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Cher lecteur,

Exceptionnellement, nous nous adresserons à toi directement : ce site n'est en aucun cas une biographie de Victor Hugo. Alors si tu pensais trouver ici la vie de notre Totor national en long, en large, et en travers, passe ton chemin !

 

Pour bien comprendre les propos de nos deux protagonistes :

1° Des caractères gras de couleur bleue quand Victor s'adresse à Mirabelle

2° Une police des plus classiques quand Mirabelle s'adresse à Victor

 

Sur ce, bonne lecture !

 

Un Mot Au Vol ?

Papotage ArchivÉ

Opinion


Et si vous nous faisiez part de votre opinion ?

Victor mène l'enquête.

Parce que Mirabelle se le demande !




personnes ont écouté la conversation entre Mirabelle et Victor depuis leur rencontre.


Aujourd'hui, à :

il y a personne(s) qui papote(nt) avec Mirabelle et Victor.


La requête de Victor :

  • Parce que Mirabelle et moi-même aimons beaucoup de gens... Allez donc jeter un coup d'oeil à notre tour de tables !
 

Nos recommandations :

  • Un clic et vous y êtes... Si vous souhaitez quelques conseils pour guider votre lecture, bien entendu !



Lexique IUFMesque à l'usage des non-initiés :

  • Mirabelle, dans son infinie bonté, a daigné me proposer (ainsi qu'à toi, ô lecteur non affilié à l'Education Nationale !) un lexique de rattrapage, sensé me donner les repères indispensables à la compréhension de deux rubriques.


6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 23:31

Le temps passe. Les années passent. Parfois, on se perd de vue.

Il y a une vingtaine d'années j'étais une petite fille qui écrivait des histoires dans un gros cahier à carreaux, les illustrait, préparait des couvertures, des quatrièmes de couverture, inscrivait des dédicaces, de celles qui me fascinaient dans les livres de ma mère : "A mon père", "A ma meilleure amie". J'écrivais des suites, Tome 1, Tome 2, Tome 3, et mon père me filmait à l'ouvrage, moi studieusement installée à écrire à mon bureau, la caméra zoomait sur mes doigts, ma moue d'élève modèle. Et toute la fierté paternelle derrière tout ça... Mon institutrice de CE1, qui avait félicité mes parents sur l'emploi tout à fait "naturel" que je faisais du passé simple sans l'avoir encore étudié, avait un jour annoncé à ma classe, à propos d'un de nos travaux de rédaction : "Je lis le travail de Mirabelle, elle n'a pas respecté la consigne mais son histoire est belle, alors je vous la lis tout de même". Elève en CE2, ma maîtresse s'était étonnée de me voir personnifier l'automne sous le nom de "Totonne" : elle avait au premier abord cru à une faute d'orthographe, et avait fini par comprendre, avec mes explications, qu'il s'agissait du prénom de mon personnage, une créature merveilleuse pareille au vent, faisant voyager un petit garçon sur son dos de feuilles mortes... Je vois encore ses yeux ronds comme des soucoupes quand, bien sûre de moi, je lui soutenais mordicus que oui oui maîtresse, c'est bien son nom, je l'ai fait exprès. En CM1, j'en avais beaucoup voulu à mon maître de n'avoir pas compris le style familier que j'employais dans mes dialogues, je me souviens n'avoir pas utilisé la négation, volontairement, pour faire parler l'une des petites filles de mes histoires, car enfin soyons clairs, à l'oral on emploie très mal, très peu, la structure "ne...pas"  et j'étais outrée de constater que ce professeur ignorait complètement mes choix d'écriture,  tout enfermé qu'il était dans ses critères de correction.  Jusqu'en troisième à peu près, mes professeurs de français lisaient mes rédactions à voix haute, j'étais détestée de tous, "la chouchoute" comme ils disaient, et en entendant mes textes lus à voix haute par un adulte, je me cachais dans mon casier, rougissant de honte autant que de fierté.

Le temps passe. Les années passent. Parfois on se perd de vue.

