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Cher lecteur,

Exceptionnellement, nous nous adresserons à toi directement : ce site n'est en aucun cas une biographie de Victor Hugo. Alors si tu pensais trouver ici la vie de notre Totor national en long, en large, et en travers, passe ton chemin !

 

Pour bien comprendre les propos de nos deux protagonistes :

1° Des caractères gras de couleur bleue quand Victor s'adresse à Mirabelle

2° Une police des plus classiques quand Mirabelle s'adresse à Victor

 

Sur ce, bonne lecture !

 

Un Mot Au Vol ?

Papotage ArchivÉ

Opinion


Et si vous nous faisiez part de votre opinion ?

Victor mène l'enquête.

Parce que Mirabelle se le demande !




personnes ont écouté la conversation entre Mirabelle et Victor depuis leur rencontre.


Aujourd'hui, à :

il y a personne(s) qui papote(nt) avec Mirabelle et Victor.


La requête de Victor :

  • Parce que Mirabelle et moi-même aimons beaucoup de gens... Allez donc jeter un coup d'oeil à notre tour de tables !
 

Nos recommandations :

  • Un clic et vous y êtes... Si vous souhaitez quelques conseils pour guider votre lecture, bien entendu !



Lexique IUFMesque à l'usage des non-initiés :

  • Mirabelle, dans son infinie bonté, a daigné me proposer (ainsi qu'à toi, ô lecteur non affilié à l'Education Nationale !) un lexique de rattrapage, sensé me donner les repères indispensables à la compréhension de deux rubriques.


18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 08:37
Mon cher Victor,

Après deux jours d'arrêt de travail... Quoi ? Oui. J'ai été malade. Une gastro. C'est rien, ça, une gastro ! Tu pouvais y aller quand même ! J'ai bien essayé mais j'avais de la fièvre, des frissons, la tête qui tourne... Et puis surtout, des vomissements abominables ! Tu ne voulais quand même pas que je rende sur les enfants ? Bon, bon. Epargne-moi les détails, hein... Tu n'as repris le travail qu'hier, alors ? Oui. Et là, le coup de massue.

Je constate que j'ai été remplacée pendant ces deux jours, ce qui, dans un premier temps, m'apparaît comme très favorable pour les enfants, moi qui culpabilisais (et culpabilise toujours) de les avoir abandonnés pendant 48h pour aller me soigner et à coups de Doliprane et de pilules pansements d'estomac. Je demande donc aux 7 élèves de ce samedi matin (oui, c'est peu) de me montrer les travaux effectués avec la remplaçante. La petite Charlotte, une CP, s'exclame alors :

- On a fait Picbille jusqu'à la page 103 !

Elle est, visiblement, très fière d'elle. Moi, je peine à établir des connexions : la page 103 ? Mais, mais... Mardi, nous en étions à la page 90... La remplaçante leur aurait-elle fait faire 13 pages en deux jours ? On m'apporte le fichier mathématiques. Horrifiée, je constate que 13 pages ont bel et bien été faites, alors que notre rythme de croisière est d'une page par jour. Gloups.

- Mais euh... Vous avez fait ça quand ? Juste le matin ?
- Non, toute la journée !
- Et elle a corrigé avec vous ?
- Ben, on allait la voir au bureau et elle corrigeait !
- Mais elle n'a rien repris en collectif ?
- Non.
- Et elle vous a expliqué les exercices ?
- On a juste lu la consigne.

Moment de solitude. Et ce n'est pas fini ! J'apprends par la suite qu'elle a fait lire au CP l'intégralité de leur album "Jack et le haricot magique" !

- Vous savez comment ça se termine maintenant, alors ?
- Ben oui ! Eh ben, Jack, il prend la poule et il la ramène à sa mère, et puis il lui ramène aussi la harpe et puis, ils sont riches et heureux et voilà !

