois, il faut savoir laisser la vie glisser sur nous. Accepter les changements, meme s'ils nous font mal. Dans cet article, tu parlais de renoncement. Je crois qu'il faut que tu apprennes a renoncer plus facilement. A laisser faire la vie... Tu ne sais jamais ce qu'elle te prepare... Ce qu'elle te reserve est peut etre encore mieux que ce que tu vis actuellement, qui sait ? Laisse Papierchiffon partir, laisse D. partir, laisse les gens vivre la vie qu'ils se sont choisie. Chacun prend sa route, Mirabelle. Chacun fait de son mieux avec ce qu'il a, avec ses reves, ses envies, ses possibilites. Tu dois en faire autant. Tu n'as pas le choix. Il faut que tu laisses les gens que tu aimes partir... C'est la vie...

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30 juillet 2006 7 30 /07 /juillet /2006 00:00

Mon cher Victor,

Oh ! Comme c'est mignon ! Elle va nous parler de son papa ! Pfff... N'importe quoi, Victor... Ne sois pas ironique : mon père n'a rien de parfait ! Tu as tout de même la mémoire courte : il a fourni un remarquable travail d'entraînement ! Certes... Mais cela ne fait pas de lui un père parfait ! Bon, bon... Et de toute façon, je ne comptais pas parler de mon père !

Suite à cet article, je me suis longuement interrogée sur LE père, celui que je choisirai pour mes enfants. Tu ne l'as pas encore trouvé ? Victor, s'il te plaît, cesse tes constantes allusions à ma vie sentimentale, je t'en saurai gré... Tu sais, Victor, j'imagine très régulièrement (tous les jours, à vrai dire...) quelle sera ma vie de mère : les valeurs que j'inculquerai à mes enfants, les jeux que nous aurons ensemble, la culture que je développerai chez eux... En fait, je réfléchis beaucoup à l'éducation que je leur apporterai. Ah... Et tu le fais toute seule ? Victor, arrête tes allusions ! Mais ce ne sont pas des allusions, Mirabelle : quand tu seras mère (du moins, si tu n'es pas mère-fille) il te faudra, à ce que j'ai cru comprendre de votre génération, réfléchir à ces problèmes avec ton époux ! Je sais. D'où mes interrogations sur le père idéal. Après l'homme idéal, le père idéal ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !

Aussi abracadabrant que cela puisse paraître, le père idéal correspond à des critères précis. Mon dieu, je crains la suite... Rien que du très banal, rassure-toi... C'est à dire ? C'est à dire qu'il doit être responsable, protecteur, mais aussi ferme et attentionné, drôle et sérieux, avec des principes de vie et des valeurs qu'il partagerait avec la mère de ses petits (moi !). Le père idéal doit avoir pour objectif d'amener son enfant, peu à peu, à devenir quelqu'un de bien. N'est-ce pas la mission de tout parent ? J'ignore si chacun pose le problème en ces termes. A mes yeux, des principes tels que le respect, le partage, le travail, la persévérence, l'honnêteté, doivent constituer un fil rouge. Humm... Que se passe-t-il, Victor, tu as l'air sceptique ?

Eh bien... Tu évoques ce père idéal comme s'il existait. Comme si la perfection était de ce monde ! Or, la perfection est une illusion, Mirabelle, et tu le sais. Et surtout, avant d'avoir devant toi un père, tu auras pour partenaire un homme, avec ses défauts et ses qualités. Si tu admets que l'homme idéal n'existe pas (l'admets-tu seulement), pourquoi, de même, ne pas admettre que le père idéal n'existe pas ? Euh... Tu sais, Mirabelle, si parmi tes lecteurs, il se trouve des pères, je suis prêt à parier qu'ils sourient de tes idées préconçues et erronées de l'Education. Comme si tout était si simple ! Comme s'il suffisait, pour trouver le père de tes enfants, de faire subir un questionnaire aux candidats et de cocher des cases selon les qualités recherchées ! Tu exagères tout, Victor ! Je n'ai jamais parlé d'une chose pareille ! L'éducation est un travail de tous les jours, Mirabelle. Le parent apprend autant que l'enfant. Tu ne peux pas tout planifier ainsi... Ce n'est pas du tout réaliste ! Alors posons le problème autrement, si tu veux bien...