A six, seize, vingt ans, je croyais dur comme fer qu'un jour je serai écrivain. Aujourd'hui, j'en ai vingt-huit... Qu'est devenue l'enfant pleine de rêves, l'adolescente admirative des Editions de Minuit ? L'amour de l'écriture, des mots, ne m'a certes pas quitté, le rêve non plus, mais il est désormais tapi dans l'ombre, et non plus éclatant, écarlate, en plein soleil, il n'a plus l'insouciance de la jeunesse, plus cette inconscience, cette confiance en l'avenir, parce qu'on a le temps, la vie devant soi. Le rêve est toujours là mais je me suis laissée embarquer dans la vie, dans sa rapidité, son urgence, ses priorités matérielles, ses exigences de survie, j'ai un métier, que j'aime certes, mais pas tant que cela je l'avoue, j'ai un Amoureux, un vrai je crois, j'en suis sûre, j'ai une petite fille, une merveilleuse petite fille, qui a fait de moi une mère, une femme, qui m'a donné un but, une responsabilité. J'ai un appartement, un bel appartement, un appartement qu'il faut ranger, nettoyer, entretenir, un frigidaire qu'il faut remplir, du linge qu'il faut nettoyer repasser, un lit que je fais, que je défais, la vie passe, et j'ai déjà vingt-huit ans, une vie d'adulte, et c'est quoi une vie d'adulte ? Est-ce que ça veut dire que les rêves ne seront jamais que des rêves, est-ce que ça veut dire se résigner ?

Je tiens ce blog depuis des années. Depuis mon entrée en PE1 je crois, soit sept ans environ. Une éternité. Après une longue période, un silence nécessaire, une page tournée, j'y suis revenue finalement, parce que ce blog m'a vue naître, en quelque sorte, du passage de l'adolescence à l'âge adulte, du cocon familial quitté au profit de mon premier chez-moi, de mon Premier Amour chaotique et compliqué, celui qui brise le coeur, à mon Grand Amour, celui qui fait voir que tout était évident au bout du compte, des Amitiés épanouies et définitives à celles perdues pourtant définitivement sans doute, tout ça, toute ma vie, finalement, elle est là, ici, cachée, voire complètement exposée entre les lignes de ce blog, et je n'aime rien plus que de laisser cette trace de moi, à travers les années, les espoirs, les désillusions, l'intensité des sentiments, aussi divers soient-ils, avec en fil rouge mon amour de l'écriture, parce que je suis intimement persuadée toucher du doigt, dans les phrases, l'émotion des mots, leur agencement si particulier qui crée le style, ce qui est et restera inaccessible, chimérique, dans la vie réelle, terre-à-terre, dans le quotidien harassant de tous les jours : la beauté, comme un instinct d'absolu, une empreinte.

J'ai vingt-huit ans, un roman commencé il y a quatre ans et demi maintenant, à un moment où je devais absolument écrire, plus que d'habitude, je ne faisais d'ailleurs que ça, écrire, parce que la survie passait par là. J'ai 120 pages en sommeil dans mon ordinateur, 120 pages qui attendent une suite, autre chose que des interrogations incessantes, 120 pages de personnages qui ne demandent qu'à continuer de vivre, à évoluer, un projet qui me titille, me travaille, mais qui n'avance pas, qui n'avance plus, pas comme je le voudrais, un projet dont je ne viendrai certainement pas à bout, parce que c'est tellement de courage, tellement d'énergie, tellement de disponibilité d'esprit, un projet stoppé sans que je m'en aperçoive vraiment, que j'ai laissé se déliter quand je l'ai rencontré, parce qu'alors j'étais tellement occupée, tellement occupée à être heureuse... Je n'ai pas vu que je me perdais de vue.

J'ai fait un rêve. Celui d'écrire des livres. Je suis enseignante, enseignante et seulement enseignante.

Où est passée la petite fille que j'étais, celle que je suis en train de décevoir ?

 

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 08:37

La maternité naissante a ceci de particulier qu'elle nous arrête à un point donné de la transformation, entre l'avant et l'après, dans ce qui ne sera plus, dans ce qui deviendra. Un état transitoire de la métamorphose, où l'on est déjà plus tout à fait celle que l'on était, où l'on n'est pas encore celle que l'on sera bientôt. La maternité naissante est un flux de souvenirs qui se mêlent, de bribes de passé qui s'entrechoquent, d'images qui refont surface après des années d'oubli, de visages chéris que l'on croyait avoir classé dans des boîtes, ce sont ces films tournés en famille, aux couleurs flétries, ces vacances au bord de la mer, cette instabilité du point de vue, les instants décisifs de la vie, la passation d'examens, les premières fois, le premier contact du corps d'un homme, le premier appartement, la grande amitié qui se casse la figure, le premier engagement. Toute cette vie qui défile.