Et voilà, effectivement... Moi qui bâtis toutes mes séances de lecture sur l'exploitation des illustrations ("et après, à votre avis, que va-t-il se passer ? Que peut-on imaginer à partir des images ?"), me voilà dans de beaux draps. Aie aie aie ! Et la matinée se poursuit sur cette lancée, puisque, en fouillant un peu dans mes réserves d'activités, je m'aperçois que la remplaçante s'est SERVIE : elle a fait faire aux GS toutes les activités de graphisme que je prévoyais pour la semaine prochaine, et leur a fait faire tous les mots croisés que je réservais pour les séances de lecture à venir. A ta place, j'aurais fait remonter tout ça à la circo', c'est inadmissible ! Tiens, c'est drôle, c'est ce que m'a dit une IMF à qui j'ai fait part de mes mésaventures. Mais je ne suis pas de ton avis, Victor. D'une part, je déteste la dénonciation. Et puis en petite PE2 inexpérimentée, je me vois mal donner des leçons. Je n'aurais sans doute pas fait mieux que cette remplaçante... Restons humbles, s'il te plaît...
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14 mars 2007 3 14 /03 /mars /2007 16:51
Mon cher Victor,

Pendant le regroupement, après la récréation de l'après-midi, alors que je m'époumone pour obtenir un silence bien relatif (ils sont intenables, mes GS-CP, à cette heure-là !), je capte la conversation de deux petits élèves de ma classe, Thomas et Jonathan, respectivement 5 et 6 ans, qui, très discrètement, se chuchotent à l'oreille...
Thomas : "Eh, tu sais qui c'est la maîtresse la plus belle ?"
Jonathan, les yeux écarquillés : "Non.".
Thomas me montre alors du doigt : "C'est elle !".
Jonathan, l'air interloqué : "C'est pas Myriam ?" (Myriam est l'instit' que je remplace).
Thomas, très convaincu : "Non. C'est elle. Tu trouves pas qu'elle est belle, hein ? Ben si, regarde ! Elle a des zolis yeux, et puis elle est trop belle avec ses lunettes."
C'est pas moi qui le dis...
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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 19:06
Mon cher Victor,

Juste parce qu'on m'a conseillé de lever le pied un peu, et que je n'attendais que la bénédiction de mes proches pour courir te rejoindre, me voici donc, après une semaine d'enseignement. Que dire à ce sujet... Ce n'est pas la peine de venir me voir si tu n'as rien à dire ! J'avais osé espérer que tu parlerais sans même reprendre ta respiration ! Mais à ta mine déconfite, je devine que ce stage est bien loin de se dérouler tel que tu l'avais prévu...

Que dire, effectivement. Je n'ai jamais été aussi crevée. Je n'ai jamais autant pleuré. Et surtout, comme je le disais dans l'article précédent, je ne me suis jamais sentie aussi seule. Ah... Parlez moi des soupirs devant la dictée de mots ratée ! Parlez-moi des soirées de découragement, des fiches de prep' à rédiger... Du sommeil qui manque, des traits tirés, des larmes au réveil, des larmes au retour....

La vérité, c'est que je suis larguée dans la fosse aux lions sans armes pour les combattre. Ma première semaine a été, pour être tout à fait sincère (et l'IMF qui m'a visitée mardi dernier, bien que l'ayant formulé dans d'autres termes, partage cette opinion), lamentable. Une gestion de classe pitoyable. Des situations d'apprentissages inexistantes. La fatigue, le découragement, le doute. Mais quand même, toujours, au fond, l'espoir. Et le souvenir. Le souvenir de ces instants de dépassement, qui me font m'entêter dans la voie que je me suis choisie. Je me revois pleurer, à bout de souffle, après mes entraînements au 1500m. J'entends encore mon père répéter, répéter encore : "Ne lâche pas, Mirabelle, ne lâche pas ! Tu le veux, ce concours, dis ? Hein ? Tu le veux ?". Et je me dis que JE N'AI PAS FAIT TOUT CA POUR RIEN. Le concours, ce satané concours, me paraissait insurmontable, inatteignable. Or, je l'ai surmonté, je l'ai atteint.

Alors oui, j'ai été effondrée pendant une semaine. J'ai été effondrée, dépassée, démunie. Solitude devant les fiches de prep' pas remplies : qu'est-ce que je vais bien pouvoir leur faire faire demain ? Solitude face à quelques gaffes (ben oui, on ne me changera pas) d'ordre administratif dès le premier jour de classe, et que je vous raconterai, sitôt ce stage terminé et vous rigolerez bien, je vous assure...

Je ne suis pas encore instit'. Et contrairement à ce que j'ai crié tous les toits dès ma PE1, JE NE ME SENS PAS INSTIT'. Non. Là, en ce moment, il me semble juste être une "petite jeune" qui fait ce qu'elle peut et qui ne peut pas grand chose. Le processus identitaire sera long à se mettre en place. Chaque jour, les gamins m'aident à grandir et j'apprends de mes conneries, de mon bordel, de mes tentatives de bien faire qui tournent, pour l'instant, quasiment toutes à l'échec.