Si je me pose tant de questions sur le père idéal, c'est parce que je ne veux pas, Jeanne sitôt née (parce que ma fille s'appelera Jeanne, te l'avais-je dit, Victor ?), m'apercevoir que je n'ai pas fait le bon choix : et s'il ne partageait pas mes valeurs ? Et si son idée de l'Education était complètement opposée à la mienne ? D'où la nécessité d'être d'accord sur tous ces points avant même de mettre un enfant en route, Mirabelle ! Humm... Déjà, commence par trouver l'homme de ta vie, avant de penser au père de tes bambins ! Victor, je te le répète : cesse tes sous-entendus ! Hihihi... D'accord, j'arrête ! En tous cas, laisse le futur homme de ta vie évoluer, grandir... Etre père n'est pas un rôle figé. Un père s'adapte constamment... Il confronte grands principes et réalité, théorie et pratique... Ce n'est pas simple, tu verras ! D'autant plus que... D'autant plus que quoi ? C'est exactement le même phénomène pour les mères ! T'es-tu demandée, toi, si tu correspondais aux critères de la mère idéale ? Eh bien... Non... J'avoue que non... Alors souviens-toi que pères et mères sont confrontés aux mêmes problèmes, aux mêmes interrogations ! Réfléchis-y... Et tu verras que tout ça ne rentre absolument pas dans des cases !

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 00:00

Mon cher Victor,

Je me dis parfois que la vie est mal faite. En ces temps de réussite personnelle, tu penses une telle chose ? Eclaire ma lanterne, s'il te plaît ! Tu vas comprendre...

Samedi matin, je me réveille heureuse. Chose normale : c'est le lendemain de tes résultats ! Tout à fait. D'ailleurs, soit dit en passant, que c'est agréable ! J'imagine, oui ! Je descends au salon, où ma maman prend son petit-déjeuner. Nous évoquons mon exploit de la veille, mon classement, etc. Et soudain... Soudain ? Elle éclate en sanglots. M'avoue que l'idée de mon départ lui fait peur. Que ça y est, c'est terminé, je quitte la maison... C'est difficile, pour une mère, le départ de ses enfants...

Je devine pourtant qu'elle est profondément fière de mon succès. Rassurée de constater que je suis sur les rails, désormais. Mais... Mais c'est ta mère. Tu es l'aînée. Elle t'a chérie. T'a vue grandir. T'a protégée. A passé des heures à te bercer, à jouer avec toi, à discuter, à te conseiller, à t'éléver, peu à peu, vers le monde des adultes. Toutes les mères s'y préparent. La mienne y compris. Vendredi, à l'annonce des résultats, elle était sur son nuage, comme nous tous. Et samedi matin, elle m'a avoué avoir réfléchi une bonne partie de la nuit, pendant que je dormais d'un sommeil bienheureux. Elle a réalisé que j'allais partir. Et moi... Tu culpabilises ? Je ne peux pas m'en empêcher, Victor. Je n'aime pas voir ma mère malheureuse. J'ai beau savoir que c'est le cours de la vie, j'ai beau désirer voler de mes propres ailes, il n'en reste pas moins qu'il est douloureux d'être face aux larmes de ma mère. Je comprends... Mais ça passera avec le temps. Ta maman s'habituera. Et puis, il y a encore ta petite soeur à la maison ! C'est vrai. Mais jusque là, tout ça n'était qu'une idée vague. Mon départ était un joli songe, susceptible de ne pas se réaliser. Mais ça y est. Il se réalise.

Pense à toi, Mirabelle. Ta maman va s'y faire. Et toi, tu dois prendre ton envol, sans regarder derrière. Laisse faire la vie. Pars en Angleterre. Vois du pays. Découvre d'autres horizons. Ma vie prend tournure, c'est vrai. Tout est conforme à mes voeux. Mais je laisse des personnes que j'aime, Victor. Des personnes que je n'ai pas envie de blesser. Enfin, tu ne les laisses pas ! Tu construis ta vie, ce n'est pas la même chose ! Tu recommences à tout dramatiser, c'est fou ! N'oublie pas que ta mère est heureuse pour toi. Une mère veut le bonheur de ses enfants. Ce bonheur, il est dans ta main, maintenant, Mirabelle. Ne le lâche pas.

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4 juin 2006 7 04 /06 /juin /2006 00:00

Mon cher Victor,

Je suis encore toute retournée. Par quoi ? Par cet article de Laflote. Je l'ai lu également... Il est vrai qu'il est bouleversant. Je m'y suis tant retrouvée ! Je n'ai pas pu laisser de commentaire. Je n'aurais pas trouvé les mots justes... Mais je voulais tout de même, à ma manière, réagir à cet article.