La maternité naissante est un entre-deux indicible. Une observation constante de ce qui fut, un cadre autour d'une photographie, figée. La conscience que personne ne nous a jamais vraiment quitté, au fond, qu'ils sont toujours là, à leur manière, à nous accompagner, distance bienveillante que l'on se construit, que l'on façonne soi-même, quitte à trahir la réalité des faits et ses défauts. Mais peu importe. Ils ne sont jamais, dorénavant, que des marionnettes que nous manipulons à notre convenance, selon notre désir, dépourvus de toute amertume, de tout reproche, une présence uniforme, dépersonnifiée, enveloppante, sans plus de mots. La maternité naissante nous permet de réaliser cela, que rien n'est jamais vraiment derrière, abandonné, que tout est toujours là. A transformer. La maternité naissante apprend à faire la paix. En métamorphosant.

La maternité naissante est un état d'attente. Une salle d'appel où l'on viendra nous chercher pour entrer dans la lumière, pour fouler un autre terrain, une autre piste, où les noms s'inscrivent sur un écran, un lieu, une date, échéance connue par avance, pour laquelle on se prépare, depuis des mois, entre la terreur et l'excitation, le poids de l'enjeu. La maternité naissante est un lent, long processus de maturation, d'acceptation de ce qui ne sera plus jamais, de ce qui va naître, en nous et hors de nous, de ce qui va s'éveiller, se révéler. La maternité naissante, c'est se préparer à la surprise, à un changement de cap, de priorités, de regard sur le monde.

Je ne serai plus jamais "juste moi", plus jamais définie simplement par les jalons de la vie, par les instants que j'en retiens. Je ne serai plus jamais "juste moi" avec ma soif d'absolu, mon éternelle insatisfaction, mon penchant pour les chansons mélancoliques, mon amour de l'écriture, des mots, de ce qu'ils peuvent dire et graver, plus jamais "juste moi" et mon obsession de comprendre pourquoi la vie est ce qu'elle est, pourquoi on s'aime, on se sépare, pourquoi le temps passe mais laisse malgré tout quelque chose, pourquoi ces absurdités incessantes autour de nous, ces tergiversations inexplicables, ces retour en arrière, ces bonds en avant. Je ne serai plus jamais tout ça, plus jamais complètement, plus jamais simplement, comme un deuil à faire ou un livre dont on termine de lire la dernière phrase, en se disant que ce n'était pas si mal. En attendant d'entamer le prochain tome.

 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 12:44

Mon cher Victor,

J'avais décidé, dans un accès de dynamisme, de bonne volonté et d'inspiration, de venir te parler plus régulièrement que je ne l'avais fait auparavant... Oui, c'est vrai ! D'ailleurs... D'ailleurs, je devance tes propos, je ne suis pas capable de tenir mes promesses : ai-je trop changé pour venir encore converser avec toi ? Peut être... Peut être, Mirabelle... Mais s'il reste encore une once d'envie en toi, le sentiment que quelque part, évoluer, se transformer, vaut mieux que de tout briser, que de renier ce qu'on a été, alors reste, reste avec moi, reste avec moi et écris ! Oh, Victor... Je ne t'avais jamais connu si lyrique ! Peut être parce que moi non plus, je ne t'avais jamais connue aussi distante, aussi... Oserais-je le dire ? Aussi inexistante ? J'avais fondé de nombreux espoirs en toi, Mirabelle, tu avais dit que tu reviendrais et aujourd'hui... Aujourd'hui quoi ? Que te dire, mon pauvre ami ? Ecrire m'échappe ! Je voudrais, je voudrais tant, être capable encore, d'écrire tous les jours, parler, te parler, raconter, me raconter, mais... Mais ? Ecrire demande une telle énergie, une telle force, une telle disponibilité ! Et tu le sais, toi qui demeures un grand écrivain, le plus grand qui soit !

Je t'aime, Victor, et je ne te laisserai pas... Mais accepteras-tu seulement que je ne sois pas à la hauteur ? Que je me montre incapable de tenir mes engagements, incapable de déverser, comme avant, mes doutes et mes joies, mes bonheurs et mes peines ?

...