On m'a dit que j'improvisais. Remarque cinglante, qui pourtant, ne tient pas compte des heures passées à bosser, des week ends qui n'en sont pas, des récréations passées à travailler seule dans ma classe au lieu d'aller prendre le café avec les collègues. De mes six heures de sommeil de plus en plus lourdes à porter.

Telle que tu me vois ce soir, Victor, je me suis fixée deux objectifs : mieux gérer ma classe et mieux gérer mon temps. Et puis préparer toutes mes fiches de prep' pour le lendemain. Tu ne les fais pas toutes ? Non. Impossible. Pourtant, je ne reste pas sans rien faire. Je me couche à 0 h 30 tous les soirs, plus tard en week-end. Mais mon inexpérience entraînant une certaine innefficacité, je suis, bien souvent, "à la ramasse" pour le lendemain. Et je frôle les frontières de l'animation ! Aie aie aie  ! Comme tu dis.

Telle que tu me vois ce soir, Victor, je n'en peux plus. Mes collègues PE2, sont, eux aussi, sur une pente rude. Certains se posent des questions sur leurs vocations. D'autres songent à démissionner. Pas moi. Pas moi. Je veux toujours être instit'. Pour l'instant, je l'avoue, je suis parfaitement nulle. Mais je veux toujours être instit', mon idéal me tient, encore. Et c'est ce que je retiens. C'est ce qui me permet de retourner, tous les matins, à l'école avec une envie de mieux.
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9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 21:16
Mon cher Victor, 

Je suis maîtresse depuis quatre jours. Et je ne me suis jamais sentie aussi seule.
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2 mars 2007 5 02 /03 /mars /2007 13:43
Mon cher Victor,

Un passage rapide pour t'avertir que ce sera silence radio pendant trois semaines. Ah... Ton SR2 ? Quelle perspicacité ! Face à la montagne de boulot qui m'attend, et les moments de détente sur lesquels je vais devoir tirer une croix, inutile de te dire que je mettrai la blogosphère entre parenthèses ! Je comprends tout à fait ! Je n'aurai pas l'occasion non plus d'aller faire un tour sur mes blogs préférés, et j'en suis navrée !
Oh allez... Quand il faut il faut ! Et puis, il faut bien que le métier rentre !
Euh... Bref. Tout ça pour dire que je ferai passer le bien-être de mes élèves de GS-CP (au nombre de 16) avant mes petites distractions blogosphériques. Encore heureux ! Tu as des responsabilités, maintenant ! On ne rigole pas avec ça !
Tout juste. Alors je te laisse ici, en espérant que je retrouverai une V2 en parfait état de fonctionnement à mon retour. Tu crois toujours au Père Noël, toi ! Il faut croire... C'est pourquoi je te demande, ainsi qu'à nos lecteurs, de penser à moi le 22 Mars ! Pourquoi donc ? C'est le jour de ma validation ! Ahhh ! Alors je me suis dit... On ne sait jamais hein... Si on se met tous à y croire très fort... Peut être que...
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26 février 2007 1 26 /02 /février /2007 19:09
Mon cher Victor, interdit.JPG

Je me suis aperçue très récemment que je suis devenue allergique. A quoi donc ? A tout ce qui touche, de près ou de loin le permis de conduire. C'est à dire ? Je ne supporte plus les publicités pour R*****T et autres C*****N, j'ai envie d'arracher les yeux à tous les gens qui se plaignent d'avoir perdu des points, à tous ceux qui trouvent à redire sur le prix de l'essence, à tous ceux qui friment dans leurs grosses (ou petites, ça arrive aussi...) voitures. J'ai envie de leur hurler dans les oreilles, de leur secouer les puces pour leur indécence. "Mais putain, vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez ?! Hein ?!"
J'ai envie de me barrer en courant quand on me demande : "Alors ? Le permis, ça en est où ?" ou qu'on me reproche mon découragement. J'ai envie de pleurer dès qu'on plaisante (même gentiment) de mes difficultés à obtenir cette saloperie de permis à la noix et je voudrais me recroqueviller dans un coin quand vient l'heure de mes leçons. Je résiste aux larmes quand mon Mystérieux Inconnu me dit que c'était-pas-la-peine-de-prendre-des-heures-qui-servent-à-rien-pendant-les-vacances-tu-aurais-pu-venir-chez-moi, alors que j'étais toute heureuse, en lui annonçant ces leçons prises sur mes temps de repos, de lui montrer que je m'accrochais envers et contre tous les Inspecteurs.