C'était il y a un peu plus d'un an. Après de longs mois clouée sur un lit d'hôpital, ma grand-mère nous a quittés des suites d'un accident vasculaire cérébral. Je revenais d'un cours de grammaire anglaise. J'ai trouvé sept ou huit appels en absence sur mon portable, tous de la part de ma mère. Puis mon téléphone a sonné. Voix blanche de Maman. Mon sang se glace, ma gorge se noue. Oui, ma mamie est morte. Je rentre chez moi dans une sorte de brouillard, sans trop savoir comment. Un pied devant l'autre, machinalement. Je n'ai plus aucune conscience de ce qui m'entoure. Je ne pleure pas. Je suis hébêtée, complètement hébêtée. C'est la voix de ma mère que je retiens surtout. Sa difficulté à prononcer ces trois mots : "Elle est morte.". La mort, à mes yeux, ce n'est pas cesser d'exister. C'est admettre qu'un être cher peut s'en aller. Qu'on ne le reverra plus...

Parfois, je regrette d'avoir assisté à la mise en bière. Quand nous patientions dans le couloir, j'ai entendu le son zippé de la fermeture éclair. J'ai tout imaginé. Je ne connais rien de plus terrible, de plus frontal, de plus réaliste pour caractériser la mort. Je l'ai embrassée sur le front. Elle était glacée. Je ressens encore ce froid glacial contre mes lèvres.  Mon père et mon oncle ont soulevé maladroitement ses bras pour placer des photos de famille contre sa poitrine. Ils sont retombés dans un claquement. Rigides. Froids. Nous lui avons caressé les cheveux, délicatement, comme pour ne pas lui faire de mal. Elle semblait plus vieille encore qu'auparavant. Son visage se tordait dans une grimace. Elle avait son gros gilet bleu, celui qu'elle avait tous les dimanches, quand nous passions la voir chez elle. Comme c'était étrange, cet habillement si familier, face à ce corps inhabité... 

J'avais énormément de représentations erronées d'un enterrement. Je n'avais jamais perdu un proche. J'imaginais que je m'effondrerais dans l'église. Cela fut effectivement le cas, mais le plus terrible fut l'arrivée du corbillard. Ce corbillard qui contenait le cercueil. Ce cercueil où reposait ma grand-mère. Nous attendions devant l'église. La voiture est arrivée. Elle a fondu sur nous comme une réalité irrémédiable, qu'il ne servait plus à rien de nier. J'ai éclaté en sanglots. On a sorti le cercueil. Pénétré dans l'église. Il faisait très froid. La messe a débuté. L'orgue se lamentait, accentuait le caractère funèbre de cette matinée. Je pleurais sans pouvoir m'arrêter. La main de J. serrait la mienne, sans un mot. On n'entendait que moi dans l'église. Je tentais de me raisonner, de me calmer, mais les larmes se précipitaient, dans des cris de quasi hystérie. J'hoquetais. La morve coulait le long de mon nez. J'étais incontrôlable.

Vint le moment où je dus me lever et lire le texte que j'avais écrit pour elle, la veille au soir. J'y avais mis tout mon coeur. Pas de pathos. Juste mes souvenirs d'enfance... Les éclairs au chocolat, les parties de dominos, le robinet dans la petite cour. La première phrase que je prononçai ne fut qu'une succession de hoquets. Mes yeux embués de larmes m'empêchaient de lire correctement. Je me suis reprise, je ne sais comment. J'ai pensé à elle. A moi. A la petite fille que j'étais. Aux souvenirs merveilleux qu'elle me laissait. J'ai lu mon texte de toute mon âme. J'ai vu ma mère laisser libre cours à sa peine. Elle, si courageuse jusque là, qui avait lu toutes les prières, allumé tous les cierges, assumé toute l'organisation de l'enterrement sans la moindre larme, a éclaté en sanglots. "C'est magnifique, Mirabelle, ce que tu as écrit pour ta grand-mère..." m'a-t-elle dit en sortant de l'église. Quand nous l'avons mise en terre, j'ai jeté mon texte sur le cercueil...

Aujourd'hui, je me plais à penser qu'elle est quelque part. Je me plais à penser qu'elle est près de Dieu, elle qui y croyait tant. Moi, Mirabelle, je ne crois pas en Dieu. Mais pendant la messe, l'idée qu'il y avait quelqu'un pour l'accueillir, pour la recueillir, m'a fait un bien immense. L'idée qu'elle n'était pas seule. Qu'elle avait trouvé la paix. Et qu'elle me regardait, de là-haut, qu'elle m'encourageait à poursuivre mon chemin, elle qui, par manque d'argent, malgré un certificat d'études obtenu brillamment, n'a jamais pu réaliser son rêve : devenir institutrice...

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