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 03:52
Chers lecteurs,

M***** voulait juste vous dire merci, à tous.
Mirabelle a commencé à discuter avec Victor au mois de juillet 2005, même si un archivage désordonné de ce blog vous dira le contraire.  A cette époque, M***** venait de s'inscrire en PE1, à l'IUFM, afin de préparer le Grand Méchant Concours. L'idée lui était venue de nulle part, un soir, d'imaginer Mirabelle, jeune institutrice en devenir, discutant avec le grand écrivain Victor Hugo. Une belle aventure, dans laquelle M***** aura mis beaucoup d'elle-même, beaucoup d'espoir, beaucoup de rêves, mais aussi de déception, de colère, de chagrins.

M***** aimait vous imaginer, quelque part, en France ou ailleurs, derrière vos écrans. Essayer de deviner vos visages, vos voix, les décors de vos vies... S'émerveiller à l'idée que vous puissiez aimer ce qu'elle écrit, surtout. Se laisser surprendre par vos réactions, par vos coups de gueules, par vos interprétations diverses et variées, par vos silences, aussi. M***** voulait vous remercier pour votre soutien, durant ces trois ans, pour avoir été là, à la suivre, à l'encourager dans les moments compliqués, à vous réjouir avec elle dans les instants de grâce.
Elle voulait vous dire aussi qu'elle continuerait à vous lire, les uns les autres, à prendre de vos nouvelles, même silencieusement, comme elle l'a souvent fait.

M***** aimerait vous dire que c'est grâce à vous que durant trois belles années, elle ne s'est jamais lassée de  Mirabelle et Victor. Elle aimerait vous confier, aussi, si elle osait, que c'est justement parce que ces deux-là sont devenus comme un vieux couple, qui n'a plus besoin de se parler pour se comprendre, qu'elle a besoin de se détacher d'eux. Que pour avancer, il faut parfois couper tous les liens avec ceux que l'on aime le plus, avec ceux qui nous connaissent le mieux. Changer de mode de fonctionnement. Changer tout court, peut être, ou du moins un tout petit peu.

Elle vous dirait aussi, si elle vous avait en face d'elle, en chair et en os, qu'il y avait du vrai et du faux dans tout ce qu'elle a pu écrire, qu'elle l'a souvent précisé, sans jamais chercher à rétablir la réalité de M*****. Parce que tout le charme de l'écriture, justement, tout le bonheur des textes, c'est d'en faire ce que l'on veut en tant que lecteur. Et puis, au fond, la vérité... Est-ce bien utile ?

Elle voulait vous dire aussi, pour ceux à qui cela ferait plaisir, qu'elle ne fermera pas ce blog. Parce qu'on ne sait jamais, il peut toujours y avoir quelques retardataires désireux de découvrir Mirabelle et Victor à la belle époque. Et puis, c'est vrai, M***** aime bien l'idée qu'un long morceau de sa vie, à travers le personnage de Mirabelle, soit comme ça, offert, encore, sur la blogosphère. Elle se dit qu'elle reviendra peut être lire tout ça, un jour, ces vieilles émotions presque oubliées. Qu'elle en sourira, sans doute, et que ça lui plaît bien.

Elle voudrait terminer en vous envoyant plein de baisers virtuels, en vous rappelant qu'elle écrira de nouvelles pages, ailleurs, autrement, et que si ça vous dit de les lire, eh bien, normalement, vous savez ce qui vous reste à faire... Enfin, seulement si vous avez pris connaissance la conversation précédente, évidemment !

Merci à tous
de m'avoir lue.
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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 01:51

           

Il dit que je suis belle, que je ne m'en rends absolument pas compte et que cela me rend encore plus charmante. Il dit que j’ai tout pour être heureuse et qu’il espère bien que ce sera avec lui. Il dit qu’il sera toujours là, quoi qu’il arrive, à n’importe quelle heure de la nuit et du jour. Il dit que je suis une belle personne et qu’il n’est pas le seul à le penser. Que ce n’est pas parce qu’il m’aime qu’il me dit ça. Et que de toute façon, il ne voit pas comment on pourrait faire autrement que de m’aimer.

Il dit que la vie est courte mais qu’il attendra. Qu’il n’est pas pressé. Il dit que j’en vaux la peine, d’attendre, des mois, s’il le faut. Il dit qu’il ne voit que moi, que toutes les autres lui semblent fades, qu’elles n’existent pas. Il dit que si la perfection n’est pas de ce monde, je m’en rapproche. Il dit que si je crois en nous, je ne le regretterais pas, qu'il m'aimera comme on ne m'a jamais aimée.