Je ne peux plus voir UNE SEULE voiture rouler sans me dire que tous ces gens ont le permis et pas moi. Je ne peux même plus imaginer ma petite Twingo, ni envisager d'avoir le permis avant les vacances d'été. La vérité, Victor, c'est que je n'y crois plus et que ce permis de conduire me bousille. Je ne peux plus dire tout haut le nombre d'heures que j'ai effectué sans en éprouver une honte effroyable. Exemple : Hier, une connaissance essaie de deviner le nombre d'heures de conduite que j'ai fait jusque là. Il me dit : "Tu n'as quand même pas fait plus de cinquante heures ?". Eh si... J'ai fait plus de cinquante heures... J'essaie de sourire... De parler d'autre chose... Mais la vérité c'est que j'ai envie de me tirer de là, de m'arracher les cheveux avant de sombrer dans la folie. Je ne peux plus non plus me réjouir pour mes amies qui viennent de l'obtenir. Je suis rongée par une jalousie profonde et incontrôlable, qui me donne envie de déchirer leurs papiers et de piquer leurs voitures en quatrième vitesse.

Je suis tombée bien bas. Au point d'imaginer payer une petite crapule pour me fournir un faux permis, moi qui suis "toujours vissée à la loi" dixit mon Mystérieux Inconnu. Oui. Vraiment. Je serais prête à me faire faire un faux permis. Parce que je n'en peux plus et que peu de gens s'en rendent compte. Parce qu'on m'engueule de ne pas y croire et que le fait même de m'engueuler m'angoisse encore plus. Parce que les heures s'enfilent les unes après les autres, que je conduis extrêmement mal en ce moment et que je ne parviens pas à remonter la pente. Parce que je n'arrive même plus à rire de moi-même à ce sujet, et que quand ça en est là, ça devient grave. Parce que le permis de conduire est une obsession, qui me bouffe à un point que tu n'imagines pas. Parce qu'aujourd'hui, dans mon esprit, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont le permis, et ceux qui ne l'ont pas.
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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 16:46


Mon cher Victor,

Voilà longtemps que je n'avais pas poussé de coup de gueule contre les hommes. Après ceci, la féministe que je suis est de retour. Plus je grandis et plus j'en apprends sur les hommes. Vue ta tête, ce que tu en apprends ne doit pas te plaire ! Je ne saurai dire le contraire. Car si je n'avais pas encore pris conscience que c'est le sexe qui mène le monde, c'est désormais chose faite. Oh, toi, je sens que tu t'apprêtes à froisser quelques uns de ces messieurs ! Mais non. Rappelons leur, Victor, qu'il existe certainement des exceptions qui confirment la règle et qu'ils font sans doute partie de cette catégorie. Ainsi, tout le monde est rassuré...

J'aime les hommes. Je les aime mais parfois, il me prend l'envie de baisser les bras. L'envie de cesser de leur pardonner leur faiblesse, leur égoisme, leur inconséquence. Parfois, j'ai juste le désir de renoncer. Renoncer à les comprendre. Me laisser glisser. Et les laisser glisser eux par la même occasion. Il me faut pourtant me rendre à l'évidence : je n'imagine pas ma vie sans les hommes. Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas dit grand chose ! J'ai toujours été, comme tu le sais, un peu naive. Au bord du cul-cul. Bon. Je me soigne. Peu à peu. J'ai toujours, comme tu le sais également, cru en l'amour. Je n'ai que 23 ans et je crois toujours, pauvre de moi, qu'il est possible de rester avec la personne qu'on aime toute sa vie, sans la tromper. Tu ne connais pas encore grand chose de la vie, ma pauvre Mirabelle... Certes. C'est pourquoi j'emploie ce "pauvre de moi".

