Mon cher Victor,
Aujourd'hui, un article un peu particulier. Ahh !! Tout d'abord, dis moi : qui est cette charmante jeune femme sur la photo ? Je n'en sais strictement rien, et tu devrais peu t'en soucier, mon Victor ! Petit coquinou, va ! Je suis attentif à ton article, c'est tout... Alors écoute-moi un petit peu, cela changera ! Tu es d'une mauvaise foi terrible... C'est que je n'aime pas quand tu te comportes comme le commun des mortels ! Allez, excuse-moi... Et viens-en au fait !
Précisons d'abord - pour les distraits qui n'ont pas remarqué la photo en haut à gauche de l'écran - que la blonde de cet article, là, à son ordinateur, lascivement allongée, féminine jusqu'au bout de ses talons aiguilles, ce n'est pas moi. Eh non, messieurs ! Je suis légèrement moins... apprêtée ! Et de toute façon, là n'était pas le sujet de mon article. J'ai évoqué précedemment avec toi, mon Victor, ma décision de "lever le pied" en ce qui concerne mon existence sur la blogosphère. Eh bien figure-toi que je ne peux m'empêcher de faire un tour régulièrement sur mon administrateur, le coeur battant, en me disant que j'aurais peut être des commentaires de mes lecteurs préférés ! Il semblerait que je sois atteinte de la fièvre blogueuse. La fièvre blogueuse ?
La fièvre blogueuse atteint tous les nouveaux accros de la blogosphère, qui sont encore tout émerveillés des prouesses de la technologie : mettre un sondage sur son site, afficher ou non des commentaires, insérer des photographies... Etre très fiere de soi quand on visualise son aperçu, alors qu'au fond, on a juste écrit quelques lignes ! C'est moi, tout ça, vois-tu, mon Victor !
J'aime tellement écrire. Je ne suis plus que fébrilité quand je rédige un article. Tout se bouscule dans mon esprit. Mes doigts ne courent jamais assez vite sur les touches. Je suis dans un état second. Ou je reste à ne rien écrire, à contempler tout autour de moi. Le temps suspend son vol. Je ne réfléchis même pas. C'est comme si je me laissais... imprégner. Par quoi ? Je ne sais pas. Par l'atmosphère. L'inspiration. Et ne pas savoir entretient ma fascination pour l'écriture.
A la moindre petite chose quotidienne qui me semble interessante, je me dis : "tiens, il faut que je le note, j'ai bien envie d'en parler sur mon blog.". Certains commentaires m'interpellent, me font réfléchir. Me donnent de nouvelles idées. J'ai l'impression que chaque blog est en interaction avec les autres. Qu'ils sont des satellites gravitant autour de la même étoile. Ca me fascine... J'étais pourtant assez méfiante vis à vis des blogs. Cette façon parfois indécente qu'ont les gens de raconter leurs vies, ce côté voyeur qu'on a tous plus ou moins... Et puis je me suis aperçue, grâce au blog de mon amie Camille, que bloguer, c'est entrer dans un monde parallèle. Où l'on est libre de manipuler la réalité. Et j'aime cette idée de manipulation.
J'ai commencé à m'imaginer en grande conversation avec toi, mon Victor. Et il me semble aujourd'hui, que je te connais mieux. Je sursaute, en cours d'histoire-géographie, quand notre formateur évoque les "pamphlets républicains de Victor Hugo au XIXème siècle". Je me surprends à penser : "Mais il parle de mon Totor, là !" Et j'ai presque envie de lever la main pour faire remarquer que je le connais, moi, Victor, et intimement, s'il-vous-plaît ! C'est peut être ça, aussi, la fièvre blogueuse. Discuter avec quelqu'un, blogueur réel ou personnage illustre. J'aime vraiment parler avec toi, tu sais, Victor... Moi qui suis du genre torturé, à me poser des questions sur tout (et parfois sur n'importe quoi, il faut bien le dire), tu m'apaises. Tu me fais du bien. Bien sûr, on m'a souvent dit : "tu n'es pas un peu folle, de parler avec Victor Hugo ?". Si. Je suis peut être folle. L'effet de la fièvre blogueuse sans aucun doute. Mais si cela peut me permettre de me sentir mieux, d'écrire régulièrement (j'avais perdu un peu la main ces derniers temps...), d'entretenir mes vieux rêves de livres et de publication, alors j'espère qu'il n'existera jamais de vaccin contre cette drôle de fièvre...