Il dit qu’il sera toujours sincère, qu'il ne me trompera pas, jamais, qu'il ne me décevra pas. Il dit que je peux, que je dois lui faire confiance. Et que même si je n’y crois pas, il y croira pour nous deux parce que de l’espoir, il en a à revendre. Il me dit qu’il n’en revient pas qu’aucun homme avant lui ne se soit aperçu que j’étais un joyau, mais qu’en même temps, eh bien, tant mieux, parce qu’il est bien content d’être là pour me le dire. Qu'il n'y en a pas deux comme lui et qu'il est l'homme de ma vie, c'est sûr.

Il dit qu'il sait bien que c'est complètement dingue de me parler comme ça, si peu de temps après notre rencontre. Il dit que ça le dépasse, qu'il ne contrôle plus rien et que c'est ça qui est extraordinaire.  Il dit que je dois le prendre pour un taré mais que s'il est taré, eh bien, il ne désire qu'une chose, c'est que je  parte dans son délire, parce que la normalité est toute relative, en fin de compte. Il dit qu'il a juste envie de se laisser porter et de de m'emporter avec lui, sans jamais me lâcher la main.

On ne m'avait jamais parlé comme ça.

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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 01:43
Je veux rêver un impossible rêve, je suis prête à porter le chagrin des départs s'il le faut, mais je ne veux pas abandonner. Je veux brûler d'une possible fièvre, dévorante et passionnée, et surtout, surtout, je veux partir où personne ne part, quelque part où mes idéaux prendront corps et où il n'y aura que le monde et moi. Tant pis si je dois aimer jusqu'à la déchirure, tant pis si c'est trop ou si c'est mal, tant pis si c'est perdu d'avance, tant pis si c'est démesuré ou trop grand pour moi. Je n'ai ni force ni armure, rien pour me défendre, rien pour attaquer, mais il me faut tenter, au moins tenter, juste une fois, il me faut tenter d'atteindre l'inaccessible étoile, cette étoile que je regarde les pieds dans le caniveau et que je veux décrocher. Parce que je ne peux pas vivre autrement. Parce je n'accepte pas de vivre autrement.

Telle est ma quête : suivre l'étoile. Peu m'importe mes chances, peu m'importe le temps ou ma désespérance, peu m'importe la platitude de la vie. Je lutterai, encore et toujours, sans me poser de questions, sans même prendre de repos, parce que je veux pas fermer les yeux. Et je l'avoue, je pourrais me damner, me damner pour l'or d'un mot d'amour, on dira que c'est vraiment trop, on dira que c'est vraiment mal mais... C'est ma quête. Je brûle, encore, toujours, je cours après mes rêves pour que la réalité les rattrape, j'ai soif de beauté et de découverte. Et je brûle, je brûle encore, même si j'ai déjà tout brûlé. Oui, je brûle encore, même trop, même mal, je brûle encore. A m'en écarteler, à m'en écarteler pour atteindre l'inaccessible étoile.

Librement inspiré de la chanson de Jacques Brel, La quête.
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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 03:43
Passer une journée monstrueusement belle. Epuisante, mais magnifique. Monter des cartons, encore des cartons, toujours des cartons. Retrouver mon nouvel appartement. Commencer à l'aimer. Y peindre mon histoire, par petites touches. Comprendre ce que signifie "se sentir chez soi". Apprivoiser cette nouvelle vie avec délice. Tomber sur un C.D qu'il m'avait offert et me dire, avec un sourire, que c'est la meilleure décision que j'ai jamais prise, ce déménagement. Depuis quelques jours, je me sens une autre femme. J'ai mûri, je crois, mais je ne cherche pas à le comprendre, ce qui est un exploit démesuré pour moi. Croiser un voisin (décidemment, je ne sais pas ce qui se passe avec les voisins en ce moment !) qui me sourit, le surprendre jeter un coup d'oeil à mon nom sur la boîte aux lettres. Me sentir bien et sereine. Me dire que la vie peut être belle et que la roue est en train de tourner, là, maintenant. Sentir, au plus profond de moi, qu'il ne me manque plus et que je suis réellement en train de me délivrer de lui. Etre libre d'admirer l'avenir, qui s'annonce plein d'extraordinaires possibilités. Réaliser que je n'ai jamais été aussi adulte qu'aujourd'hui. Et que c'est une force. Rien ni personne ne me résistera.
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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 01:06
Mon cher Victor,


 Te souviens-tu de la conversation où je t'avais parlé de
cette grande découverte ? Oui, évidemment : tu étais excitée comme une puce ! Bon. Alors il est grand temps que j'évoque un truc hyper méga génial, dans le même genre que cette apparition sur le site de "La Classe" ! Tiens donc... Je suis tout ouie ! En gros, tout s'est déclanché grâce à ce fameux lien, je crois... Cela m'avait déjà procuré un plaisir immense mais je m'attendais encore moins à ce qui allait venir...