Autour de moi, mes exemples s'effondrent. Untel a trompé Truc. Truc le pardonne. Les affaires de couple sont propres à chacun, Mirabelle, chaque histoire est unique, différente, il ne sert à rien de les juger, ni de s'en mêler... Je ne vais pas m'en mêler. Ah bon ? Je croyais ! Non. Simplement, je constate. Je constate que les hommes ont cette capacité surprenante à aimer une femme et à lui faire mal. A la tromper. A la blesser. "Oui, j'ai couché avec cette femme, mais cela ne signifiait rien. C'est toi que j'aime.". Je constate que quand ces messieurs ne sont pas satisfaits, quand Popol n'a pas son compte, ils s'en vont, en règle générale (j'attends la réaction des exceptions !), voir ailleurs.

Parce que c'est le plaisir qui mène le monde. Ca me terrifie autant que ça me consterne. Je l'avoue, Victor : j'aime le sexe. Comme beaucoup de gens ! Oui. Cependant, je n'en fais pas une obsession. Si, un jour, je suis déçue par les médiocres performances de mon partenaire, je me dis que ce n'est pas grave, que ce-sera-mieux-la-prochaine-fois. Je ne sais pas mettre la pression sexuelle. Cela me semble stupide et inutile. Parce que tant qu'il y a des sentiments, je n'éprouve pas le besoin de vivre le scénario le plus érotique qui soit. Et je pourrai parfaitement me passer de sexe. Je le sais. Et je le dis. Ce n'est pas un drame.

Par contre, je ne pourrais pas me passer d'amour, de respect, de compréhension. Car si je ne fais pas toute une maladie du sexe, si je n'attends pas de mon partenaire qu'il me fasse découvrir tout le Kamasutra, en long en large et en travers (si tu me passes l'expression), je n'attends pas non plus qu'il se croit tout permis, qu'il ne pense qu'à son petit plaisir, agisse dans l'instant, me prenne pour un objet sexuel capable de satisfaire tous ses désirs. Où veux-tu en venir, Mirabelle ?

J'ai une amie. Nous l'appelerons Ludivine. Ludivine me confiait, l'autre jour, que son petit ami, avec qui elle sort depuis très peu de temps, a, lors de l'une de leurs galipettes, eu un geste, une attitude qu'elle n'a pas du tout apprécié, un geste qu'elle a qualifié de "presque pornographique". Ca a, bien sûr, jeté un froid, et ce jeune monsieur a dû ranger ses envies au placard. Vous parlez de ça entre copines ? Oui. Eh bien... La société a bien changé ! Là n'est pas le propos. Suite à cette attitude déplaisant à la demoiselle, le jeune homme s'est excusé, assurant qu'il l'aimait. Elle l'a cru, évidemment. Quand on aime, on croit. C'est stupide mais c'est comme ça. Mais depuis... Depuis, cela lui trotte dans la tête. Ce qu'a fait ce garçon l'a choquée. Et un peu dégoûtée. Même si elle croit en ses serments d'amour, il n'en demeure pas moins qu'elle accepte mal le fait que l'amour qu'il lui porte, la considération qu'il a pour elle, le respect qu'il est sensé éprouver à son égard, ne soit passé qu'APRES son plaisir à lui, un plaisir sexuel, charnel, bestial, celui de l'orgasme à tout prix, qui n'admet plus aucune règle, aucune contrainte, celui du je-veux-tout-tout-de-suite.

Elle m'en parlait donc il y a quelques jours et ma première réaction a été de m'insurger : comment pouvait-il oublier que faire l'amour, c'est être en équilibre constant entre son propre désir et le désir de l'autre ? Comment pouvait-il oublier que chacun a ses "limites" et que faire l'amour, c'est en tenir compte, consentir mutuellement ? Disons que ce garçon s'est laissé emporté par son désir... Ce n'est pas pour le défendre mais... Je sais bien. Je ne suis pas en train de faire le procès des hommes. Je sais que bien souvent, ce ne sont que de grands benêts maladroits, qui ne se rendent pas compte combien nous, les filles, doutons, combien nous avons peu confiance en nous.

Et puis, pas plus tard que ce matin, j'ai appris que quelqu'un dans mon entourage proche avait été trompé, d'une manière absolument odieuse. Cela m'a fait un choc terrible. Parce que le pris en faute affirme toujours l'aimer, malgré le fait qu'il l'ait "trompée de sang froid" si je puis dire. Pour une simple question de plaisir. Et je ne comprends pas. Si je rapproche ces deux cas, Victor, c'est parce que je me demande, parfois, ce qui gouverne les hommes. J'ai toujours cru que les sentiments étaient plus forts que tout, plus forts que le sexe, plus fort que le désir. Oui. J'ai longtemps cru ça. Mais ces deux cas m'ont touchée. Parce que je me dis que cela pourrait très bien m'arriver à moi. Les sentiments sont plus fort que tout... C'est ce que je me disais. Aujourd'hui, alors que je tente d'aider mon amie à passer par dessus cet incident sexuel (il l'aime, elle l'aime aussi, mais les choses ne sont pas toujours si simples et elle redoute, aujourd'hui, l'instant du passage à l'acte...), tandis que j'admire cette femme d'avoir pardonné à son mari cette trahison, je doute. Il me semble que c'est le plaisir qui est plus fort que tout. Pas l'amour.
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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 14:56
Mon cher Victor,2CV.jpg

Tout à l'heure, il m'est arrivé une expérience des plus charmantes, que je dédierai, si tu le permets, au Farfadet. Aurais-tu retrouvé une connexion Internet stable ? Stable, je n'en sais rien. Toujours est-il que j'ai accès à Internet depuis deux jours. Tu peux donc reprendre nos conversations à rythme régulier ! Pas si vite, Papillon ! Tu oublies que dans une semaine, je commence mon SR2 ! Ah... Et c'est combien de temps ce SRtruc ? 3 semaines ! C'est long, trois semaines... C'est surtout que j'aurai la tête dans le guidon ! Je croulerai sous les fiches de prep' et tout le tintouin ! Bientôt, tu vas me dire que le métier d'enseignant est difficile... Bah oui, pourquoi ? Arrête, Mirabelle, tu vas m'énerver ! Va travailler dans la mine, on verra ensuite !

Bref. Laisse les mines où elles sont. Cet après-midi, donc, j'ai été amenée à faire une balade dans un certain type de véhicule. Une 2CV. Première fois que je voyageais à bord d'un tel engin. Accompagnée de mon Mystérieux Inconnu, de son cousin et d'un de leurs équipiers de football (à qui, d'ailleurs, le spécimen à moteur appartenait), me voilà qui triture les portières, cherche les ceintures... La banquette arrière est complètement défoncée, je me ratatine pour tenir assise correctement. La portière claque dans un bruit de tôle infernale. Mon Mystérieux Inconnu et son cousin sont hilares. Et moi j'adore déjà cette voiture. Parce qu'elle est vieille, qu'elle dégage ce charme particulier des engins qui ont vécu, qui ont une histoire, une histoire bien à elle. J'adore le cliquetis du levier de vitesse, le grincement des pédales, le grondement invraisemblable de l'accélérateur. On ne s'entend pas, dans cette voiture. A 50 km/h, on est déjà (presque) à fond et je bois du petit lait, dans ce morceau de passé. Moi qui déteste la vitesse, je suis ravie !

Chacun a le sourire, dans cette voiture. Parce qu'elle n'est pas silencieuse. Parce qu'elle nous amuse et qu'elle fleure bon le vieux tacot. On rigole, tous les trois, on est bien, et tout compte fait, je les aurais bien accompagnés jusqu'à la ville de L. Que diable allaient-ils faire dans cette ville de L. ? Un match de foot. Ils m'ont déposée en passant à la maison. Puis ils sont repartis, pétaradants, dans cette 2CV bleu clair, à la limite du bleu EDF, cette 2CV qui semblait me dire au revoir avec ses deux gros phares démodés en guise de regard. J'ai entendu, encore, le ronflement des vitesses. Puis il s'est éloigné. Et moi qui étais d'une fâcheuse humeur avant de m'enfoncer dans les coussins éclatés de cet adorable véhicule, en suis sortie en sifflotant, le coeur léger. Comme un après un pique-nique à la campagne, avec nappe en carreaux, rayons du soleil, vaches dans le pré et 2CV garée tranquillement sur le bord du chemin.
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23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 20:49
Mon cher Victor,