C'était il y a déjà deux mois, alors que je traversais
une période très difficile. Je reçois un mail. C'est un journaliste travaillant pour la revue "La Classe". Tiens toi bien, il me propose d'écrire sur différents thèmes en vue de contribuer à un hors série spécial PE2. Ooooooooooooooooooooh !!! Mais c'est merveilleux ! Je suis bien d'accord. Je me suis donc mise au travail, dans l'euphorie la plus totale. Ca tombait à pic, cette proposition, ça a dû t'aider à reprendre confiance en toi ! Oh que oui... Je ne dévoilerai pas les sujets à traiter (suspense, suspense !), je t'offrirai le hors-série quand il paraîtra, c'est à dire au mois de décembre ! C'est encore loin, je vais manquer de patience ! Pour moi aussi, ça va être long...

Toute la journée, après lecture de ce mail providentiel, j'ai souri bêtement. J'avais l'air fine tu peux me croire.  J'étais totalement émerveillée : pourquoi MOI plutôt que quelqu'un d'autre ? Parce qu'ils ont aimé ton blog, sans doute ! Oui, mais je ne suis pas le seul blog d'instit'. C'est ça qui me fascine : il y a de nombreux blogs d'enseignants du primaire que je trouve bien conçus, bien écrits, et c'est MOI qu'on a choisi. J'avais l'impression que le ciel m'envoyait un signal : "Accroche-toi, ma fille, je te fais traverser de sales moments mais tu vois, je te montre qu'il y a de belles surprises qui t'attendent encore quelque part !". Et ça m'a donné une pêche monstrueuse ! Je me suis jetée dans le projet à corps perdu, partagée entre la joie d'être publiée dans cette célèbre revue pédagogique et la crainte de voir mes textes refusés. Je te reconnais bien là, tiens !

Donc voilà... Je me disais qu'il était temps d'en parler. Pourquoi ne pas avoir abordé le sujet plus tôt ?! Par superstition je crois. Je craignais qu'on ne me dise : "Ah ben non, finalement, ce que vous écrivez ne correspond pas du tout à ce que nous recherchons, on annule !". Pfff... Tu es bêêête ! Enfin, aujourd'hui, tous mes textes ont été acceptés et je ressens comme une sorte d'impatience très très puérile à l'idée de la publication. Je suis content pour toi, ma petite Mirabelle ! Ah oui, vraiment très content !