Grâce à un commentaire de Mymy, j'en suis venue à relire cet article. Et une phrase d'Uranie m'a sauté aux yeux : " Quand tu l'auras ce concours tu reliras tes articles et alors tu souriras.". C'est drôle : elle avait vu juste. Je me suis effectivement prise à sourire.
Parce que la Mirabelle, qui, un an auparavant, faisait des plans sur la comète, rêvait au métier d'instit', se propulsait maîtresse par le seul pouvoir de son imagination, n'existe plus. Non. Un an plus tard, je m'aperçois que je ne suis plus cette Mirabelle là. Je n'ai que rarement l'esprit qui s'envole. Ma réflexion est tournée, en général, vers des sujets bien plus pragmatiques, bien plus ciblés que ceux de cet article. Je ne pense plus qu'à objectifs, compétences et validation, sans oublier titularisation. Plus au tableau noir, ni à la frise historique, ni au tampon de mon enfance. Je ne suis plus cette Mirabelle là.
Pourtant, la Mirabelle d'aujourd'hui sait par où elle est passée, et ne l'oublie pas. Je me revois en pleurs, suffoquante, en découvrant la liste d'admission, en y lisant mon nom. Il n'est pas rare, d'ailleurs, que ce simple souvenir me fasse monter les larmes. Comment j'ai fait ? La Mirabelle d'aujourd'hui est plus adulte. Elle n'a pas encore accompli tout le chemin, elle n'est pas encore tout à fait mâture ni tout à fait prête à affronter une classe pour le SR2, et encore moins pour le mois de Septembre. Je ne suis pas encore maîtresse.
Mais la jeune Mirabelle, celle qui se cachait derrière le Grand Méchant Concours, n'existe plus. Parce qu'à l'époque, elle devait "passer le concours d'abord et on verrait après", elle se retrouve, désormais, face à un métier qui l'attire mais lui fait peur. Parce qu'elle se tue à la tâche. Parce qu'elle se réveille oppressée à l'idée de ce stage de trois semaines qui se rapproche. Parce qu'elle craint de ne pas être à la hauteur.
En relisant cet article datant d'un an, Victor, j'éprouve une drôle de sensation. Celle d'avoir grandi. Mûri. Et je me dis que peut être, 365 jours plus, je relirai ce que j'écris, aujourd'hui, en ce moment, à 21 h 01, avec la même tendresse. La même satisfaction du chemin parcouru.
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16 février 2007 5 16 /02 /février /2007 09:26
Mon cher Victor,

 Depuis deux jours, je suis chez mon Mystérieux Inconnu, dans la très belle ville de Rouen. Et tu es ENCORE sur le net ! Tu n'as pas mieux à faire ? Ne t'inquiète pas, ma présence blogosphèrique ne sera que de courte durée, puisque ma connexion Internet, que j'avais retrouvée avec adoration pas plus tard que mardi, m'a fait faux bond dès le lendemain matin. On ne peut vraiment pas leur faire confiance à ces machins-là ! A qui le dis-tu !

Du coup, je profite du temps où je suis seule dans son appartement (Monsieur est au travail) pour mettre à jour nos conversations. Je t'avais promis de poursuivre cette discussion, au sujet de ma première journée seule avec les mômes, dans le cadre de mon stage filé. Bon, bon, attends deux secondes, je le relis rapidement, histoire de ne pas être trop à la trâine...

Après la pause pipi, je suis donc de nouveau dans la classe avec mes petits bouts. Je m'asseois sur la petite chaise de la maîtresse, face au tableau, et la directrice s'installe avec les enfants, un peu en retrait, calepin en main, prête à m'observer de son oeil de professionnel. C'est stupide, mais le fait que cette femme ne soit pas une IMF me rassure. Et bientôt, j'oublie complètement sa présence, trop occupée que je suis dans la lecture du l'album le plus de circonstances, en cette période de l'année : "Roule Galette" ! Tu ne fais pas très original ! Certes non. J'entame la lecture de l'album en mettant le paquet sur les grosses voix et la théâtralisation. Les petits me fixent avec curiosité, air béat et yeux ronds. J'adore. Je pose des questions de compréhension, les amène à décrire l'illustration, à anticiper...

Je n'ai pas prévu de lire toute l'histoire aujourd'hui et je clos la première partie de ma lecture sur le moment le plus titillant pour les gamins : où va donc la galette quand elle s'échappe par la fenêtre ? A peine le temps de travailler le langage à partir des cahiers de vie des enfants et c'est déjà la récréation. J'aide les petiots avec leurs manteaux, réponds aux sollicitations les plus diverses ("Eeeeh ! Eeeeh ! T'as vu mes baskets Spiderman ? Dis, hein, t'as vu ?"), fais les lacets de chaussures, distribue des bisous à qui en veut et tout ce petit monde déboule dans la cour.