Est-ce que tu te rends compte, mon Victor ? On va me liiiiire ! Oui mais enfin, tu sais, c'est déjà le cas avec le blog... Oui, mais ce n'est pas pareil ! Là, ce sera une revue papier ! On lira mes lignes noir sur blanc, et ça change tout ! J'ai toujours eu une préférence pour le papier, tu le sais bien... Je tiendrai un exemplaire de ce hors-série entre mes doigts, un hors-série spécial PE2, comme je le disais... J'ai dû écrire sur des thèmes qui me tiennent à coeur et qui j'espère, feront s'interroger les stagiaires autant qu'ils les feront rire ! Nous verrons bien... Nous ferons un petit sondage parmi les blogueurs qui l'auront lu, si tu veux, cela peut être amusant !
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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 17:37
Il m'a remplacée. Ca y est. Je suis remplacée. Je le sais depuis mercredi. Par une prof en plus. J'avoue que cela a été très dur de l'entendre. Comme si je ne le connaissais plus. Comme si je le découvrais. Ce n'est toujours pas facile, d'ailleurs. Mais c'est peut être un service qu'il me rend au fond. Même si je comprends pas... Il y a encore quelques semaines, il clamait qu'il m'aimait et n'aimait que moi. Et tout à coup il y en a une autre. Une prof en plus. Oui, je sais, je l'ai déjà dit. Il ne lui aura pas fallu longtemps pour m'oublier. Et ça m'attriste. Et ça m'écoeure. Et je ne comprends pas.
Ce que j'avais toujours admiré chez lui, c'était le temps qu'il s'accordait avant de commencer une nouvelle histoire. Je ne le percevais pas comme un coureur mais comme un amoureux, et je ne l'en aimais que plus. Parce que j'avais toujours aimé ça chez lui. Il n'y a pas si longtemps, il me disait : "Non, je n'ai trouvé personne. Je ne cherche pas. Je sais qu'il va me falloir beaucoup de temps. Je n'ai pas envie." Et je le croyais. Je le croyais tellement. Ca me rassurait. Je me disais que nous avions bel et bien vécu la même histoire. Une grande histoire d'amour, qui ne s'oublie pas en claquant des doigts. Sauf qu'il m'a déjà oubliée. Ceux qui connaissent le fin fond de l'histoire, celle que je n'ai pas racontée ici, sauront combien je tombe de haut, et combien c'est dégueulasse de sa part. Combien c'est contradictoire.
Pour une fois, je n'écrirai pas un texte à rallonge. Surtout si c'est pour le supprimer plus tard parce que finalement, je le trouve trop intime. Parce qu'il n'y a plus rien à dire. Que je suis triste et c'est tout. J'atterris.
Je ne l'aurais jamais cru capable de me rayer de la carte aussi vite. Jamais. J'évite d'imaginer qui elle est. Et si elle l'aime. Et qui a fait le premier pas. Et si elle est blonde, brune. Si elle est plus mince que moi. Si elle est mieux que moi. Si elle est grande, porte des jeans moulants. Si elle est sportive. Ca ne me donne rien, à part remuer le couteau dans la plaie. Je réalise, tout doucement. Je réalise tout doucement ce que je n'étais pas parvenue à admettre jusqu'ici, malgré mes grandes déclarations et mes odes à la liberté tout à fait feintes : nous ne reviendrons pas l'un vers l'autre. Ce n'est plus ma moitié. Lui et moi, c'est terminé. Lui et moi, ce n'était rien. Un tout petit grain de sable dans un désert. Et il n'y a plus rien à dire. A part qu'il ne fait que me décevoir. Et que maintenant, c'est sans aucune importance. Sans aucune incidence. Sans aucune légitimité.
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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 01:42

Au fond, aujourd'hui, je suis plus triste que malheureuse. Le malheur, c'est le désespoir. Je ne suis pas désespérée. C'est une tristesse amère, qui ne m'entraîne plus jamais au fond du gouffre. Je ne regarde plus les clichés enregistrés sur mon ordinateur, n'écoute (quasiment) plus de morceaux cafardeux. Il me manque moins. Et je crois qu'en réalité... C'est ça qui me rend le plus triste. C'est de l'oublier. Parce que tout passe, un jour ou l'autre, qu'on le veuille ou non. Je n'ai plus le réflexe de penser à lui, ou plutôt penser à lui n'induit plus cette douleur accablante qui m'a si longtemps fait pleurer. Et ça me rend triste : le temps fait son oeuvre. C'est la vie. Et je n'y peux rien.
Je ne voulais pas l'oublier. Une minuscule partie de moi-même ne s'y résout toujours pas. Cependant, elle est si imperceptible, si discrète, que bientôt elle aura disparu. Je m'y résigne. Même quand elle hurle qu'elle est bien seule, qu'elle voudrait qu'on la console, qu'IL la console, je m'y résigne. Même quand elle me souffle que le lit est trop grand et trop froid sans lui, je m'y résigne.
Il fut une époque où j'aurais décroché les étoiles pour lui. Désormais, son image s'éloigne et je ne lutte même plus pour elle. Et c'est ça qui est triste. Au fond, je ne suis pas malheureuse. Je ne suis plus malheureuse. Je sais que tout s'oublie. Mais en oubliant, je reconnais, à contre-coeur, que je n'ai pas vécu la grande histoire d'amour que j'espérais. Que ce n'était pas lui, ma grande histoire d'amour.
Dans dix, vingt, trente ans, nous nous apercevrons que nous n'avons été l'un pour l'autre qu'une histoire "entre autres", alors que sur le moment, tout était si absolu, si passionné, si définitif, si inoubliable, si douloureux. Etre tout. Puis plus rien. C'est triste. Dans dix, vingt, trente ans, nous réaliserons que nous n'avons été l'un pour l'autre que des étoiles filantes. A peine le temps de faire un voeu et nous voilà déjà partis.
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