Et je suis LESSIVEE. Mais heureuse, surtout quand Martine vient me dire, avec un grand sourire : "Bon eh bien, cela s'est plutôt bien passé !". Je touche du doigt le paradis des maîtresses. Tout en sachant fort bien que ce n'est qu'une première journée et que les choses vont se gâter l'après-midi, où je serai véritablement toute seule avec les monstres dans l'arène. Ca va... Ils ont l'air plutôt mignons, comme monstres ! J'aurais pu tomber bien plus mal, c'est vrai... A la récréation, je fais plus ample connaissance avec les autres enseignantes de maternelle, qui sont pétries de gentillesse et qui me mettent tout de suite à l'aise, sans me faire sentir que je suis "la petite débutante". Nous causons des enfants, évidemment, dans la joie et la bonne humeur. Le temps tourne et je dois appeler les enfants pour le retour en classe, ce qui, tu vas vite t'en rendre compte, n'a pas été une partie de plaisir.

Martine m'ayant laissée dans la cour pour vaquer à ses occupations de directrice, je ne peux compter que sur ma bonne volonté et mon courage pour rassembler mes troupes. J'opte d'abord pour une stratégie dont j'ai constaté l'efficacité en élémentaire, mais dont je doute en maternelle : rester près de la porte et frapper dans ses mains en criant avec autorité : "Les petiiiiiits, on rentre !". Bien... Inutile de te dire que dans le brouhaha de la cour, cela n'a eu strictement aucun effet. Et puis ils avaient tous bien mieux à faire que d'écouter leur maîtresse du vendredi : vas-y que je tape le copain avec la pelle, que je lance du sable, que je me dispute avec un moyen pour la trotinette... Bref : ta stratégie est un échec ! Alors je choisis une méthode plus frontale, qui consiste, tout bêtement, à aller chercher les gamins un à un en hurlant. Une efficacité très limitée encore une fois. Tout cela frise le cauchemar. Parce que dès que j'en attrape un, un autre me lâche la main pour retourner sur le tracteur, que certains font la sourde oreille parce-que-c'est-plus-pratique-pour-être-plus-longtemps-en-récréation, parce que je n'ai pas encore l'autorité et la crédibilité de l'enseignante déjà bien installée dans sa classe.

Finalement, je regroupe mes élèves comme je peux, essuyant une remarque d'une collègue dans le couloir "on dirait que tu as eu du mal à les rentrer". Non sans blague ? J'ai juste vociféré comme jamais, couru aux quatre coins de la cour, ai confondu les enfants à cause des bonnets et des cagoules... Le cauchemar ! Hihihi ! C'était loin d'être drôle sur le coup, crois-moi ! Une fois dans la quiétude de la classe, je démarre les ateliers ou plutôt l'atelier, puisque le deuxième atelier que j'avais prévu (en l'occurence, peinture), ne peut être tenu par l'ATSEM, absente je le rappelle. Ce matin, donc, c'est jeux libres ou atelier "déchirer et coller". C'est à dire ? C'est à dire que les enfants doivent déchirer du papier en petits morceaux et les coller dans un rond pour faire la galette. C'est d'une simplicité enfantine ! Rien n'est simple quand on a trois ans, Victor. Il faut tout apprendre. Par exemple, la petite E. ne sait pas déchirer le papier (elle le tord), le petit G. n'a pas compris que le but du jeu n'est pas de noyer le papier de colle, la petite L. ne sait pas qu'on ne met pas le pinceau à la bouche, le petit R. ne comprend pas ce que signifie "dans le rond", et l'ensemble des élèves ont, dans l'ensemble, des difficultés à remplir une surface en adaptant leur technique de déchirage. C'est donc, en vérité, atrocement compliqué, et je rame, je rame, je ne fais pas passer autant d'élèves que j'aurais souhaité sur cet atelier.

L'heure du midi débarque à une vitesse navrante (il me semble n'avoir "rien fait" avec les élèves) et zou, direction la cantine pour une partie de la classe, ou le foyer familial pour une autre. Quant à moi, affamée, je me jette littéralement sur ma gamelle de pâtes réchauffées au micro-ondes et profite un maximum du silence reposant (mais un peu déstabilisant) qui s'est emparé de cette classe vide.
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